Autour de la table de Chabbath 518 – Mikets-‘Hanoucca
Pour ceux/celles qui veulent participer à la tombola du Collel « Ohel Naftali » du 24 décembre prochain, voir les détails à la fin du feuillet.
Notre allumage fait allusion à la lumière originelle lors de la création du monde !
Qui veut allumer la lumière ?
Chaque soir nous allumons notre ‘Hanouccia, pour les uns à la fenêtre ou à la porte de la maison et pour d’autres (ceux de Houts-Laarets) dans leur salon. C’est aussi l’occasion de sympathiques réunions familiales. Seulement cette fête, instituée par nos Sages, nous rappelle un lointain passé très désagréable. En effet, il y a près de 500 ans avant notre ère, les Grecs avaient conquis la Judée et imposait au peuple de Tsion des lois scélérates qui nous rappellent un passé beaucoup plus proche de nous, celui des lois de Nuremberg des années 30 en Allemagne. A l’époque de Platon, les Grecs interdisaient la pratique de la Brith Mila, du Chabbat et de l’étude de la Tora (c’est peut-être de ces mêmes décrets qui inspirent encore de nos jours la juridiction belge qui a presque interdit la Mila au pays des frites ou encore le Bagats de Jérusalem qui mets des bâtons dans les roues à toutes les familles d’Avrékhim et de Ba’houré Yechiva qui veulent étudier la Tora à longueur de journée… n’est-ce pas ?).
La situation était très complexe puisqu’une grande partie du peuple avait choisi la vie ‘éclairée’ d’Athènes. C’est seulement une poignée de Cohanim, les enfants de Mattitiahou Cohen Gadol qui ont pris les armes contre l’Empire helléniste (!).
La Michna dans le traité Midoth (ch.2,3) enseigne une nouveauté. A l’époque du Temple il existait une barrière de bois qui encerclait l’extérieur du Michkan de Jérusalem (d’après le commentaire du Raviah et du Gra). Son but était de délimiter une zone autour du Michkan (le ‘Haïl) dans lequel était interdite la venue des personnes impures (Tamé Meth) et des gentils. En effet les non-juifs pouvaient amener des sacrifices (Nedava) au Temple, cependant ils ne pouvaient pas pénétrer dans l’enceinte de la « Ezrath Nachim » (ils devaient envoyer leurs offrandes à l’aide d’émissaires). C’était la fonction du Soreg (la barrière) faite de bois qui venait délimiter la zone interdite. Or, les Grecs durant les 2 siècles de leur présence en Terre Sainte ont fracturé dans 13 endroits ce Soreg. Lorsque les Hachmonaïm ont repris la Terre d’Israël sous leur contrôle, ils ont rebouché les brèches.
Le rav Guedaliah Sherrer (Or Guedaliahou « ‘Hanouka » Likouté Dibourim 2) explique que l’intention helléniste était de laminer la particularité du Clall Israël. Puisque les Goïm ne pouvaient pas pénétrer dans cette zone (le ‘Haîl), cela montrait aux yeux de tous que la Kedoucha n’est pas offerte à tout un venant. C’est uniquement le Clall Israël (purifié) qui a l’honneur de pénétrer dans le Michkan et non les gentils.
Il est connu que les Grecs qui personnifiaient la suprématie de l’intellect sur le monde et le refus de toute spiritualité, restreignant la liberté de l’homme par « ne pas tuer, ne pas voler, ne pas convoiter etc… », ont détruit cette barrière.
Autre point de réflexion, c’est que sous leur botte, le Soreg a été aboli mais le Michkan n’a pas été détruit, seulement ils ont rendu impures les huiles du Temple. C’est-à-dire que le monde version Platon est d’accord avec les grands monuments du judaïsme (le Temple, les synagogues) mais il les voit comme des lieux culturels (genre : les arcades sont belles à la mode andalouse, le pupitre de l’officiant est fait de marbre provenant d’Italie…) mais pas comme un endroit de prière où l’homme se trouve face à son Créateur.
