Malgré les menaces de boycott : un nouveau record dans les exportations de défense

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Record historique des exportations de défense israéliennes malgré les pressions internationales. Israël vient d’enregistrer une performance remarquable dans le secteur de l’armement, avec des exportations de défense atteignant 14,8 milliards de dollars pour l’année 2024. Ce chiffre marque un record historique, le quatrième consécutif, et représente une augmentation de 13 % par rapport à 2023. Un succès d’autant plus notable qu’il intervient dans un contexte de critiques internationales croissantes et de pressions politiques visant à restreindre les relations commerciales avec l’État hébreu.

Selon les données publiées par le ministère israélien de la Défense, l’Europe se positionne comme le principal acheteur de matériel militaire israélien, représentant 54 % des transactions, contre 35 % l’année précédente. Cette progression significative traduit un intérêt accru des pays européens pour les technologies israéliennes, malgré les appels au boycott émanant de certaines voix politiques. Viennent ensuite la région Asie-Pacifique (23 %), les pays signataires des accords d’Abraham (12 %) et l’Amérique du Nord (9 %).

La majorité des contrats concernent les systèmes de défense aérienne, qui représentent à eux seuls 48 % des ventes. Ces technologies, perfectionnées face à des menaces réelles, séduisent de plus en plus de gouvernements désireux de renforcer leur sécurité nationale. Le directeur de l’agence SIVAT, Yair Coles, met en avant l’efficacité prouvée de ces dispositifs, notamment lors des récentes attaques iraniennes, comme un facteur clé de leur attractivité.

Outre la défense aérienne, les autres segments les plus demandés incluent les drones et véhicules (9 %), les satellites et systèmes spatiaux (8 %), les radars (8 %), les appareils habités et avionique (8 %), ainsi que l’optronique (6 %). Cette diversité technologique conforte la réputation d’Israël comme acteur de premier plan dans l’industrie militaire mondiale.

Paradoxalement, cette montée en puissance intervient alors même qu’Israël fait face à une pression diplomatique accrue. Les images de la guerre à Gaza, ainsi que les procédures en cours devant la Cour pénale internationale (CPI) et la Cour internationale de justice (CIJ), alimentent les critiques. Selon Coles, certains concurrents étrangers n’hésitent pas à instrumentaliser cette situation pour tenter de détourner les clients potentiels. Néanmoins, dans la majorité des cas, les considérations sécuritaires prévalent sur les enjeux politiques.

« Il y a toujours des débats dans les parlements, des oppositions qui se manifestent, mais au bout du compte, ce sont les impératifs opérationnels qui l’emportent », affirme Coles. Il souligne également que la demande pour les technologies israéliennes a considérablement évolué : on est passé de contrats à quelques centaines de millions de dollars à des engagements de plusieurs milliards.

Une autre tendance marquante est la hausse du nombre de contrats de très grande envergure : plus de 56 % des accords signés dépassent désormais les 100 millions de dollars. Cela témoigne non seulement de la confiance des acheteurs, mais aussi de la complexité croissante des systèmes commandés, intégrant souvent des solutions multi-domaines (air, terre, espace).

Parmi les innovations les plus en vue figure le système laser développé par Rafael. Conçu pour intercepter à bas coût des menaces bon marché comme les drones, ce dispositif représente une avancée stratégique majeure. D’après les données du ministère, ce segment a connu une progression spectaculaire : de 2 % du total des exportations en 2023, il est passé à 8 % en 2024. La demande internationale pour des technologies avancées de renseignement, de communication et de surveillance est en forte croissance.

Malgré l’essor des ventes, les autorités israéliennes insistent sur le fait que la priorité reste la défense nationale. Depuis le début de la guerre, une politique stricte a été appliquée : répondre en premier lieu aux besoins de Tsahal, même si cela implique de retarder certaines livraisons à l’export. Les industries de défense ont toutefois su s’adapter, augmentant leur capacité de production pour satisfaire à la fois la demande locale et internationale.

Dans un monde où les lignes de fracture géopolitiques deviennent de plus en plus visibles — entre un bloc formé par la Chine, la Russie, l’Iran et la Corée du Nord d’une part, et les pays occidentaux de l’autre — Israël affirme sa position comme partenaire technologique stratégique de premier plan pour les démocraties occidentales.

Ainsi, malgré un environnement diplomatique complexe et parfois hostile, l’industrie israélienne de défense continue de se développer, portée par l’innovation, la performance opérationnelle et une demande mondiale en constante augmentation.

Jforum.fr

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