Autour de la table de Chabbath n°504 Ki-Tétsé
Refoua chlema pour Eliahou-Alain ben Jeanette Zaïza parmi les malades du Clall Israël
Lorsqu’il y aura des piscines à tous les étages…
Notre paracha est remplie de nombreuses mitsvoth, depuis les lois de la guerre en passant par celles du mariage, l’interdit du prêt avec usure, etc… Cette semaine je m’attarderai sur la mitsva de « Beyomo titen skharo ». Il s’agit de payer en son temps, dans la journée, son employé. Cette loi est rapportée par deux fois dans la Tora (kedochim 19,13 : « Lo talin pe’oulat sakhir ») et aussi dans notre section.
Dans notre raracha (Devarim 24.15) il est écrit : « Durant la journée tu payeras ton salarié, tu n’attendras pas la nuit« . La Guemara (Baba Metsia 110 : rapporté dans Rachi) explique qu’il s’agit du cas d’un ouvrier qui travaille toute la nuit et s’arrête juste avant le début du jour. Son employeur aura toute la journée suivante pour lui rétribuer son salaire (c’est pourquoi le verset dit : « Tu le payeras en journée » : il s’agit de la journée qui suit la fin de son travail de nuit) s’il dépasse cette limite (à la tombée de la nuit suivante) le patron aura transgressé l’interdit de « ne pas conserver son salaire » et aussi : « Tu payeras en son temps ». Inversement, lorsque notre homme travaille en journée, son employeur aura jusqu’à la nuit suivante pour le payer. Lorsqu’arrive le petit matin, le patron aura transgressé ‘Lo talin pe’oulath sakhir ‘ad boker« .
Cependant le Hafets Haïm rajoute dans son livre ‘Ahavath ‘Hessed ‘hélek 1 ch 9.2) que si notre employé a fini son travail avant la fin du jour, le patron ne pourra pas attendre la nuit qui suit pour le payer. Il devra le rétribuer avant la tombée de la nuit (idem dans le cas où notre salarié travaille juste une partie de la nuit, nous devons le payer après son travail avant le lever du jour).
Cette mitsva n’incombe pas uniquement aux entrepreneurs de la communauté, puisque toute personne qui engage une personne pour un quelconque service rémunéré (même pour quelques sous) doit suivre ces règles. Par exemple, je prends un taxi (en Erets..) pour un petit déplacement dans la ville et à la fin de la course je dis au conducteur avec un ton un peu embêté, « je suis désolé… j’ai oublié mon portefeuille à la maison mais je te payerai demain… ». Même si le lendemain je le paye rubis sur ongle j’aurais transgressé « Beyomo titen sekharo ». Autre cas, je veux sortir un soir avec mon épouse, pour cela je demande l’aide d’une jeune baby sitter pour garder les enfants (en faisant attention qu’il n’y ait pas de Yi’houd/isolement avec les enfants âgés de plus de 9 ans et la baby sitter), je dois veiller à mon retour de payer de suite la jeune fille et ne pas attendre le lendemain.
Seulement il existe certains points à connaître. L’interdit c’est lorsque l’employeur a de quoi payer son salarié mais préfère pour une raison ou une autre utiliser cet argent pour d’autres (par exemple, j’ai l’argent dans ma poche, ou encore sur ma carte bleu ou à la maison, mais je préfère m’offrir un fallafel). D’autre part, ces lois existent lorsque l’employé montre qu’il attend son salaire à la fin de son travail. Mais si depuis le départ il prévient son employeur qu’il n’est pas pressé du tout et peut attendre quelques jours, l’employeur n’a rien transgressé. Donc si nous n’avons pas l’argent en poche, nous pouvons proposer à la baby sitter (avant qu’elle ne commence sa garde) de la payer jeudi soir prochain et pas à notre retour tardif (cependant ces lois seront de nouveau en vigueur à partir de la nuit de jeudi prochain).
De plus, notre développement traite d’un boss qui va payer son salarié (avec un peu de retard). Mais si au grand jamais l’employeur retiens injustement le salaire (en disant à chaque fois : revient me voir plus tard etc.) il a transgressé (en dehors de ces deux commandements) l’interdit très prisé, au Gurhinom (où le feu est bien plus chaud que la flamme bleue des gros chalumeaux qui fait fondre l’asphalte sur les routes) de Lo tigsol, tu ne voleras pas…
Le commentaire Or Ha’haim (dans la paracha kedochim) demande d’après cette loi (beyomo titen sekharo) pourquoi les Tsadikim, qui passent leur temps à servir le Ribono chel ‘olam à longueur de journée, ne reçoivent pas leur salaire dans ce bas monde (et ne roulent pas en Ferrari dernier cri…) ? Or d’après le nombre de Mitsvoth qu’ils font chaque jour, Hachem devrait payer sans attendre leur venue au Gan Eden (après 120 ans). Car mes lecteurs le savent : le Gan Eden a été créé pour récompenser ceux qui se sont évertués à garder la Tora durant leur passage sur terre. En un mot : pourquoi la ville de Bené Brak ou d’Elad ne ressemble pas (en beaucoup plus beau – pour sûr) à Dubaï (avec des piscines à tous les étages… et tout le tralala…) ?