C’est aussi l’enjeu de ce qui se déroule à notre époque –continue Maître Capello– la question est de savoir si la Terre est sainte et demande en contrepartie un comportement adéquate (respecter le Chabbath, les fêtes, l’étude de la Tora). Cette Terre ne ressemble pas au reste de la croûte terrestre où tout est permis comme ce qui peut se passer à San-Francisco ou Los Angeles (L.A./ comme dit mon ami Jacob Hassoun, Lo Alénou..). Et lorsque les Hachmonaim ont réparé ces trous ils ont institué que tous les pèlerins qui passaient devant ces mêmes endroits du Soreg se prosternent à Hachem. C’est la réponse du judaïsme orthodoxe face au déferlement du libéralisme : s’incliner et se rapprocher de Hachem. Parler, se prosterner devant Hachem montre que nous sommes restés de fidèles serviteurs de D’ : à l’opposé des thèses hellénistes.
Après leur victoire extraordinaire, les ‘Hachmonaïm ont trouvé une fiole d’huile qui n’avait été entachée d’impureté. Grâce à elle ils « ré-inaugurèrent » l’allumage du Candélabre. C’est un message pour les générations à venir (en particulier la nôtre) : malgré la grande obscurité ambiante, la liberté à outrance, les réseaux sociaux à toutes les sauces et dans tous les recoins de la vie, l’intelligence artificielle qui fait de l’homme un grand dadet qui ne sait pas quoi faire tant qu’il n’a pas le feu vert de son partenaire IPhone (qui a le rôle majeur) dans les grandes décisions de sa vie… ce qu’on appelle être dans le brouillard ! Et pourtant cette petite fiole d’huile n’a pas été affectée de tous ces vices, pareillement notre âme reste pure.
Dans le même esprit le Séfer Rokéa’h (un très ancien Possek de l’époque médiévale, Hilkhoth ‘Hanoucca 225) enseigne un grand ‘Hidouch. Il écrit que notre allumage fait allusion à la lumière originelle lors de la Création du monde. Rachi (Beréchith 1,3) rapporte un enseignement des Sages que Hachem a créé la lumière lors du premier jour, une lumière fantastique, avec laquelle on pouvait voir d’un bout du monde à l’autre, c’est-à-dire que la matière ne faisait pas obstacle. Seulement Hachem a choisi de dissimuler cette lumière afin que les Recha’im (mécréants) n’en profitent pas et que les Tsadikim en profitent (ceux qui lisent ce feuillet…n’est-ce pas ?) à la fin des temps au Gan Eden. Or le Rokéa’h enseigne que Adam Harichon a profité de cette lumière durant 36 heures. Adam a été créé la veille du Chabbath, il en a profité 12 heures, puis les 24 heures du Chabbath qui suivit. Ces 36 heures de délectation nous les retrouvons dans l’allumage de ‘Hanoucca puisqu’on allume 36 bougies (le premier jour 1, le deuxième 2 ainsi de suite jusqu’au huitième jour soit au total 36). Donc d’après ce commentaire, si nous sommes vraiment de (très) grands Tsadikim, alors nous avons la possibilité de voir dans nos flammes cette lumière originelle.
La chose est profonde mais ce qui est certain c’est que lorsqu’il y a de l’obscurité la meilleure façon de la faire fuir c’est d’allumer une flamme. ‘Hanoucca nous apprend que dans la vie, si l’on veut diminuer le noir qui nous entoure, qui personnifie le mal, c’est uniquement en allumant la flamme de la spiritualité. Avec plus de Tora (Limoud), de Tefila (prière) et un meilleur comportement vis-à-vis des gens qui nous entourent (‘Hessed) alors nous allons éclairer notre entourage et repousser l’obscurité très loin de nous.
LE SIPPOUR
Cette semaine, on aura droit à une courte histoire liée avec la fête de ‘Hanoucca, rapportée par le rav Eliméle’h Biderman chlita. Seulement, son enseignement sera pour tous, tous les jours de l’année ! Il s’agit du rav Tsadik le « Beit Avraham », Admour de la ‘Hassidout Slonim. Ce saint homme a vécu il y a près d’un siècle en Lituanie. Pour ‘Hanoucca, il avait l’habitude de préparer ses mèches d’huile lui-même, et pour l’occasion de l’allumage il était habillé tout en blanc (propre aux Admourim). Tout cela, afin de profiter au mieux de la sainteté de la fête.
