L’Europe achète massivement de l’armement israélien

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IAI Arrow 3 anti ballistic missile, exhoatmospheric air defense system, deployed in the Israeli Air Force air defense array טיל חץ 3 - מערכת הגנה אווירית אקסואטמוספרית נגד טילים בליסטיים, בשימוש חיל האוויר הישראלי

 

Malgré les déclarations publiques, les critiques diplomatiques et même les menaces d’embargos formulées contre Israël depuis le début de la guerre, le marché européen de la défense raconte une réalité bien différente.
Selon une enquête du Wall Street Journal, plusieurs pays occidentaux — Allemagne, Royaume-Uni, Norvège et d’autres — ont récemment renoué avec l’achat massif d’armements israéliens, engageant des milliards dans leur modernisation militaire.

À l’origine de ce virage : la montée de la menace russe et la conviction que les technologies israéliennes, éprouvées sur des champs de bataille réels, apportent aujourd’hui des réponses que les armées européennes recherchent désespérément.

Cette dynamique a été visible lors d’une importante conférence sécuritaire organisée à Tel-Aviv. Malgré les critiques adressées à Israël sur la scène internationale, les délégations européennes étaient nombreuses — une preuve que, sur le terrain militaire, les impératifs stratégiques priment désormais sur les postures diplomatiques.

Symbole de ce rapprochement, la livraison du système antimissile Arrow 3 à l’Allemagne : un contrat d’environ 4 milliards de dollars, devenu la plus grande transaction d’armement de l’histoire israélienne. Berlin, qui avait imposé un embargo partiel contre Israël, a au contraire décidé d’intensifier son réarmement dans le cadre d’un programme colossal de 580 milliards de dollars pour la décennie à venir. La visite du chancelier Merz hier (dimanche) en Israël a été l’occasion de renforcer encore ce partenariat commercial.

La Roumanie a suivi la même trajectoire en annonçant un nouvel achat de systèmes de défense auprès de Rafael pour plus de 2 milliards de dollars.

L’Europe doit désormais composer avec une fenêtre stratégique inédite : budgets militaires en hausse à 3,5 % du PIB, inquiétudes vis-à-vis de l’expansion russe à l’est et dépendance accrue à des technologies ayant fait leurs preuves — drones, systèmes d’interception, munitions rôdeuses ou solutions cyber israéliennes.

D’après le Wall Street Journal, des délégations d’Allemagne, du Royaume-Uni, de Norvège, mais aussi d’Inde, du Canada, de Singapour et d’Ouzbékistan, se sont engagées dans une vague d’achats de systèmes testés récemment à Gaza, au Liban et sur d’autres fronts.

Les données économiques confirment la tendance : l’Europe est désormais le premier marché d’exportation d’Israël. En 2024, les ventes d’armement ont atteint un niveau record de 14,8 milliards de dollars, dont 54 % destinés au continent européen — contre 35 % seulement l’année précédente.

Un bond spectaculaire qui témoigne d’une réalité simple : la demande européenne pour les technologies de défense israéliennes n’a jamais été aussi forte.

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