Le saint Or Ha’haim répond d’après un enseignement du Ari zal : le monde entier n’est pas capable de rétribuer le salaire des Mitsvoth des hommes pieux (Avrékhim, Tsadikim, Ba’houré Yechiva). C’est-à-dire que le magnifique littoral de la Cote d’Azur, les merveilleuses montagnes des Alpes ou les plus grands délices culinaires de Bocuse et j’en passe… ne peuvent pas payer le salaire de n’importe quel Avrekh.
Continue le Ari zal, cependant Hachem veut nourrir cette population, Il envoie donc la bénédiction aux gens-bénoni (les hommes moyens qui ont à leur actif des Mitsvoth mais ont aussi certains travers) afin que ces hommes reversent cette berakha aux Tsadikim.
De là conclu, le commentaire, les riches de la communauté sont à l’image de la rigole des toits qui reçoit la pluie du ciel et l’a fait s’écouler un peu plus loin. Pareillement les riches ont le mérite de la parnassa afin de la redistribuer (avec beaucoup d’honneurs) aux Avrékhim et Tsadikim car c’est par le mérite de ces derniers qu’ils reçoivent leur prospérité. Intéressant, n’est-ce pas ?
D’après ce commentaire, nous apprenons que la grande bénédiction qu’il y a dans le monde comme les grandes récoltes, la nourriture à profusion c’est par le mérite d’une poignée de Tsadikim (qui s’adonnent à l’étude de la Tora).
Si mes lecteurs ont un petit doute sur le sujet (et c’est bien dommage) je dois tout de même signaler que ce phénomène a été largement vérifié ces derniers temps. Par exemple lorsque la pluie de missiles s’est abattue depuis le sud jusqu’au nord (par les dizaines de milliers de roquettes et missiles en tout genre sans oublier les 800 missiles balistiques hauts de 12 mètres envoyés par l’Iran et son acolyte du Yémen) qui ont fait des dégâts insignifiants par rapport à l’envergure des attaques : n’est-ce pas la preuve qu’il existe une protection Divine en Terre sainte ? Et allons un peu plus loin : d’après vous, qui est le moteur de ce phénomène inexplicable ? N’est-ce pas cette population qui s’adonne à la Tora jour et nuit? Si vous avez une autre explication qui tient la route, faites la moi (vite) savoir…
Conclusion : le meilleur investissement à faire (pour mes lecteurs) c’est de soutenir cette population et faire en sorte que les Ba’houré Yechiva et Avrékhim continuent à étudier et qu’ils ne soient pas enrôler de force par l’armée (d’ailleurs, depuis quand un pays se déclarant « juif » met hors la loi des hommes qui s’adonnent à l’étude de la Tora d’Hachem ?).
Le sippour
Attention au respect des Sages ! Cette semaine, comme on vous a parlé de l’étude de la Tora, cette fois on parlera du Kavod/des honneurs que l’on doit aux Talmidé ‘Hakhamim! Il s’agit du rav Felmann zatsal, dont on a la chance de vous rapporter fréquemment les magnifiques paroles de Tora (il est décédé voici près de 3 ans). Durant une période de sa vie, il a été Roch Kollel, c’est-à-dire qu’il s’occupait de faire étudier un groupe d’Avrékhim dans une synagogue en dehors de Bené Brak. C’était le rav de la communauté qui avait fait venir rav Felmann et le Kollel afin que la voix de la Tora raisonne dans la synagogue. Le rav Felmann s’occupait de la partie étude proprement dite tandis que la communauté s’occupait de fournir l’aide mensuelle aux Avrékhim. Le rav de la synagogue était une personne formidable qui avait réussi à hisser la communauté à plus de respect dans la pratique de la Tora et des Mitsvoth. Au départ, les fidèles étaient éloignés de tout ce qui touche les choses de la religion, et grâce à l’action du rav, petit à petit les gens ont augmenté dans la pratique. C’est en particulier grâce aux Drachoth (discours) du vendredi soir qu’il réussit à faire apprécier la pratique de la Tora au public. Chemin faisant, les simples fidèles devenaient demandeurs de tout ce qui concerne la Tora et les Mitsvoth : un grand changement en plein pays de la terre promise ! Seulement le Yétser ne laissa pas les choses se faire aussi facilement. Les gabayim (les bedeaux) de la synagogue voyaient la chose d’une toute autre manière. Ils ne supportaient pas ce trop-plein de religiosité et ils ont décidé d’y remédier. Seulement ils ne pouvaient pas s’en prendre directement au rav qui était très apprécié dans la communauté. Ils ont manigancé (afin que le rav ait moins d’influence sur