Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a publié ce matin une vidéo spéciale expliquant les raisons derrière la décision d’autoriser l’entrée d’une aide humanitaire dans la bande de Gaza. Selon lui, il s’agit d’une décision temporaire, jusqu’à ce que soit mis en place un système de distribution garantissant que l’aide n’arrive pas entre les mains du Hamas.
JDN
Dans sa mise à jour quotidienne à la population, Netanyahou répond aux critiques – y compris venant de son propre parti, le Likoud – concernant cette décision. Interrogé par son conseiller Topaz Luk, il a répondu : « C’est compréhensible, mais il faut connaître les faits avant de critiquer. Depuis le début de la guerre, nous avons dit qu’un élément essentiel pour atteindre la victoire, c’est d’éviter la famine à Gaza. Sans cela, nous ne bénéficierons d’aucun soutien. »
Il ajoute : « Pour atteindre la victoire, il faut résoudre ce problème. Tant que les points de distribution ne sont pas en place, il faut un pont minimal d’aide de base, afin d’éviter la famine. »
Netanyahou a souligné que la pression exercée sur Israël est très forte, même de la part de sénateurs républicains pro-israéliens aux États-Unis, pour permettre l’entrée d’aide à Gaza.
À propos de la situation militaire, il a déclaré : « Nous allons prendre le contrôle de l’ensemble de la bande de Gaza. Les combats y sont intenses. Nos soldats font un travail remarquable, y compris ce matin. »
Plus tôt dans la journée, le député Ariel Kallner (Likoud) a exprimé son opposition sur Radio Nord 104.5 FM : « Je ne comprends pas cette question d’aide humanitaire. Elle ne devrait pas entrer, ni maintenant ni plus tard. Rien n’arrivera aux membres du Hamas ou à la population si cette aide ne leur parvient pas. »
Concernant l’idée que cette décision est liée à des pressions de l’administration Trump ou américaine, il a répondu : « Nous devons expliquer à nos amis qu’il n’y a aucune raison de faire entrer une aide qui finira entre les mains du Hamas. Nous avons assez souffert des erreurs du passé, du système des raids et de toute cette logique d’aide humanitaire. »
La députée Michal Waldiger (sionisme religieux) a également critiqué la décision, à laquelle son propre chef de parti a été associé, en déclarant : « Alors que des soldats se battent et risquent leur vie, et que des otages dépérissent dans les tunnels – c’est un véritable crime moral. »
Dans la nuit, des mères de soldats du groupe « Les mères des combattants » ont adressé une lettre urgente à Netanyahou, dénonçant la décision : « Nous, mères de soldats, envoyons nos enfants au combat pour qu’ils gagnent, et nous sommes choquées par votre décision d’apporter de l’aide à un ennemi meurtrier. Cette décision met en danger la vie de nos fils et contredit totalement vos promesses de victoire totale et d’élimination du Hamas. »
Elles concluent : « Nous ne dormons plus tant nous sommes inquiètes. Nous n’aurions jamais imaginé que ce gouvernement, qui a envoyé nos enfants au front, referait les erreurs du passé en fournissant à nouveau de l’aide à l’ennemi. Cette aide met en danger les soldats, nous éloigne de la libération des otages, nous affaiblit, nous les mères, et le peuple d’Israël. Nous ne pouvons plus dire à nos enfants que leur mission est noble et essentielle, quand le Premier ministre qui les envoie à la guerre sabote l’effort de guerre. »
Les mères ont qualifié la décision de trahison envers les soldats et ont exigé : « Revenir sur cette décision malheureuse qui met en péril la vie de nos enfants pour le confort de l’ennemi. Leur mission doit être une victoire totale. »