Depuis la nuit du 12 au 13 juin 2025, l’aviation commerciale israélienne traverse une crise sans précédent. La fermeture complète de l’espace aérien national, décrétée par les autorités sécuritaires suite à l’escalade militaire avec l’Iran, paralyse intégralement le transport aérien vers et depuis l’État hébreu, créant une situation humanitaire complexe pour des dizaines de milliers de ressortissants bloqués à travers le monde.
L’ensemble des transporteurs nationaux – El Al, Israir et Arkia – ont procédé à l’évacuation préventive de leurs flottes hors du territoire israélien et suspendu toutes leurs opérations commerciales. Cette mesure drastique s’accompagne de l’annulation systématique de tous les vols programmés, sans distinction de destination.
Les compagnies internationales majeures ont emboîté le pas, Air France-KLM, Lufthansa, Emirates, Air India, Flydubai et Qatar Airways redirigeant ou supprimant leurs liaisons vers la région moyen-orientale. L’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv, hub central du pays, reste hermétiquement fermé aux mouvements aériens civils.
Prolongation des restrictions
Plusieurs transporteurs ont officialisé la prolongation de leurs suspensions bien au-delà des premières échéances annoncées. Arkia Airlines a étendu ses annulations jusqu’au 21 juin, incluant ses vols domestiques vers Eilat, tandis qu’Etihad Airways maintient la suspension de sa liaison Abu Dhabi-Tel Aviv jusqu’au 22 juin minimum.
Crise humanitaire émergente
Les statistiques officielles font état de plus de 100 000 citoyens israéliens immobilisés à l’étranger, incapables de regagner leur territoire national. Cette situation génère une pression considérable sur les autorités gouvernementales, contraintes de développer des solutions alternatives pour assurer le rapatriement de leurs ressortissants.
La ministre des Transports Miri Regev a dévoilé un plan d’urgence prévoyant le déploiement stratégique d’appareils et d’équipages dans des centres névralgiques mondiaux. Cette opération logistique d’envergure vise à organiser des vols de rapatriement depuis des plateformes de transit sécurisées.
Les opérations de récupération des ressortissants s’articulent principalement autour de deux hubs méditerranéens : Larnaca à Chypre et Athènes en Grèce. Ces destinations, choisies pour leur proximité géographique et leur stabilité sécuritaire, servent de bases logistiques pour les vols de transfert vers Israël dès que les conditions le permettront.
Des vols d’évacuation complémentaires sont programmés depuis Rome, New York et Bangkok, bien que leur capacité reste limitée comparativement aux besoins. Bluebird Airways a ainsi organisé une liaison spéciale Budapest-Larnaca au tarif de 350 dollars, illustrant l’émergence d’un marché de l’évacuation d’urgence.
Politiques commerciales d’adaptation
Face à cette crise exceptionnelle, les compagnies aériennes ont développé des politiques commerciales flexibles pour leurs clients affectés. Arkia propose des bons d’achat valables deux années pour les passagers ayant acquis leurs billets avant le 12 juin, une mesure étendue aux forfaits vol-hébergement avec des modalités spécifiques.
Incertitudes temporelles
Aucune échéance officielle de réouverture n’a été communiquée par les autorités israéliennes, les compagnies étrangères procédant à des réévaluations quotidiennes de la situation sécuritaire. Cette incertitude temporelle complique la planification des voyageurs et génère une instabilité commerciale pour l’ensemble du secteur aéronautique régional.
Les transporteurs recommandent unanimement à leur clientèle d’éviter tout déplacement vers les aéroports et de surveiller les communications officielles pour connaître l’évolution de la situation. Cette paralysie aérienne, inédite par son ampleur et sa durée, constitue un défi logistique majeur pour les autorités israéliennes et un test de résilience pour l’industrie du transport aérien régional.