Lors de la conférence mondiale sur l’intelligence artificielle à Las Vegas, l’entreprise Oracle a créé la surprise en affichant un soutien ouvert et résolu à Israël. Dans l’hôtel Venetian, devant ses employés et clients israéliens, Safra Catz — ancienne directrice générale et aujourd’hui vice-présidente exécutive — s’est adressée à eux, d’abord en hébreu, puis en anglais, la voix brisée : « Je n’ai pas arrêté de pleurer depuis le retour des otages hier. » Puis elle a ajouté sans détour : « Pour nous, c’est les États-Unis, Israël — et ensuite le reste du monde. Et nous ne le cachons pas. »
Ce soutien n’est pas resté lettre morte. Dès le 7 octobre, la bannière « Oracle stands with Israel » est apparue sur tous les sites du groupe, dans toutes les langues. Un choix clair, qui n’ignore pas les conséquences : un cadre de l’entreprise a résumé la position sans détour : « Oui, peut-être que ça nous coûtera des clients. Mais cela ne nous intéresse pas. Soutenir Israël, c’est dans notre ADN. »
Mais au-delà des mots, ce sont les actes qui illustrent cette posture. Pour ses employés israéliens — et notamment les réservistes mobilisés — Oracle a immédiatement doublé les salaires. Ceux vivant près de la bande de Gaza ont été relogés dans des hôtels du centre du pays, sans frais à leur charge. Des cartes de crédit ont été fournies pour couvrir leurs dépenses, et la possibilité de relocalisation vers n’importe quel bureau du groupe à travers le monde a été ouverte pour ceux qui ne se sentaient plus en sécurité. Par ailleurs, l’entreprise a fait un don d’un million de dollars à Magen David Adom — le principal service d’urgence israélien — et lancé une campagne mondiale de collecte doublée par l’entreprise pour soutenir les ONG israéliennes.
Dans le contexte actuel — marqué par des tensions accrues et un conflit prolongeant ses effets — cet engagement apparaît non seulement comme un geste de solidarité, mais comme un calcul stratégique. Israël reste un acteur phare de la technologie, notamment dans l’intelligence artificielle, la cybersécurité, la santé numérique. L’alliance affichée d’Oracle avec Israël ne se limite donc pas à une posture morale : elle résonne également comme un alignement commercial et technologique.
Pour les employés israéliens du groupe, cette attitude se traduit en termes concrets. Yael Har-Even, directrice générale d’Oracle Israël, résume ainsi : « Je peux dire sans hésiter : c’est l’entreprise la plus socialement responsable pour laquelle j’ai travaillé. C’est un privilège d’en faire partie. » Dans un secteur souvent critiqué pour sa déconnexion sociale, Oracle semble vouloir redéfinir ce qu’engagement corporate veut dire — et pourquoi pas, influencer le modèle d’entreprise responsable à l’échelle mondiale.
Le soutien ferme et visible d’Oracle à Israël ne se limite pas à un simple engagement d’entreprise : il témoigne d’une alliance technologique et morale profonde. Pour Israël, cette reconnaissance venant d’un géant mondial de la tech renforce sa position sur la scène internationale et valorise son écosystème d’innovation. Elle envoie aussi un message clair : dans un monde de plus en plus polarisé, certains acteurs choisissent de défendre la liberté, la sécurité et la collaboration technologiquement avancée. Pour Israël, ce type de partenariat conforte sa posture de leader en matière de high-tech et renforce les liens stratégiques avec des entreprises mondiales capables de faire la différence.