Autour de la table de Chabbath n° 502 Reé
Ces paroles de Tora seront lues pour la refoua cheléma de Assia bath Sonia, famille Péliks-Mantel
Par le mérite des Tefilinnes
Dans la première montée de notre belle paracha est indiquée la manière dont le Clall Israël doit conquérir la terre de Cana’an. Il s’agit surtout d’anéantir et de détruire tous les lieux d’idôlaterie qui existaient en Terre sainte. Car Hachem nous a donné cette terre du fait qu’elle était le lieu par excellence de la dépravation des sept peuplades qui y résidaient.
Et au détour des versets on apprend aussi qu’inversement il existe un interdit de faire de même par rapport à la Tora. Il est écrit: «Lo ta’assoun que Hachem Elokéh’em » : Tu ne feras pas pareillement à ton D’. »
Et Rachi explique que de ce verset on apprend qu’il y a un interdit d’effacer le Nom de Hachem. Par exemple si on écrit le nom de Hachem comme il est mentionné dans la Tora ou dans le Sidour et ce, même en français, il sera défendu d’effacer ce Nom ou de le raturer. La raison est qu’il contient une Kedoucha/sainteté qui nous oblige à une certaine retenue. Une intéressante question a été posée aux Poskim de la génération précédente. Dans le cas où un malade est soigné dans la section des maladies contagieuses d’un hôpital, est-ce qu’il pourra mettre les Tefilinnes durant le temps de son hospitalisation ? L’enjeu de la question, c’est qu’avec l’aide du Ciel le malade sortira rétabli de son mal. Cependant les autorités médicales brûleront TOUTES les affaires appartenant au malade, de crainte que la maladie ne se propage ! Donc est-ce que notre bon Juif pourra mettre ses Tefilinnes sachant qu’en fin de compte ils seront – que D’ nous en préserve – brûlés ?! Deux grands Poskim d’avant- guerre, le ‘Hazon Na’hum et le Dovev Mecharim (siman 99) tranchent que c’est interdit de mettre les Tefilinnes dans de telles conditions. La raison est que dans notre paracha il est marqué l’interdit « Tu ne feras pas ainsi vis à vis de Hachem ! » Pourtant un autre Possek, le Imré David, tranche lui, positivement. L’enjeu de la question est de savoir si lorsque les autorités de l’hôpital brûleront tous les objets du malade, est-ce une action directement imputable au malade ou non ? On s’explique : la Guemara dans Chabbath 120 apprend de notre paracha que c’est précisément lorsque l’homme fait l’action d’effacer le Nom de Hachem qu’il y a ‘AVERA. Mais si l’action est INDIRECTE alors ce n’est pas la même gravité de faute. En Lachon hakodech cela s’appelle GRAMA/action indirecte.
Le sujet est complexe, mais un des Rabanim rapporte comme preuve l’exemple d’Elicha ba’al Kanfaim (dans Chabbath 130). C’est un Juif tsadik qui décide malgré l’interdiction des Romains de mettre ses Tefilinnes. Or il sait pertinemment que si les autorités l’attrapaient, ils détruiraient les précieux phylactères. Et la suite est connue, c’est que lorsque la police romaine l’attrapa, ses Tefilinnes se transformèrent en… ailes d’oiseaux ! D’autres preuves sont rapportées ici et là, mais finalement le Dovev Mecharim conclura qu’il est préférable que notre pauvre malade ne porte pas les phylactères tout le temps de son hospitalisation pour ne pas en venir à une désacralisation du Nom divin contenu dans les Tefilinnes. Il rapporte aussi un Cha’h dans Y. D. 286.7 qui tranche que dans le cas où on sait que les Gentils ont l’habitude de prendre les Mezouzoth qui sont aux portes des maisons juives et d’en faire un mauvais usage, il est préférable de ne pas en mettre du tout à la porte.
Le sippour
Combien coûte un peu d’éternité ?