Une fois, c’était une veille de Chabbath, la maison était superbement bien rangée, l’allumage était prêt et le rabbi s’approchait de sa magnifique ‘Hanouccia en lisant des Psaumes. Le rav ressemblait à un ange descendu directement du Ciel ! Il prit alors une bougie : le chamach, et commença à l’allumer. Puis sans prévenir, son jeune fils, rabbi Chelomo (David Yehouchoua) a commencé à bondir dans le salon devant son père, courir et patatras toute la magnifique ‘Hanouccia tomba à terre ! L’huile éclaboussa le sol et les meubles à côté, alors que l’on était à quelques minutes de l’entrée de Chabbath. Le salon qui était auparavant astiqué se retrouva être un champ de bataille, et les habits de l’Admour éclaboussés d’huile. Dans ces conditions, il n’était pas possible de recevoir le Chabbath ! Toute la maisonnée observa alors le « Beth Abraham » pour connaitre sa réaction. Le Tsadik sourit et dit : » Sachez, que c’est le même Créateur qui m’a ordonné (d’écouter les Sages) et d’allumer les bougies de ‘Hanoucca, c’est Lui aussi Qui m’ordonne de ne pas m’emporter ! TOUT provient de Lui ! Donc je sais que c’est Hachem qui a finalement décrété que toutes ces fioles tombent. Je dois LUI montrer que je ne le sers pas comme je veux, même s’Il a décidé que ma ‘Hanouccia s’éclate par terre… Je dois accepter Sa décision avec AMOUR, DE TOUT MON CŒUR! » Finalement, c’est avec joie que le Beth Avraham nettoiera sa maison avec des chants de Chabbath à la bouche ! Qui veut faire comme rabbi Avraham ?
Coin Hala’ha : A la tombée de la nuit on fera son allumage à la maison (en particulier en Erets où on allume à l’extérieur). En conséquence, on évitera de faire une visite amicale (ou familiale) au moment de l’allumage car il faudra d’abord allumer chez soi puis partir chez son ami. On peut allumer à partir du plag (une heure et quart avant le coucher du soleil).
Autre possibilité plus rare : nommer un émissaire afin qu’il allume chez soi à sa place.
Un invité qui dort chez son hôte devra s’associer à l’allumage en payant une pièce, de cette manière il acquiert une partie de l’huile de son hôte. D’après la coutume ashkenaze, que tous les gens de la maison allument leur propre ‘Hanouccia, notre invité pourra allumer sa propre bougie (dans le cas où sa femme n’a pas allumé pour lui dans sa maison).
Pour les familles qui passent le Chabbath à l’hôtel, elles devront allumer le vendredi soir (avant l’allumage des bougies du Chabbath) à l’hôtel. Ils allumeront dans leur chambre, à l’entrée ou à la fenêtre (donnant sur rue, s’ils sont à moins de 10 mètres du sol, soit 3/4 étages). Dans le cas où la direction de l’hôtel l’interdit (pour cause de sécurité), il existe une discussion entre les Poskim si on est rendu quitte lorsqu’on allume dans la salle à manger.
Motsaé Chabbath : si on a le temps de rentrer à la maison et d’allumer alors qu’il y a encore du monde dans les rues, on le fera. Sinon, on allumera là où on a passé le Chabbath (même si on a l’intention de rentrer le soir) seulement on veillera à rester à côté de l’allumage le temps de la demi-heure et on mangera un petit repas sur place.
Shabbat Chalom et que la lumière de nos allumages éclaire nos familles
À la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Tél : 00972 55 677 87 47Z
E-mail : dbgo36@gmail.com
Une berakha pour le Collel d’Avrékhim du rav Weizman chelita (Bené Brak) « Ohel Naftali » qui organise une grande tombola et un diner de soutien à ses institutions le 24 décembre prochain dans les salons « Avenue » (juste à côté de l’aéroport pour ceux qui veulent faire l’effort de venir de France). Je connais personnellement les valeureux Avrékhim de la branche du Collel qui étudient à Elad : ils s’adonnent littéralement à l’étude de la Tora du matin jusqu’au soir en donnant aussi des cours un peu partout en Erets auprès des communautés francophones. C’est une Mitsva de les soutenir. Vous pouvez prendre contact auprès du rav Arié Tibi au 0526990128 (possibilité de WhatsApp)
Une berakha à mon ancienne ‘Havrouta de Raanana David Timsit et à son épouse dans l’éducation des enfants et la parnassa
Une berakha à Dan Salomon et à son épouse (Raanana) dans ce qu’il entreprend et du na’hath des enfants
Et une berakha à Yacov Hassoun et à son épouse (Raanana) pour une bonne santé, parnassa et du na’hath des enfants et le bon zivoug de leur fille.


























