Autour de la table de Chabbat, n° 489 Behar-Be’houkotaï
Pour ne pas atteindre les 120 ans …
La deuxième paracha de ce Chabbat Be’houkotaï commence par : « Si vous allez d’après Mes décrets et Mes commandements alors Je ferai tomber la pluie en son temps, la récolte sera à profusion et la paix régnera sur terre ». Les Sages, rapportés dans Rachi, enseignent qu’il s’agit des efforts (les décrets) dans l’étude de la Thora. C’est-à-dire que les grandes bénédictions (paix et parnassa) énoncées dans le verset sont conditionnées par l’étude et la pratique. Seulement les Sages, de mémoire bénie, rajoutent qu’il ne s’agit pas uniquement d’une étude habituelle, mais d’un effort (Amal) dans son étude. Par exemple un fidèle lecteur de la magnifique « Table du Chabbath » décide d’aller au cours du Daf Hayomi à côté de son travail entre midi et deux et pour cela prend un sandwich vite-fait (au lieu de prendre son temps au restaurant du coin) et essaye tant bien que mal à comprendre la page du jour, en cela, notre lecteur à fait preuve de Messirouth Néfech (esprit de sacrifice). Il pourra être sûr que grâce à lui la bénédiction descendra en Terre sainte et dans le monde entier (il y aura moins d’accidents, d’actes terroristes et de maladies dans le monde). Pour être plus précis, le verset rapporte que l’étude et aussi l’application des Mitsvoth sont sources de bénédictions. Seulement les commentateurs posent une intéressante question. La Guemara dans Kidouchin (39) rapporte l’avis de rabbi Ya’akov qui prouve qu’il n’existe pas de salaire (de la Mitsva) dans ce monde : « Skh’harr Mitsva behaï ‘alma leika« . Un homme peut faire une belle Mitsva mais la récompense de son action ne lui sera pas attribuée ici-bas, seulement dans le monde à venir. Puisque ce principe est retenu par les Sages du Talmud alors comment la sainte Tora peut écrire noir sur blanc : « Si vous faites les commandements alors vous aurez la prospérité, etc. » ? Plusieurs réponses sont données.
Le plus connu est celui du Ramdam (H. Techouva 9.1) repris dans le Kéli Yakar. Le véritable salaire de la Mitsva est réservé au monde à venir. Seulement lorsque la Tora parle de paix, berakha, etc. ce n’est pas la rémunération de la Mitsva mais c’est un « cadeau » que Hachem donne au croyant afin de l’aider à continuer son œuvre sans être décourager par les contingences de ce monde. Donc la paix et la prospérité sont bénéfiques pour le Clall Israël afin qu’il s’adonne de la meilleure manière à l’étude de la Tora et à la pratique. La berakha n’est pas envisagée comme un salaire mais uniquement comme un « plus » pour nous aider à persévérer dans notre cheminement. Intéressant, n’est-ce pas ?
Une autre réponse et écrite par le Ktav Soffer éminent rav de Hongrie fils de la lumière de la nation, le Hatham Sofer. Le principe reste identique : le salaire est mis de côté pour le monde à venir, seulement Hachem donne une rémunération particulière pour la fatigue et l’effort que l’on fait. C’est la promesse de la Tora : »Si tu fais des efforts, alors tu auras droit à la paix, etc.. ». C’est allusionné dans le verset : « Im be’houkotaï TELEKHOU etc. » Si vous AVANCEZ dans la pratique etc. ». C’est-à-dire que si vous persévérez, malgré la difficulté, à étudier et pratiquer la Tora, alors Hachem vous donnera une récompense dans ce monde. On voit ce même phénomène dans l’histoire de Ruth (ndlr, d’ailleurs j’ai une très belle Meguila de Ruth sur parchemin à vous proposer…). Nous le savons, Ruth a tout fait pour suivre sa belle-mère qui repartait dans les plaines de Judée et abandonnait le pays de Moav. Noémie dissuada Ruth de la raccompagner. Toutefois, Noémi vit que sa belle-fille redoublait d’efforts (« Mithamétset »). A ce moment Noémie s’est abstenue de la repousser. Les efforts de Ruth on fait comprendre à sa belle-mère qu’elle était décidée à la suivre coûte que coûte. En récompense aux efforts elle donnera naissance au grand-père de David (toute la lignée royale d’Israël découle de l’effort de Ruth). On voit donc que les efforts sont très bien payés dans ce monde, nous n’avons pas besoin d’attendre nos 120 ans.