Cette semaine je vous propose un (long) sippour véritable qui nous apprendra ce qu’est une échelle de valeurs. En effet la vie trépidante de la société, nous le fait oublier facilement…
L’histoire commence avant-guerre avec un certain David Rozemblum qui, la veille de la guerre, était jeune marié. Cependant lorsque la Wehrmacht a conquis la Pologne les nazis l’envoyèrent avec sa famille à Auschwitz. Il perdit ses proches ainsi que sa femme. David passa 5 années de Guehinom dans les camps polonais. Rétrospectivement il disait que ce qui l’avait maintenu en vie c’était sa paire de Tefilinnes qu’il réussit à mettre tous les jours. De plus il avait un petit livre de tehilims qu’il lisait à chaque moment libre. C’était ces seuls soutiens qui lui donnaient la force de survivre. Au début de la guerre il pesait 90 kilos ; à la fin c’était un squelette de 36 kg (Hachem Yichmor)… Après la libération des camps, David Rozenblum choisit de partir aux USA. Il voulait refaire sa vie : fonder une famille et panser les douleurs du passé et surtout ne pas tomber dans le désespoir pour ne pas faire gagner la guerre aux nazis. Il arriva à New York et fut accueilli chez des connaissances. La famille d’accueil lui prêta une petite chambre et fit tout le nécessaire pour qu’il se remette sur les rails. Son hôte lui trouva un premier travail dans une usine de plastique. David travaillait de son mieux jusqu’à Chabbath. Vendredi, David dit à son nouveau patron qu’il ne viendrait pas demain. Le boss lui dit : « Ici ce n’est pas comme en Pologne. On travail sept jours sur sept. Si tu ne viens pas demain tu n’as pas ta place chez nous » « Chabbath pour moi c’est très important, je ne veux pas le transgresser…Tant pis. » Notre homme revint chez lui dépité mais satisfait d’avoir tenu bon. La semaine suivante se déroula à peu près de la même manière… Ce n’est que la troisième semaine qu’il trouva un travail chez un patron juif qui respectait le Chabbath. C’était un confectionneur et réparateur de matelas. David commença son nouveau travail avec toute son application comme les travailleurs juifs l’ont fait de tout temps ; dans tous les pays qui ont bien voulu accepter leur présence… Les semaines passèrent, David avait une parnassa, il commença à chercher une âme sœur pour (re)bâtir un foyer qui était parti dans les fumées des fours crématoires polonais. Il fit une première rencontre (chidoukh) puis une seconde et finalement il se maria avec une jeune femme -Sara- qui avait à peu près le même passé : une rescapée des camps qui avait émigré aux USA. Ils s’installèrent dans un tout petit studio à New York et il continua son travail. Avec le temps, Sara lui dit : »Tu es un bon ouvrier. Pourquoi tu ne te mettrais pas à ton compte ? » Il écouta sa femme, loua un petit atelier et plaça une grande pancarte : « David Rozemblum spécialiste dans la réparation de matelas ». La première semaine passa sans un seul client, puis la deuxième… La situation devint alarmante sa femme le réconfortait en lui disant : »Est-ce que la Main de Hachem est faible pour ne pas venir à notre aide, comme Il l’a fait jusqu’à présent ? » Durant tout ce temps David lisait des Tehilim qui lui donnaient du baume au cœur. Puis lors de la 3ème semaine un client vint avec trois matelas à réparer. Il mit tout son cœur à l’ouvrage, dès le lendemain en fin d’après-midi les matelas attendaient leur propriétaire. Ce dernier arriva et n’y croyait pas ses yeux : « Je t’avais donné des vieux matelas, et maintenant ils sont neufs ! » « Pas du tout, ce sont les tiens ! » Le client était content au-delà de ses espérances. Depuis ce jour la clientèle ne désemplissait pas de sa boutique. Il y avait du travail à revendre et la parnassa permis aux Rozemblum de s’installer dans un appartement plus spacieux. Les années passèrent, la famille grandit, sa femme lui dit pourquoi n’ouvres-tu pas ta propre usine de fabrication de matelas ? Tu as une très bonne réputation pour ton travail : ouvre une usine ! David écouta à nouveau sa femme et fit le grand saut : il investit dans une usine de fabrication. Quelques mois après l’ouverture la firme « Rozemblum » était connu pour sa qualité irréprochable. Sa réussite dépassait de loin toutes ses espérances tandis que sa famille comptait, bli ‘ayin hara’, 10 enfants… Il commença à ouvrir des succursales dans l’immense pays, il en avait 36 sa marque était reconnue dans tout le pays au drapeau étoilés (à ne pas confondre avec celui qui a une seule étoile) ; c’était les fameux matelas : « Paradys ». La famille avait un haut standing tandis que grâce à D’ ils mariaient leurs enfants avec de bons chidoukhim ! Les années suivirent, le couple avait bien dépassé les 80 ans qu’un jour David dit à sa femme qu’il ressentait de très fortes douleurs dans le ventre. Sara lui dit : « Peut-être tu as mangé quelque chose d’indigeste »… Ce n’était pas le cas. Les heures passèrent, les douleurs persistèrent. Sara appela une voiture afin de conduire son mari à l’hôpital pour faire des analyses plus poussées. Les médecins firent de leur mieux mais ils ne trouvaient rien de particulier tandis que notre homme se pliait de douleurs. La mère appela ses enfants à la rescousse. Très vite ils arrivèrent au chevet de leur père qui souffrait le corps rempli de douleurs aiguës. L’aîné demanda un entretien avec le spécialiste de la section gastro. Le chef fit un IRM au père. Après quelques longues minutes le professeur prit à part l’aîné en lui disant : « Je suis désolé de vous l’apprendre que votre père a dans son ventre un microbe virulent qui s’est installé dans ses intestins et qui détruit tout ! J’ai le regret de vous dire : c’est une affaire de quelques jours, préparez son enterrement « . La famille était sous le choc. Sara demanda s’il existait une solution ? Le professeur se racla la gorge puis il dit qu’il connaissait le spécialiste mondial qui se trouvait en Allemagne et qui avait développé un antibactérien sous expérimentation pas encore admis partout. Sara demanda de le contacter et de le faire venir au plus vite…. Cela coûterait très cher… Il n’y a pas de prix… Le professeur contacta aussitôt son homologue allemand en lui soumettant le dilemme. Faisant suite, l’américain informa la famille que l’allemand était prêt à prendre le premier avion, mais son déplacement coûte 400 000 dollars. Sara dit : »Peu importe, qu’il vienne au plus vite ! La famille se renseigna du premier vol en provenance d’Allemagne, ce n’était que dans 48 heures… Le professeur américain dit alors que le malade ne pouvait pas attendre si longtemps, « Nous sommes prêts à affréter un jet privé afin qu’il arrive au plus vite » ! Chose dite, chose faite. L’allemand accompagné de deux médecins arriva en moins de quinze heures au chevet du malade. Il examina très attentivement les documents médicaux durant trois heures. Puis il vint rejoindre la famille avec une mine très sévère : il n’y a plus rien à espérer, votre mari n’a que quelques jours devant lui… En entendant ces paroles, Sara s’évanouit. Le professeur allait reprendre son avion alors que l’aîné l’interpela il lui dit : « Reste ici ! » C’était la première fois que l’on s’adressait à lui de cette manière mais il comprenait la situation tendue. Sara avait repris ses esprits, elle dit : »Il n’existe aucun remède à cette maladie ? » Le docteur répond : « Si ! Notre laboratoire en Allemagne a développé un antidote à cette bactérie. Seulement il faut aussi lui faire une greffe d’intestins. C’est le seul espoir. Et combien cela coûte ? L’allemand réfléchit à haute voix : il faut faire venir expressément toute l’équipe c’est-à-dire 60 professeurs et leurs aides, près de 100 personnes avec tout l’attirail… en vols privés… C’est un montant estimé à 2 500 000 dollars. Dans le cas où l’on doit faire une seconde opération il faudra doubler la mise ! Le fils demanda : « et dans le cas où l’opération réussit, combien de temps mon père pourra survivre ? Deux à trois mois, dans le meilleur des cas six. Sara demanda quel était le taux de réussite de l’opération ? 50% fut la réponse. L’aîné demanda au professeur d’aller se reposer à l’hôtel et entre temps la famille prendra sa décision. La famille étant proche de l’Admour de Satmar ; elle prit conseil auprès du Talmid ‘Hakham.
