Les hauts responsables du Hamas se protégeaient en s’entourant d’otages utilisés comme boucliers humains — les frères Sinwar y compris. Israël a identifié une opportunité lorsque Mohammed Sinwar s’est séparé momentanément des otages, et a saisi l’occasion pour l’attaquer.
Ma’ariv
Mohammed Sinwar, l’un des plus hauts dirigeants du Hamas dans la bande de Gaza, était la cible prioritaire du Shabak (service de sécurité intérieure israélien) et de Tsahal. Il était considéré comme « marqué pour mort » en raison de son implication dans la planification de dizaines d’attentats contre Israël et ses forces, de son rôle central dans le massacre du 7 octobre, de sa ligne dure dans les combats contre Israël, et de son refus de promouvoir des négociations pour la libération des otages.
Sinwar, à l’instar d’autres responsables comme le commandant de la brigade de Rafah, Mohammed Shabaneh, avait pour habitude de séjourner dans des zones où étaient détenus des otages, qui servaient pour eux de boucliers humains. De plus en plus d’anciens otages ont témoigné avoir été retenus à proximité de dirigeants du Hamas — notamment les frères Mohammed et Yahya Sinwar.
Récemment, Mohammed Sinwar a radicalisé sa position et s’est farouchement opposé à toute avancée dans les négociations, provoquant une crise interne avec d’autres hauts responsables du Hamas. Parallèlement, les Américains ont commencé à traiter « par-dessus sa tête », en menant des négociations avec les dirigeants du Hamas à l’étranger. Ces derniers ont ordonné à Sinwar et à ses hommes de libérer le sergent-chef Idan Alexander.
Selon des témoignages provenant de Gaza, cette directive a profondément déstabilisé Mohammed Sinwar — furieux qu’une telle décision lui soit imposée. D’après certaines sources locales, c’est à ce moment que Sinwar aurait commis l’erreur qui lui aurait peut-être coûté la vie — une erreur qui semble également avoir provoqué l’effondrement de la branche militaire du Hamas.
Sinwar aurait convoqué une réunion secrète et élargie de son « noyau dur ». La réunion s’est tenue dans un tunnel proche de l’hôpital européen de Gaza, où le Hamas avait installé une base dans une section de la structure, rattachée à la brigade de Khan Younès. Cette fois, les otages ne se trouvaient pas à proximité — Israël a alors identifié une fenêtre d’opportunité pour agir.
Le ministre de la Défense, Israël Katz, a rapidement donné son feu vert à une opération d’envergure, qui comprenait un bombardement aérien massif ciblant les ouvertures du tunnel, avec plusieurs dizaines de projectiles guidés.