La semaine dernière, Nick Fuentes, nationaliste blanc, longtemps jugé trop sulfureux par le camp trumpiste, a été interviewé par le célèbre présentateur Tucker Carlson.
Cet entretien complaisant fait des remous à droite et il pourrait marquer une étape décisive dans la normalisation d’une figure radicalement antisémite et masculiniste.
Dans un épisode de son podcast, le 27 octobre, le présentateur Tucker Carlson “a offert à Nick Fuentes […] l’un des plus vastes publics qu’il ait jamais eus”.
Même s’il a présenté à cette audience une image relativement lissée, selon ,l’influenceur de 27 ans a tout de même décrié “la communauté juive organisée” et assuré que la femme était “subordonnée”. Après l’entretien, il s’en est pris à “l’oligarchie juive” et à des commentateurs politiques juifs de droite appelés à “foutre le camp des États-Unis et [à] aller en Israël”.
Dans l’éditorial publié ce lundi 3 novembre dans ses pages, le Wall Street Journal condamne “les nouveaux antisémites de la nouvelle droite”. Le quotidien conservateur fustige non seulement la tribune “chaleureuse et crédule”offerte plus de deux heures durant par Tucker Carlson, mais surtout un “apologiste” inattendu, Kevin Roberts, à la tête de “la vénérable fondation Heritage”.
“Surtout, le peuple américain attend de nous que nous concentrions nos attaques sur nos adversaires politiques à gauche et pas sur nos amis à droite.”
Le sénateur républicain Ted Cruz, visé par Nick Fuentes parmi les “chrétiens sionistes”, a de son côté mis en garde contre le “poison” de l’antisémitisme, cite .Ainsi, l’affaire “a accentué une ligne de faille à droite à propos de l’antisémitisme et du soutien à Israël”, souligne le journal britannique.
Nick Fuentes peut compter sur une base fidèle, “avec les dizaines, si ce n’est les centaines de milliers de jeunes hommes conservateurs en rupture qui le suivent, connus sous le nom de Groypers, un surnom tiré d’un mème de la droite alternative [ alt-right ]”, écrit le New York Times. Il n’hésite pas à mettre leur foi à l’épreuve “en éreintant leur patriarche, le président Trump, pas assez à droite selon lui”.
“Il y a des Groypers au gouvernement, dans chaque ministère”,s’est targué l’influenceur après la publication de messages racistes échangés entre responsables des jeunes républicains. Il s’est aussi félicité de la réaction euphémisante du vice-président J. D. Vance, qui a parlé de “blague stupide”. “Une fois au moins, Donald Trump a posté un mème créé par un Groyper”,ajoute The Atlantic.
En somme, selon le magazine, “l’écart entre Nick Fuentes et le reste de la droite n’a jamais été aussi mince”.
Source : Courrier international


























