L’imam de La Mecque en Arabie saoudite a révélé la vérité

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L’illusion a éclaté sous nos yeux : l’imam de La Mecque en Arabie saoudite, qui a révélé la vérité en un instant

Dr Edy Cohen

Un prédicateur de La Mecque a prononcé un sermon antisémite explicite, maudissant tous les Juifs et glorifiant la lutte palestinienne, des propos diffusés à des millions de musulmans dans le monde entier. Ce sermon reflète une tradition antisémite institutionnalisée en Arabie saoudite, qui perdure encore au XXIᵉ siècle.

Ma’ariv – Dr Edy Cohen

Deux jours avant l’attentat atroce de Sydney, vendredi dernier (12 décembre), le prédicateur officiel de La Mecque, en Arabie saoudite – le lieu le plus saint de l’islam – a prononcé un sermon antisémite, antijuif et anti-israélien. Au cours de cette prêche, l’imam Saleh ben Humaid a demandé à D’ de punir les Juifs, a décrit Israël comme un « ennemi sioniste cruel » et a même fait l’éloge de la lutte palestinienne.

Il ne fait aucun doute que le prédicateur visait les Juifs : les Juifs d’Australie, des États-Unis, de France – autrement dit tous les Juifs du monde. Qu’il existe ou non un lien direct avec l’attentat de Sydney, de tels sermons encouragent les terroristes, justifient le meurtre de Juifs et lui donnent une légitimation religieuse. Que peuvent penser des millions de musulmans en entendant que l’imam de La Mecque insulte et maudit les Juifs ?

Dans son sermon, l’imam a glorifié la lutte palestinienne, en particulier celle des enfants, déclarant notamment : « D’ a agi contre les Juifs, D’ a agi contre les Juifs spoliateurs et occupants. D’ a agi contre les Juifs, car ils ne Te craignent pas. Les Juifs ont transgressé, terrorisé et commis des injustices. D’ a fait s’abattre sur eux Ton châtiment, qui ne quitte pas les peuples criminels. Ô D’, nous Te confions nos affaires face à eux et implorons Ta protection contre leur mal. »

Autrefois, les antisémites prétendaient qu’ils s’opposaient seulement à Israël, à Tsahal ou aux colons. En Arabie saoudite, on continue pourtant à perpétuer la tradition séculaire de maudire les Juifs lors du sermon hebdomadaire. La seule différence aujourd’hui, en raison des bonnes relations avec les États-Unis et du besoin d’acquérir des avions F-35, est que les Saoudiens ont cessé de maudire les chrétiens. C’est la seule évolution.

Certains diront que tout cela est lié à Gaza, à l’absence de normalisation ou à d’autres facteurs. Pour ma part, après plus de vingt ans d’observation du monde arabe, je peux l’affirmer avec certitude : les Saoudiens n’ont jamais cessé de maudire les Juifs sur la tribune la plus célèbre qui soit – et ils ne cesseront pas.

Ce sermon, diffusé sur la télévision d’État saoudienne, sur les réseaux sociaux et sur de nombreuses chaînes financées par l’Arabie saoudite à travers le monde, a touché des dizaines, voire des centaines de millions de personnes. Pour les musulmans, rien n’est plus important ni plus sacré que la mosquée de La Mecque et le prédicateur qui s’y exprime. Il faut souligner que le sermon est également traduit en dizaines de langues et parvient aussi à des musulmans non arabophones, tels que les Turcs, Indonésiens, Pakistanais, etc.

Certains affirment que le prédicateur aurait parlé de sa propre initiative, sans l’aval des autorités, et que le prince héritier n’aurait pas approuvé ce discours. C’est totalement faux. Le prince héritier saoudien sait tout ce qui se passe dans son pays – a fortiori lorsqu’il s’agit d’un sermon d’une telle importance, entendu par des millions de personnes à travers le monde.

Indépendamment de la guerre à Gaza, les Saoudiens ont toujours maudit les Juifs. Le conflit entre le prophète Mahomet et les tribus juives, qui débuta à Khaybar au VIIᵉ siècle en Arabie saoudite, n’a jamais été oublié et continue de nous accompagner aujourd’hui. Les slogans « Khaybar, Khaybar, ô Juifs » en sont la preuve la plus flagrante : ce sont des menaces directes, signifiant : nous vous ferons exactement ce que nous avons fait aux Juifs de Khaybar. En deux mots : nous vous exterminerons.

Quiconque pense que le prince héritier ordonnera de mettre fin aux slogans antisémites se trompe lourdement. Mohammed ben Salman cherche à asseoir son statut dans le monde arabe, et son billet d’entrée est la question palestinienne. Il n’y renoncera pas ; il cherchera à maximiser les gains palestiniens à nos dépens. Ben Salman veut apparaître comme un héros arabe, celui qui aura réussi à offrir un État aux Palestiniens. Il ne normalisera donc pas gratuitement les relations avec Israël tant qu’un État palestinien n’existera pas.

Pour revenir au sermon antisémite : il pourrait cesser uniquement si les Américains, qui protègent en réalité l’Arabie saoudite face à l’Iran dans le Golfe, l’ordonnent. Ceux qui pensent que les Saoudiens sont des modérés sont prisonniers d’une illusion. Rappelons-nous que Ben Laden était saoudien, et que 15 des 19 pirates de l’air du 11 septembre étaient également saoudiens.

Dr Edy Cohen
Orientaliste, né au Liban, conférencier sur l’antisémitisme et chercheur à l’ICGS.

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1 Commentaire

  1. Ben Salam n’a pas le choix. Il doit s’appuyer sur l’antisémitisme arabe pour éviter de voir arriver les gazaouis qui mettraient son trône en danger. On a dû lui enseigner le sens de Septembre noir.

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