L’idéologie génocidaire qui s’est emparée de tant d’esprits occidentaux depuis le 7 octobre n’a plus besoin d’avancer masquée. Elle s’exprime désormais dans une novlangue sans honte. Elle ressuscite toutes les méthodes de la propagande totalitaire, avec les outils de la démocratie libérale. La perversion du langage est totale. Les accusations sont mécaniques, pavloviennes. Sur les plateaux, des pseudo-journalistes rejouent Goebbels modernes en boucle.
Israël commet-il un génocide ?
L’armée israélienne massacre-t-elle des enfants palestiniens ?
Le plan de la famine existe-t-il ?
À longueur de journée. Sur France Info, France Inter, France Culture. On passe de « cinq minutes pour les Juifs » à « une heure pour ‘Hamas ». Proportionnalité oblige, dit-on. L’indignation est sélective. L’objectivité ? Abolie. La réalité ? Dissoute.
Ce qui reste, c’est une haine froide, rationnelle, documentée, qu’aucun massacre du 7 octobre n’a pu ébranler.
Et pourtant, il y a des images.
Regardez-les bien. Non – surtout ne les regardez pas. Elles gêneraient la digestion idéologique des donneurs de leçons, des conférenciers du Quai d’Orsay, des médiateurs, des enquêteurs et des grands reporters.
Elles montrent Aviatar et Rom. Deux jeunes hommes, otages israéliens, réduits à l’état de squelettes. Affamés méthodiquement. Torturés. Détenus dans les tunnels du ‘Hamas. Ceux qui les affament ne meurent pas de faim : ils sont en bonne santé, bien nourris, bien portants, fiers. Car cette famine n’est pas accidentelle : elle est politique. Elle est pensée. Elle s’inspire, explicitement, de la logique nazie. Le livre le plus trouvé à Gaza ? Mein Kampf. Celui qui inspira Hassan al-Banna, Sayyid Qutb, Saïd Ramadan, Yahya Sinwar. Il figurait au programme des écoles de Gaza. Un vrai bestseller.
Les héritiers du nazisme entourent Israël et s’en vantent. Et pendant ce temps, le président de la République française exige la libération des « otages palestiniens ». Les membres de la Nukhba, auteurs de viols, de tortures, de mutilations, deviennent les « victimes » d’un État juif qui a eu l’indécence de survivre.
La France officielle ne parle plus le langage de l’équilibre. Elle parle le langage du ‘Hamas. Le langage du jihad contre les Juifs. Ce n’est pas une dérive : c’est une orientation. Le vocabulaire présidentiel épouse désormais les courbes de la propagande antijuive la plus brutale.
L’Allemagne nazie n’a pas conquis la planète. Le communisme soviétique a infecté les régimes satellites et la France — déjà surnommée la « 16e république » par le KGB. Mais le ‘Hamas, lui, il a fait mieux : sa propagande est devenue planétaire.
Sinwar et Haniyeh ont surpassé Hitler et Goebbels en influence. Et ce fut facile : les esprits étaient prêts. L’humanisme a été retourné comme une arme. L’antiracisme s’est mué en haine des Juifs. Les universités sont devenues des camps de rééducation. Et l’État – au lieu de résister – autorise. Cautionne. Organise.
Ce que le XXe siècle a prouvé, c’est que les clercs savent manier le langage du meurtre — à condition de l’habiller d’idéal. Et leur cible favorite fut le peuple juif.
Rom et Aviatar, ces corps suppliciés, donnés en spectacle immonde, ne déclencheront aucune alerte à l’ONU. Aucune marche blanche à Paris. Aucun tweet de star.
Ils ne sont pas utiles au narratif. Ils sont Juifs. Et c’est cela, justement, qui déclenche la fureur. Comment – ils vivent encore, ces Juifs ?
Alors on détourne les yeux. On répète « génocide », « apartheid », « sionistes » comme justification des actes du ‘Hamas. On cite les résolutions de l’ONU, cette filiale de l’OCI gouvernée par un ancien ami d’Arafat, comme on psalmodierait un catéchisme inversé.
Et pendant ce temps, le ‘Hamas torture, affame, mutile. Non pas malgré l’Occident. Mais avec lui. Il y eut un temps où l’on qualifiait les Juifs de rats. Aujourd’hui, on les appelle « colonisateurs », « bourreaux », « oppresseurs blancs ». L’inversion est totale. Et ceux qui croient être les enfants de l’humanisme sont devenus les agents de la barbarie.
Hitler, lui aussi, prétendait que ce sont les Juifs qui ont voulu la guerre. La propagande nazie affirmait que les Juifs ont déclenché la Seconde Guerre mondiale dans le but d’anéantir l’Allemagne. Les Hitler d’aujourd’hui sont nombreux. Ils signent des tribunes. Ils publient dans des revues prestigieuses. Ils reçoivent des subventions.
Cette image – celle d’Aviatar et de Rom – ne montre pas seulement deux corps martyrisés. Elle montre la faillite d’une civilisation. Une civilisation qui a fait sécession avec la morale, avec l’Histoire, avec la réalité. Le Hamas a pris les otages. L’Occident a pris les cerveaux. Et dans les deux cas, le but est le même : la disparition des Juifs.
Auschwitz était visible. Les tunnels de Gaza sont invisibles. Et c’est bien pour cela qu’ils plaisent tant.