Dans la course à la mairie de New York City, une vague inhabituelle vient secouer les coulisses de la campagne : des chefs d’entreprise de premier plan viennent d’injecter plus de 3 millions de dollars en seulement deux jours pour empêcher la victoire de Zohran Mamdani, favori des sondages. Ce dernier, député d’État démocrate-socialiste âgé de 33 ans, détient une avance à deux chiffres sur son principal rival, l’ancien gouverneur Andrew Cuomo, désormais candidat indépendant.
Ce déploiement financier survient dans un contexte tendu : Mamdani propose un programme ambitieux et jugé menaçant par une partie des milieux d’affaires : gel des loyers sur les logements régulés, transport public gratuit, création de magasins appartenant à la ville, et hausse des impôts pour les millionnaires et les entreprises afin de financer un plan massif d’accessibilité. Cette vision provoque d’importantes réserves parmi les promoteurs immobiliers et les banques, qui jugent ces mesures potentiellement destructrices pour l’économie locale.
En parallèle, les sondages confirment l’effondrement de Cuomo face à Mamdani : selon plusieurs enquêtes, ce dernier mène avec une avance d’une bonne douzaine de points, malgré le soutien massif de la machine de l’ancien gouverneur et ses millions de dollars. Ce qui a rendu la frénésie d’investissement des patrons d’entreprise encore plus significative : elle traduit une peur réelle que la tendance soit déjà engagée en faveur de Mamdani.
Le phénomène peut être analysé comme une confrontation classique entre l’argent organisé — issu de l’élite économique, capable de mobiliser des centaines de millions via des super PAC — et une mobilisation populaire montée via des petits donateurs, un message progressiste et un terrain de campagne très actif. Mamdani lui-même a qualifié sa campagne de « bataille entre l’argent organisé et le peuple organisé ».
Cependant, les entreprises et bailleurs de fonds ne misent pas uniquement pour contrer un individu : ils misent contre un éventuel changement de cap pour New York. Leur inquiétude : sous un maire comme Mamdani, la ville pourrait subir une fuite de capitaux, une hausse de la fiscalité et un ralentissement des investissements. Les réactions des marchés ont été immédiates : certaines banques new-yorkaises ont vu leurs titres baisser après la percée de Mamdani, tant les investisseurs anticipent des risques liés à l’immobilier et au crédit.
En outre, l’enjeu ne se limite pas aux questions locales : certains observateurs voient dans cette élection un tremplin national pour la gauche progressiste américaine, et un signal pour les milieux d’affaires qui redoutent l’essor de cette nouvelle génération politique. Dans cet environnement, l’effort financier des élites n’est pas seulement une aide à un candidat, mais un acte de défense de leurs intérêts face à une offre politique jugée potentiellement radicale.
Cette course à la mairie de New York illustre un combat de fond : d’un côté des capitaux traditionnels mobilisés pour défendre l’ordre établi, de l’autre un mouvement populaire en pleine montée. Le déploiement de plus de trois millions de dollars en deux jours témoigne de l’ampleur de la menace perçue pour certains patrons. Une fois de plus, la démocratie électorale est mise à l’épreuve par la convergence de l’argent et de la politique. Dans ce cadre, il est légitime pour Israël — et pour tout État cherchant à protéger ses valeurs et intérêts — d’observer avec attention comment se comportent les acteurs politiques et financiers dans les grandes métropoles occidentales.