« Malgré les apparences – le monde arabe sait qu’Israël est le grand gagnant de la visite de Trump »

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Les médias libanais commencent à reconnaître, notamment après la visite de Donald Trump au Moyen-Orient, qu’un changement majeur est en cours – et de plus en plus de voix évoquent ouvertement la possibilité d’une normalisation avec Israël, voire l’abandon du projet d’un État palestinien dirigé par le Hamas.

Ma’ariv

Un tournant dans l’opinion libanaise

Depuis la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, il y a environ sept mois, la situation intérieure du Hezbollah au Liban semble aussi instable que sa position face à Israël. Plusieurs figures libanaises – journalistes, anciens proches du Hezbollah – s’expriment désormais ouvertement : « Peut-être est-il temps d’avancer avec le Moyen-Orient vers un avenir plus stable ? »

Des voix qui brisent le consensus

Faysal Abd al-Sater, ancien proche de Hassan Nasrallah, a déclaré à la télévision libanaise après la visite de Trump : « Israël se trouve dans une situation de ‘gagnant-gagnant’. Elle reste l’acteur le plus influent de la région grâce à ses succès. Ce que Netanyahou n’a pas pu obtenir par la politique, Trump l’a réalisé à sa place. Trump a fait le travail politique, sous la bannière du changement du Moyen-Orient. »

Marcel Ghanem, célèbre présentateur libanais, a posé la question suivante : « Quel est le prix d’un accord de paix ? Ne devrions-nous pas suivre la tendance régionale, comme les autres États ? Si tous les pays arabes signent la paix avec Israël, resterons-nous les seuls défenseurs d’un État palestinien pour lequel nous avons sacrifié plus de 50 ans ? Le Liban est-il en dehors de l’équation ? Ou avons-nous encore une opportunité de monter à bord du train de la paix et de la prospérité ? C’est aux décideurs de prendre position avec courage. Il est temps d’écouter cette option aussi. »

Le message implicite des Américains

Un message similaire est venu de Morgan Ortagus, ancienne porte-parole du Département d’État américain et émissaire de Trump au Liban. Dans une interview à une chaîne libanaise, elle a affirmé : « Le Liban peut tirer des leçons de la démarche d’al-Shara’, qui a travaillé avec l’Arabie saoudite pour dialoguer avec le président Trump et son équipe sur les avantages de la levée des sanctions, notamment les sanctions dites “César”, afin de permettre des investissements futurs. »

Et d’ajouter : « Al-Shaka’ a pris une initiative. Nous lui avons transmis une liste de mesures à adopter, notamment la protection des minorités au Moyen-Orient. »

Le message adressé au Liban est clair : ceux qui montrent une volonté de coopération bénéficieront de retombées importantes.

Conclusion :
Un changement de ton s’opère dans la région – y compris dans des bastions traditionnellement hostiles à Israël comme le Liban. La visite de Donald Trump semble avoir catalysé des réflexions profondes sur l’intérêt stratégique de normaliser les relations avec Israël, voire de reconsidérer la centralité de la cause palestinienne sous sa forme actuelle.

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