Nous sommes revenus sur le chemin de la foi !

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« Dans les tunnels, j’ai jeûné pour la première fois de ma vie, le jour de Yom Kippour », a raconté en larmes Eitan Horen à son retour de captivité chez le Hamas, avant d’ajouter : « J’ai jeûné pour la première fois, et peu après… me voici. »

Yated Nééman

L’un après l’autre, ils ont émergé des profondeurs de Gaza, après deux années de captivité inimaginables – portant dans leurs paroles un message bouleversant d’une foi juive ardente, éprouvée, parfois découverte, dans les moments les plus terribles de leur existence, dans des situations qui glaceraient le sang de tout être humain. Leur foi dans les nuits, et quelles nuits !

Sans concertation, sans aide d’une quelconque « fiche de communication », sans qu’on ne les ait réunis au préalable pour leur indiquer ce qu’il fallait dire – la plupart n’ayant même pas rencontré les autres captifs pendant leur détention – chacun d’eux, avec ses propres mots et son histoire personnelle, révèle ce qui l’a soutenu durant les jours d’enfer, ce à quoi il s’est accroché pour survivre dans les entrailles de la terre, presque sans nourriture ni air respirable : à leur Père, notre Père céleste. C’est vers Lui qu’ils ont crié, c’est en Son salut qu’ils ont espéré.

Ils auraient eu mille raisons de se plaindre. Pendant sept cent trente-huit jours, ils ont enduré la faim, la soif, les coups et la souffrance, les tortures et les humiliations, le terrorisme psychologique et les espoirs déçus ; des jours où ils disaient : « Qui nous donnera la nuit ? » et des nuits où ils attendaient que le matin se lève. Et ce matin ne se levait pas toujours pour eux. Les tunnels profonds, sombres et étouffants ne leur permettaient pas de le voir. La nostalgie les rongeait, et l’ignorance du sort de leurs familles leur brûlait le cœur.

Et pourtant, ils ont continué à attendre, à espérer. La solitude les a rapprochés du Créateur. C’est elle qui leur a donné la force, qui a brisé leur isolement. Celui qui avait la chance d’obtenir un sidour ou un Tehilim (livre des Psaumes) était comblé de joie de pouvoir les utiliser, même s’il ne les connaissait pas auparavant. Certains allaient jusqu’à demander à leurs geôliers cruels des tefilines, un sidour ou un Tehilim – et parfois ils les obtenaient. La proximité de D’ était pour eux une source de bien.

Combien est émouvant le témoignage de l’un des libérés, racontant comment ses geôliers avaient tenté de le séduire à lire le Coran, en lui promettant plus de nourriture – et qu’il refusa ! Quelle grandeur d’âme, quelle force de foi d’un Juif qui, douloureusement, ne faisait pas partie du monde pratiquant, mais qui sut résister à une épreuve que nul d’entre nous ne souhaiterait affronter !

Les témoignages des libérés, qui s’ouvrent peu à peu depuis Hochana Rabba, emplissent l’air d’une émotion immense. Personne ne peut rester insensible devant la puissance de l’âme juive, qu’aucune distance, fût-elle abyssale, ne peut empêcher de se relier à son Créateur, même depuis les profondeurs les plus sombres.

Beaucoup de rapatriés ont découvert à leur retour que leurs familles – qui avaient elles aussi traversé deux années d’angoisse et de souffrance sans fin – avaient vécu un processus semblable de rapprochement spirituel : elles s’étaient accrochées à la foi, à la prière, à la recherche de renforcement spirituel. Et tous en sont convaincus : c’est cela qui a mené, finalement, à cette issue heureuse et miraculeuse d’un cauchemar de deux ans.

Ainsi l’a exprimé, au nom de nombreux proches de captifs, le père de Yosef Haïm Ohana, récemment libéré : « Deux ans que nous ne savions plus distinguer le jour de la nuit. Seulement des prières vers le Saint béni soit-Il. Nous avons déchiré les cieux par nos supplications et nos larmes. Nous avons tenu bon dans une foi totale, malgré toutes les difficultés. Les portes des larmes ne se sont pas fermées. Nous avons dit à D’ : tout le peuple d’Israël prie et Te supplie – il est impossible que Tu n’écoutes pas nos prières. »

« Je remercie Hachem d’avoir créé Yosef Haïm fort. C’est moi aussi qui l’ai soutenu. Je me levais le matin et j’allais prier sur la tombe de rabbi Shimon bar Yohaï. Le lendemain, au Kotel. Et cela m’a aidé. Je n’ai pas eu besoin, comme d’autres, d’un soutien psychologique. C’était une guerre de foi. »

Et il ne s’agit pas seulement des captifs et de leurs familles. Un puissant vent de retour à la foi parcourt tout le pays. Quiconque s’est rendu au Mur occidental durant les nuits de seli’hot ne pouvait manquer ce phénomène saisissant : des dizaines de milliers d’hommes et de femmes affluant chaque nuit vers ce lieu où la Présence divine ne s’est jamais retirée – parmi eux, une multitude dont l’apparence trahissait qu’ils ne venaient pas du monde religieux ou orthodoxe.

Malheureusement, et sans surprise, les médias généralistes couvrent à peine cette vague de renouveau spirituel qui s’est levée en Israël ces deux dernières années – preuve supplémentaire de leur déconnexion totale d’avec les courants profonds du peuple. Non que nous ayons eu besoin d’une preuve supplémentaire.

Et la conclusion s’impose : si la foi a nourri l’espérance de tant d’Israéliens en captivité, si les mitsvoth ont été pour eux un élixir de force face à la cruauté, y compris pour ceux à qui cette foi avait été cachée ou niée dans leur enfance par le système éducatif laïc – alors la leçon est claire : il faut renforcer la connaissance du Créateur et de Sa Torah même en temps de paix. Nous n’avons pas besoin de guerres ni d’épreuves pour savoir que la voie de la Torah rend heureux et confère une résilience intérieure tout au long de la vie.

Et si le gouvernement envisage de renommer le conflit en « Guerre de la Renaissance », il conviendrait bien mieux de l’appeler : « La Guerre de la redécouverte de la foi. »

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