Leur jeu est terminé : le marché des médias sait que Shlomo Kar’hi a raison

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Ma’ariv | Dr Omer Dostri

La loi sur les communications que promeut le ministre améliorera de nombreux aspects figés depuis des années dans le marché israélien des médias.
Les critiques de la réforme affirment que la nouvelle autorité de régulation sera politisée et contrôlée par le ministre des Communications et par le gouvernement – mais c’est précisément l’inverse qui est vrai.

Depuis la création de l’État, le marché des médias en Israël fonctionne sous des couches de régulation protégeant les principales chaînes (autrefois une seule chaîne centrale), maintenant des monopoles et limitant la diversité et le pluralisme.
La réforme du ministre des Communications, Shlomo Kar’hi, entend inverser cette réalité : moins de barrières, plus de concurrence, et un marché où ce sont les téléspectateurs – et non les fonctionnaires – qui déterminent les règles du jeu.

Au cœur de la réforme se trouve le passage d’un système d’octroi de licences lourd et bureaucratique à un modèle réglementaire plus simple.
Cette transformation vise à ouvrir le marché à de nouveaux acteurs, à des créateurs indépendants et à des voix diverses, jusqu’ici bloquées par des obstacles administratifs et une bureaucratie anti-libérale. Lorsque l’État décide qui obtient une licence – comme c’est le cas aujourd’hui –, il décide également qui n’en aura pas.
Le nouveau modèle d’enregistrement entend supprimer ces « gardiens du seuil » et instaurer une concurrence réelle pour gagner le cœur du consommateur.

Une réforme favorable aux consommateurs

Sur le plan économique, la réforme répond à une frustration profonde du public : aujourd’hui, les Israéliens paient pour des bouquets télévisés gonflés et généraux qu’ils n’utilisent presque pas.
La réforme permettra aux consommateurs de choisir et de payer uniquement les contenus qu’ils regardent réellement – ce qui devrait réduire considérablement les coûts.

Une régulation moins politisée, non plus politisée

Les opposants affirment que la nouvelle autorité de régulation serait politisée. En réalité, l’État est beaucoup trop impliqué dans le marché actuel de la télévision.

Par exemple :
– Les 15 membres du conseil de la « Deuxième Autorité » sont aujourd’hui nommés directement par le ministre.
Avec la nouvelle réforme :
– Le ministre n’aura qu’un seul rôle de nomination, et encore, par l’intermédiaire du directeur général du ministère.
– Contrairement à la Deuxième Autorité, la nouvelle instance n’aura aucun pouvoir de retirer des contenus de l’antenne ; elle se concentrera uniquement sur la concurrence, la transparence et l’équité.

La réforme ne renforce donc pas le contrôle politique – elle le réduit.

Sur la fin de la « séparation structurelle »

Les critiques dénoncent aussi l’abandon de la « séparation structurelle ».
Mais ce modèle n’existe presque nulle part dans le monde, et en Israël il n’a jamais vraiment fonctionné.
L’exemple récent de la tentative des journalistes de « News 13 » de renverser leur directrice générale – pourtant nommée par la direction de la chaîne – montre bien que les barrières existantes sont inefficaces et appliquées de manière sélective.

Transparence totale des audiences

Un autre changement majeur : les fournisseurs de contenu devront publier directement leurs données d’audience, sans intervention de l’État.
Cela renforcera la responsabilité publique et donnera du pouvoir aux consommateurs.

La réforme n’est pas une guerre contre les médias

Protéger la bureaucratie n’est pas protéger le journalisme.
Un marché où le contenu gagne son public grâce à sa qualité – et non grâce à des barrières et une absence de concurrence – encourage un journalisme meilleur, des standards plus élevés et une attention accrue aux besoins du public.

Les opposants ne s’opposent pas à la réforme : ils s’opposent à la concurrence.
Les grandes chaînes craignent de perdre leur statut, leurs revenus garantis et leurs privilèges réglementaires.

La vision de Kar’hi : un marché libre, diversifié et centré sur le consommateur

La réforme Kar’hi n’est pas une attaque contre les médias, mais un effort pour :

  • réduire l’influence politique,

  • éliminer les obstacles inutiles,

  • encourager la diversité,

  • redonner du pouvoir au consommateur.

C’est une vision d’un environnement médiatique plus libre, plus sain et plus pluraliste.


Dr Omer Dostri est consultant senior en stratégie et communication.
Il a été porte-parole du Premier ministre Benyamin Netanyahou entre 2024 et 2025.

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