C’est peut-être la même idée qui ressort des Pirké Avoth (ch. 5 à la fin), « Lefoum tsa’ara agra »/d’après le labeur, la récompense. Ou encore (Pirké derabbi Nathan 3.6) la Mitsva qui est faite dans la difficulté vaut mieux que 100 (Mitsvoth) faites sans difficultés ! »
Le Maharal (Tiféret Israël 60) explique ce phénomène (que le salaire n’est pas donné dans ce monde) car la Mitsva et au-dessus de notre monde. Elle est spirituelle, tandis que le monde est physique. Le salaire d’un commandement de Hachem n’est pas monnayable dans ce monde, car il n’a pas d’équivalence.
D’après notre développement on pourra comprendre des choses qui peuvent paraitre anormales voire injustes. Par exemple concernant des mécréants (racha’) qui mènent une vie de plaisir et de tranquillité tandis que le tsadik peut endurer le labeur quotidien. Or la Tora assure la félicité à ceux qui pratiquent les Mitsvoth ! La réponse est que la vraie récompense n’est pas perçue dans ce monde mais dans celui à venir, le Gan ‘Eden, car la pratique n’est pas monnayable dans ce monde. Et à l’inverse, lorsque le racha’ vit une vie agréable, plaisante il faut savoir que Hachem lui paye dans ce monde le salaire des quelques Mitsvoth qu’il a pu faire afin de le perdre dans le monde à venir (Guehinom) – lo ‘alénou. Donc vous avez bien compris, mes chers lecteurs, qu’il n’y a pas du tout à les envier…
Mais il reste que Hachem est la racine de tout bien, donc si on se tourne vers Lui par une prière sincère et/ou par des mérites particuliers (efforts) alors on sera sûr que Hachem nous enverra la berakha, prospérité, santé et joie dans nos familles sans attendre le jour du grand départ…
A cogiter…
Notre Sippour
Un organisme, bien connu du public en Erets et jusqu’à la France, du rav Zamir Cohen chlita, ‘Hidabrouth’, a dévoilé cette véritable histoire. Elle s’est passée il y a peu de temps, par de là l’océan Atlantique dans la grande métropole new-yorkaise. Là-bas un homme d’affaire de la communauté a eu des rêves répétés. Comme c’était un homme d’une certaine trempe, il n’en fit pas cas. Cependant, le rêve se répétait de nuit en nuit et d’autre part était particulièrement explicite. A chaque fois que notre homme se mettait au lit, de suite, son rêve apparaissait. Et pas n’importe quel rêve. Il en concluait que c’était un message du Ciel.
