Pourparlers secrets Hamas-USA

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Pourparlers secrets Hamas-USA

Malgré les dénégations officielles de Washington, un haut cadre du Hamas, Bassem Naim, a confirmé que des discussions directes sont en cours avec les États-Unis. Cette affirmation contredit les déclarations publiques des responsables américains et relance les spéculations sur l’existence de canaux de communication non officiels entre le mouvement islamiste palestinien et l’administration américaine.

Dans une interview accordée à Sky News Arabia, Bassem Naim a déclaré que le Hamas échangeait bien avec des représentants américains, quels qu’ils soient. Il a salué les efforts des États-Unis, notamment ceux du président Donald Trump, pour « atténuer les tensions régionales », précisant que cette volonté encourageait le Hamas à maintenir des contacts avec Washington.

Selon Naim, l’organisation aurait exprimé sa disposition à libérer immédiatement l’ensemble des otages qu’elle détient, à condition d’obtenir une garantie claire menant à la fin des hostilités et à un acheminement humanitaire vers la bande de Gaza. Il a précisé que cette proposition a été transmise à la fois aux médiateurs de l’accord et aux émissaires américains impliqués indirectement dans les tractations.

Du côté israélien, l’optimisme est en revanche absent. Des sources proches des négociations, menées au Qatar, ont confié au Jerusalem Post que les discussions restent infructueuses. Elles indiquent que le Hamas ne montre aucun signe de réelle évolution de sa position. Trois hauts responsables israéliens, cités mercredi par le Washington Post, ont même affirmé qu’aucun élément ne permet d’envisager un changement d’attitude de la part du mouvement islamiste qui ouvrirait la voie à un compromis.

 

Ces mêmes responsables n’écartent pas l’idée que les dirigeants du Hamas basés à l’étranger cherchent simplement à gagner du temps. Leur stratégie serait de temporiser en attendant d’obtenir des informations sur le sort de Mohammad Sinwar, un haut commandant du Hamas à Gaza. Ce dernier aurait été ciblé par une tentative d’assassinat israélienne mardi à Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne.

Sur le plan opérationnel, les pourparlers se poursuivent à Doha, bien que l’impasse actuelle empêche tout progrès notable. La prochaine réunion du cabinet de sécurité israélien n’est prévue que dimanche à 16 heures, signe que l’urgence semble tempérée par le manque de perspectives concrètes.

Dans ce contexte, Israël reste attaché à une proposition spécifique, connue sous le nom de « Cadre Witkoff ». Ce plan prévoit la libération de dix otages, un cessez-le-feu temporaire de 40 à 50 jours, la libération de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël, ainsi qu’une reprise possible des combats si aucun accord global n’est trouvé à l’issue de la trêve. Les responsables israéliens insistent sur le fait que cette feuille de route constitue l’unique cadre viable pour parvenir à un règlement à court terme.

 

Alors que les négociations piétinent, les déclarations de Bassem Naim introduisent un élément nouveau dans une situation hautement volatile. L’idée que les États-Unis, malgré leurs dénégations, pourraient maintenir un dialogue discret avec le Hamas ne manquerait pas de soulever des controverses, tant à l’intérieur du pays qu’auprès de ses alliés. Mais si ces échanges permettent d’éviter une nouvelle escalade, ils pourraient aussi s’inscrire dans une logique de désescalade tactique, du moins temporaire.

La situation reste donc suspendue à de nombreux inconnues : la sincérité des offres du Hamas, la volonté des États-Unis de jouer un rôle plus actif, l’engagement d’Israël sur un cadre défini, et l’impact des dynamiques internes au sein même du Hamas. En attendant, les familles des otages et les civils de Gaza restent pris dans l’impasse d’une guerre sans issue apparente.

 

Jforum.fr

 

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