Prof. Michaël Bar Yehouda Ayash
Le 12 juin 2025, la stratégie de Benyamin Netanyahou face à la menace iranienne reçoit une confirmation éclatante, prouvant que sa patience stratégique et sa détermination politique ont finalement porté leurs fruits dans la lutte existentielle contre les ambitions nucléaires de Téhéran.
La justesse d’une vision à long terme
Après des années d’alertes sur le danger iranien, Netanyahou voit aujourd’hui ses analyses stratégiques pleinement validées par les événements. Sa prévision selon laquelle « les Iraniens sont des experts en temporisation » se révèle prophétique face aux manœuvres dilatoires actuelles de Téhéran dans les négociations avec l’administration Trump. Cette lucidité, souvent critiquée comme alarmiste, apparaît désormais comme une lecture correcte de la réalité géopolitique.
Le Premier ministre israélien a fixé dès le départ des « critères de sécurité non négociables », soulignant que « un mauvais accord est pire que pas d’accord du tout ». Cette position de principe, maintenue malgré les pressions internationales, trouve aujourd’hui sa légitimation dans l’échec évident des approches diplomatiques plus souples du passé.
Une patience récompensée par l’alliance avec Trump
La ténacité de Netanyahou dans sa recherche d’un partenaire américain véritablement résolu trouve son aboutissement dans une coordination exceptionnelle avec l’administration Trump. Cette alliance stratégique, fruit de longues années de relations patiemment cultivées avec les cercles conservateurs américains, offre aujourd’hui à Israël le soutien inébranlable dont elle a besoin.
Les « réunions de sécurité » régulières qu’organise Netanyahou avec les ministres Ben Gvir et Smotrich après chaque échange avec Trump témoignent de sa méthode rigoureuse de coordination. Cette approche méthodique, caractéristique de son style de gouvernance, permet aujourd’hui une synchronisation parfaite des objectifs israéliens et américains.
Une expertise sécuritaire enfin reconnue
La reconnaissance par Washington de la « compétence stratégique irremplaçable » de Netanyahou, « forgée par des décennies d’affrontement avec le régime iranien », marque un tournant historique. Pendant des années, le Premier ministre israélien a mis en garde contre la nature du régime des ayatollahs, souvent face au scepticisme international. Aujourd’hui, cette expertise est non seulement reconnue, mais aussi recherchée par l’administration américaine.
« Les réunions trilatérales entre le ministre israélien Ron Dermer, le chef du Mossad David Barnea et l’envoyé spécial Steve Witkoff » illustrent parfaitement cette nouvelle dynamique, où l’expérience israélienne nourrit directement la stratégie américaine.
Une dissuasion crédible comme fruit de la persévérance
La capacité d’Israël à maintenir une « option militaire » crédible avec une préparation permettant d’agir « en moins de sept heures » découle directement de la vision stratégique de Netanyahou. Cette capacité opérationnelle, développée et préservée malgré les contraintes budgétaires et les critiques, constitue aujourd’hui l’élément central de la dissuasion face à l’Iran.
Le ministre des Affaires étrangères Gideon Sa’ar peut désormais avertir de manière crédible que « l’option militaire » reste sur la table, sachant que cette menace repose sur des capacités réelles et non sur de simples gesticulations diplomatiques.
La maîtrise des nuances tactiques
La maturité politique de Netanyahou se manifeste dans sa capacité à gérer « les désaccords tactiques » avec Trump tout en préservant l’unité stratégique. Alors que le président américain exprime une préférence pour la poursuite des négociations, Netanyahou maintient fermement que les Iraniens doivent être confrontés à une « menace militaire crédible », prouvant sa capacité à influencer sans se heurter frontalement.
Cette habileté diplomatique, acquise au fil de décennies d’expérience, permet aujourd’hui à Israël de bénéficier du soutien américain tout en conservant sa liberté d’action stratégique.
L’aboutissement d’une décennie d’avertissements
En ce 12 juin 2025, la position de Netanyahou selon laquelle « l’Iran n’aura pas d’armes nucléaires, quoi qu’il arrive » n’apparaît plus comme une bravade, mais comme une détermination stratégique appuyée par les moyens nécessaires. Sa vision d’un « démantèlement complet » des capacités d’enrichissement iraniennes, « semblable à celui du programme nucléaire libyen en 2003 », devient aujourd’hui un objectif partagé avec Washington.
La victoire de la constance sur l’opportunisme
À la différence de dirigeants qui adaptent leurs positions selon les vents politiques, Netanyahou a maintenu une ligne cohérente face à la menace iranienne, parfois au prix de tensions avec ses alliés. Cette constance, souvent perçue comme de l’entêtement, se révèle aujourd’hui être une véritable clairvoyance stratégique.
« La complémentarité entre la puissance américaine et l’expertise sécuritaire israélienne », qui caractérise la situation actuelle, valide ainsi « une décennie d’avertissements israéliens face à ce défi existentiel ».
En ce 12 juin 2025, Benyamin Netanyahou peut regarder avec satisfaction les fruits de sa patience et de sa fermeté : une alliance stratégique solide et une position de force face à la menace iranienne, qui pèse sur l’existence même de l’État d’Israël.