Dans son rêve il voyait un autre Juif, bien connu de lui (qui venait de décéder), qui criait et l’implorait dans son rêve : ‘S’il te plait, pardonne moi pour tout, je ne peux plus supporter les souffrances atroces que j’endure dans le monde de la vérité où je me trouve. Cette vision très précise, notre homme l’aura des… dizaines de fois. Mais à chaque fois, notre homme se réveillera en sursaut et dira de sa voix forte : ‘Laisse-moi, je ne te pardonnerai JAMAIS !! Ni dans ce monde ce, ni dans l’autre monde!!’ (Terrible, non ?). Qu’elle était la raison d’une rancune si grande ? En fait, il y a 35 années notre homme était associé avec cet autre homme qui apparaissait dans son rêve aujourd’hui. Au départ, le business marchait à merveille. Cependant, avec le temps, éclata une grande dispute entre les deux hommes. L’association se rompit. Seulement les choses ne s’arrêtèrent pas là, c’est que l’associé qui apparaissait régulièrement dans le rêve avait fait deux grosses bévues : il n’avait pas remboursé une très forte somme d’argent qu’il lui devait, et d’autre part, encore beaucoup plus grave, c’est qu’à CHAQUE endroit où notre homme essayait de refaire des affaires, il le calomniait en disant qu’il n’était pas un homme de confiance. Durant toutes ces nombreuses années, je comptais refaire ma vie professionnelle dans une autre activité. Rien n’y faisait. Toutes les portes se fermaient à mon approche à cause de tout le lachon hara’ qu’il déversait sur moi. J’éprouvais comme s’il me tuait à sang froid, jamais je ne lui pardonnerais. Notre homme bien vivant aura ce rêve très longtemps mais ne le dévoilera à personne car la plaie qu’il avait était encore très profonde. Jusqu’à ce Pourim de cette année 5777 (mars 2017). Cette fois, on frappe à sa porte. Il s’agit d’un jeune adulte qui se présente avec un beau Michloa’h Manoth (corbeille remplie de victuailles en l’honneur de Pourim). Le jeune se présente et dit qu’il est le fils de son ancien associé d’il y a 35 ans. Il rajouta : ‘Mon père m’est apparu en rêve hier et m’a demandé de t’apporter ce Michloa’h Manoth. Il m’a dit précisément ton nom et m’a demander de t’IMPLORER afin que tu lui pardonnes. Il m’a dit aussi qu’il souffre terriblement en haut’. Des larmes de colères et de honte ont rempli les yeux de notre homme d’affaires et il dit au fils : ‘Ton père m’a fait tellement de mal, il a brisé ma carrière et m’a tué de sang-froid. Je ne lui pardonnerais pas’. Le fils ne s’attendait pas à une telle réaction. Mais de suite après Pourim, le fils prit contact avec des grands Rabanim afin qu’ils interviennent dans l’affaire. Dans un premier temps, un téléphone sonne chez notre homme d’affaires, au bout du fil, rien d’autre que l’Admour de Wiznits qui lui dit : ‘Un juif doit pardonner à son prochain le mal fait !’ Puis, un autre grand rav l’appelle à venir le voir, c’est l’Admour de Zimigrade. Après une longue entrevue, le rav lui dit qu’il fallait pardonner malgré tout le tort fait. Lors de cette rencontre le businessman éclata dans de grands sanglots, et finalement dira : ‘JE TE PARDONNE POUR TOUT LE MAL FAIT, d’un cœur entier’. Eh bien, le vendredi qui a suivi la visite à l’Admour, notre homme reçu une lettre provenant de la veuve de son ancien associé qui lui écrivit : ‘Je te remercie de tout mon cœur pour le fait que tu as fait un IMMENSE bien à mon mari défunt ! Cela fait un an qu’il a de grosses souffrances dans le monde d’en haut et qu’il vient me crier dans mes rêves ! Je joins ce chèque que mon mari m’a demandé de te payer sur toute la somme qu’il te devait depuis 35 années!’ Et depuis, le défunt ne vient plus en rêve ni à sa femme ni à son ancien associé ! Pour nous, cette véritable histoire nous renforcera à faire bien attention dans nos relations avec notre prochain dans le business et,…aussi, dommage d’attendre 120 ans pour demander à son ami le pardon dans ses rêves…
Chabbat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tél:00 972 55 677 87 47
E-mail : dbgo36@gmail.com
Une bénédiction de bonne santé et de réussite à mon ami Yacov ‘Hassoun et à son épouse (Raanana) et un bon zivoug à leur fille
Une berakha à mon Roch Collel, le rav Eliyahou Ullman chlita (Elad/Sarcelles) pour la réussite dans le développement de son Collel (Elad)
Une berakha de longétivité au rav Kahn chlita et à la rabanith (‘Afoula) pour tout son travail de développement de la Tora
Un grand Mazal Tov à Dan Azoulay et à son épouse (Kiriat Yovel) à l’occasion de la naissance de leur fille ainsi qu’une berakha aux grands-parents
Et toujours une Tefila pour la protection du Clall Israel et le retour des captifs de Gaza