Il paraît sympathique, agréable, cultivé, toujours souriant. Toujours bien habillé, cravaté, ses paroles sont polies, raffinées. Mais sous cette couche séduisante se cache de l’antisémitisme – et il n’y a pas de mot plus doux pour le qualifier. Il ne fait que poursuivre la ligne de la plupart, sinon de tous ses prédécesseurs, qui se sont toujours placés du mauvais côté, contre les Juifs, contre l’État d’Israël, contre tout ce qu’il fait, quelles que soient les circonstances. Il s’agit du président de la France, Emmanuel Macron, qui dissimule sous son apparence charmante une haine bien réelle. Peut-être pas personnelle, mais certainement nationale.
Yated Nééman – 11 mai 2025
La France ne s’est jamais distinguée par un amour particulier pour les Juifs en général, ni pour l’État d’Israël en particulier. Dans les premières années de l’État, Israël a bénéficié de l’aide française – en partie à cause du sentiment de culpabilité des Français, conscients d’avoir aidé les nazis à mettre en œuvre la « solution finale » en France, avec des dizaines de milliers de Juifs déportés vers les camps d’extermination avec l’aide active de l’administration française. Le régime de Vichy, installé sous occupation nazie, a pleinement collaboré à la traque et à la déportation des Juifs vers les camps de la mort. Il y avait aussi des intérêts internes qui ont conduit la France à soutenir Israël et à lui fournir des armes, aussi bien à l’époque précédant l’opération de Suez (qui visait à rétablir le contrôle franco-britannique sur le canal) que dans les années suivantes, alors que la France rêvait encore d’un rôle influent au Moyen-Orient. Tout cela prit fin après la guerre des Six Jours et l’« audace » d’Israël à vaincre les armées arabes qui voulaient sa destruction. La France fut la première à décréter un embargo sur les armes à destination d’Israël et à rejoindre le front des pays exigeant la restitution des territoires conquis à des ennemis qui venaient de tenter de l’anéantir.
Pourquoi rappeler cette douloureuse histoire des relations franco-israéliennes ? En raison de la visite médiatisée du nouveau « dirigeant syrien », al-Julani, à Paris. Pour ceux qui l’auraient oublié, cet homme, aujourd’hui en costume et cravate, est un jihadiste avéré, ancien membre actif d’Al-Qaïda, impliqué dans de graves actes terroristes et recherché dans le monde entier pour ses crimes. Il s’est opposé au régime d’Assad par des massacres de civils, ses hommes continuant encore aujourd’hui à persécuter les minorités en Syrie. Le fait qu’il porte aujourd’hui un costume n’efface en rien ses crimes passés, et il est bien trop tôt pour prétendre qu’il aurait changé, devenant modéré et libéral.
Ces faits n’ont pourtant pas empêché le président français de l’accueillir chaleureusement, avec accolades et tous les honneurs républicains, au palais de l’Élysée, comme s’il s’agissait d’un chef d’État respecté du monde libre. L’absurdité de cette situation, c’est que le Premier ministre d’Israël – celui qui mène la lutte contre le jihadisme islamique meurtrier – ne peut même pas poser le pied en France de peur que le mandat d’arrêt émis contre lui que les autorités françaises pourraient bien appliquer. Tandis qu’un meurtrier de masse, jihadiste déclaré, les mains couvertes de sang, arrive en France librement, sans crainte d’être arrêté, sans qu’on lui rappelle ses crimes passés – et il est reçu avec tous les honneurs dus à un roi. Voilà donc la même République, qui prétendait autrefois incarner les droits de l’homme, accueillant désormais avec une chaleur non dissimulée un criminel abominable, qui devrait répondre de ses actes avant d’être blanchi par le président français.
Comme dit, Macron n’est pas une exception dans la scène politique française. La France a toujours été l’amie des dictateurs arabes, tout en critiquant constamment Israël. Comme on l’a écrit à propos de la visite d’al-Julani à Paris : « Le voilà, en costume, barbe bien taillée, après s’être soigneusement lavé les mains, accueilli avec les honneurs à l’Élysée, comme un chancelier allemand ou un Premier ministre britannique. Et là, il écoute le président français dénoncer la violence au Moyen-Orient – et sûrement savoure-t-il le moment où ce même président condamne, comme d’habitude, Israël. »
Il n’y a aucune explication rationnelle à cette hypocrisie. Inutile d’en dire trop : nous voyons de nos yeux la haine des nations contre Israël – une haine inexplicable, irrationnelle, incompréhensible à l’intelligence humaine, et aucune stratégie ne suffira à l’effacer. D’un côté, le monde exige du peuple juif – et de ses représentants supposés dans l’État d’Israël – des normes morales plus élevées que toute autre nation. Les nations peuvent massacrer des innocents, mener des guerres sanglantes sans la moindre retenue morale, et en même temps exiger de l’État juif, menacé dans son existence, de lutter contre ses ennemis « avec des gants de soie », au prix de la vie de ses soldats et de ses civils, pour éviter de blesser même le petit doigt de ceux qui soutiennent les assassins de ses habitants. C’est au nom de cette exigence morale prétendue, sans équivalent dans le « monde éclairé », que naît la haine irrationnelle du peuple juif – une haine sans raison ni logique.
Voilà un État dont les dirigeants déclarent haut et fort leur intention d’anéantir l’État des Juifs avec tous ses habitants – et le monde éclairé, si fier de sa morale et de son humanisme, mène avec lui un dialogue d’égal à égal, tout en méprisant presque la simple exigence de reconnaître le droit du peuple juif à vivre sur sa terre. Difficile d’oublier qu’au temps du tristement célèbre président Obama, lorsque fut signé l’accord avec l’Iran, levant les sanctions contre ce régime, la France fut parmi les premiers pays à reprendre des affaires de plusieurs milliards avec la dictature des ayatollahs – qui n’a jamais cessé d’appeler à la destruction d’Israël.
Que n’ont pas tenté les dirigeants du sionisme pour déraciner cette haine ancestrale ? Quelle foi n’ont-ils pas placée dans la création d’un État indépendant, censé mettre fin une fois pour toutes à l’antisémitisme ? Et quelle déception lorsqu’ils ont constaté que, plus le temps passait, plus la haine grandissait, jusqu’à ce que l’État lui-même, censé être le remède à la haine, en devienne le principal foyer. S’ils s’étaient au moins distingués par la sainteté et la grandeur juive, il y aurait peut-être eu quelque réconfort – mais aujourd’hui, même l’un de ses anciens dirigeants a reconnu que, « au lieu d’être une lumière pour les Juifs, l’État est devenu une obscurité pour les nations ». Leur souffrance semble donc vaine, sans but ni espoir – et il n’est pas étonnant que tant aient perdu toute illusion d’un avenir meilleur.
Le seul avenir véritable réside en ceux qui portent haut l’héritage du Sinaï et s’attachent à la Torah divine éternelle, qui promet : « Alors Je changerai la langue des peuples en une langue pure, afin que tous invoquent le nom de l’Éternel et le servent d’un commun accord » (Tsefania/Sophonie 3,9).