le public) en exigeant qu’à tour de rôle les Avrékhim du Kollel donnent le cours du vendredi soir à la place du rav, de plus, leur paye mensuelle en dépendrait. A première vue c’était positif : donner la possibilité aux Avrékhim de parler en public afin qu’ils deviennent eux-aussi des rabanim (le rav Felmman était désolé de la situation mais gardait le silence car il craignait le fait que si la communauté suspendait le paiement aux Avrékhim du Kollel, une partie abandonnerait l’étude de la Tora). Une fois un Avrekh est venu voir le Roch Kollel pour lui demander quoi faire, car il devait parler le vendredi soir. Le eav Felmann lui dit de prendre conseil auprès du Gadol Hador: rav Schakh zatsal. Les deux hommes se rendirent auprès du rav, et c’est le rav Felmann qui exposa la problématique. Le rav Schakh écouta attentivement et dit : « C’est interdit pour les Avrékhim de diminuer l’influence du rav même si pour autant cela entraine la fermeture du Kollel, quitte à ce que les Avrékhim sortent travailler, les Avrékhim n’ont pas le droit de parler le vendredi soir dans ces conditions ». De retour au Kollel, le rav Felmann décréta aux Avrékhim que dorénavant il leur était interdit de parler le vendredi soir. Les gabayim en apprenant la tournure des évènements furent très en colère, mais comme on leur dit que la décision venait du rav Schakh, ils se calmèrent… un peu. Seulement ils ont vite fait des recherches pour savoir qui, parmi les Avrékhim, était allé voir le rav Schakh, et lorsqu’ils découvrirent son identité, ils lui supprimèrent son aide mensuelle. Le rav Felmann prit les devants et exigea que tous les Avrékhim du Kollel versent leur Ma’asser (le 10ème de leur revenu) à l’Avrekh : en aucun cas cet homme ne devait souffrir pour être allé prendre conseil auprès du Gadol Hador. Les gabayim voyant que l’Avrekh en question restait toujours sur les bancs de synagogue n’acceptèrent pas, et dirent au rav Felmann que s’il était vrai que le rav Schakh avait tranché en la faveur de l’Avrekh, il restait que la communauté était sefarade et donc il était plus approprié de trancher la discorde auprès du Gadol Hador: rav Ovadia Yossef zatsal. Le rav Felmann dira en toute assurance : « Le rav Ovadia tranchera de la même manière que rav Schakh! » Au bout de quelques jours, les gabayim revinrent auprès de rav Felmann en lui disant que rav Ovadia avait dit que les Avrékhim devaient continuer à donner le cours du vendredi soir. Le rav Felmman leur dira qu’il ne les croit pas. Le rav envoya alors deux Avrékhim auprès du rav Ovadia, et après avoir exposé à nouveau le problème, le rav Ovadia leur dira que ce n’est pas du tout en ces mêmes termes que les gabayim lui ont exposé le dilemme. Dans ces conditions, il était interdit de faire le discours à la place du rav de la communauté. Après avoir reçu l’avis du rav Ovadia, le rav Felmann dit aux gabayim, cette fois-là avec un ton fort qui ne prêtait pas à discussion : » Sachez que ce que vous faites, c’est très dangereux! Le Steipler avait l’habitude de dire dans un cas similaire : les Cieux ne seront pas indulgents avec une telle personne (qui cherche querelle au rav de la synagogue). Faites attention ! » Or, les Gabaims continuèrent à dire des sottises et du lachon hara’ sur le rav de la communauté. Quand ils sortirent de la synagogue une chose extraordinaire s’est déroulée aux yeux des dizaines de fidèles : à peine sorti, un des deux gabayim a eu un terrible infarctus et s’écroula mort. Le deuxième gabai, peu de temps après a eu un arrêt cardiaque et a dû subir une opération d’urgence en dehors du pays. Depuis sa santé est devenu très précaire… Comme quoi, Hachem fait bien attention au Kavod du rav et des Talmidé ‘Hakhamim.
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tél : 00972 55 677 87 47
Email : dbgo36@gmail.com
J’ai la chance d’annoncer à mes lecteurs la naissance et le Brith du fils de ma fille mariée au rav Yossef ‘Haim Kook chlita (‘Afoula), Yéhiel-Sim’ha. Qu’ils méritent de le faire grandir dans la Tora, les Mitsvoth et qu’il éclaire le Clall Israël par sa Tora !
Une bénédiction à ma sœur Rafaele Gold à l’occasion du mariage de sa fille, Mazal Tov !
Et toujours une grande Tefila pour les captifs de Tsion à Gaza afin qu’ils recouvrent la liberté au plus vite.