Celui-ci répond : le coût de l’opération est très lourd, il faut poser la question au Possek de la génération : le rav Yossef Chalom Eliachiv zatsal (ndlr ce rav de Jérusalem est niftar il y a 13 ans). En Amérique c’est le matin tandis qu’en Erets c’est la pleine nuit. Le rav, ndlr : devait être âgé de plus de 80 ans se levait tous les matins vers 2 heures pour entamer son étude. La famille envoya un fax qui sera lu par le Possek de la génération. Le rav trancha que si c’est pour sauver la vie, il faut le faire. Le fils prend alors de suite contact avec le professeur est l’informe qu’il lui remet sur son compte les 2,5 millions de dollars. Au même moment le professeur affrète plusieurs avions afin d’amener tout l’attirail nécessaire. Entre temps la situation de David empirait… Il avait perdu conscience. Les élèves de la Yechiva de Satmar interrompirent leur étude pour dire des Tehillim en sa faveur. Après quelques longues heures le staff de médecins arriva tout droit de l’aéroport et de suite le malade fut amené en salle d’opération. L’opération dura 9 heures. A la fin le professeur allemand sortit avec une mine sévère et dit que cela avait réussi. Le fils aîné pouvait entrer dans la chambre du malade pour échanger quelques mots avec son père. Le fils entre dans la chambre et il voit son père les yeux ouverts : « Est-ce que tu veux boire ? » « Non, mais apporte-moi mes Tefilinnes et aide-moi à les placer sur ma tête et mon bras. » Le père mis ses Tefilinnes dans sa chambre d’hôpital, dit le « Chema Israël… » et lorsqu’il dit Eh’ad (Hachem est UN) inclina sa tête et perdit connaissance. Le fils lui parla, rien n’y faisait. Les docteurs sont rentrés dans la chambre pour opérer une réanimation… en vain. David Rozenblum venait de rendre son âme alors qu’il avait le Chéma à sa bouche. La famille prépara l’enterrement mais avait du mal à accuser le choc. Ils avaient tant dépensé après avoir écouter le rav. Est-ce que tous ces efforts valaient vraiment le coût ? Ils envoyèrent la question au rav Eliachiv qui leur répondit : « Votre argent a permis à votre père de mettre une dernière fois les Teflinnes et dire le Chema’ Israël…Cette dépense est minime en comparaison du mérite de la Mitsva, car elle est éternelle. »
Fin de la véritable anecdote pour nous apprendre que dans la vie, il existe beaucoup de choses bien plus élevées que la réussite sociale, comme la Tora, la famille, etc. C’est un bon sippour à l’approche du retour des vacances et la reprise du travail qui nous donnera à cogiter à savoir si nous sommes véritablement sur le bon chemin…
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut !
David Gold
Tél : 00972 55 677 87 47
E-mail / dbgo36@gold1.fr
Une grande bénédiction à Lyora Elgrabli et à la famille à l’occasion de son mariage Mazel Tov !
Une grande bénédiction à la famille Lelti (Villeurbanne) à l’occasion du mariage de leur fille Mazel Tov !
Une grande Berakha à la famille Techendler (Elad) à l’occasion du mariage de leur fils avec la fille de la famille Chekroun (Jérusalem/Bait Végan) Mazel Tov !
Une berakha à tous les Ba’houré Yechiva, Avrékhim qui reprennent le chemin de l’étude après le Bein Hazmanim : ‘Hazak venithazek !