Le juge Noam Solberg a émis une ordonnance provisoire gelant la révocation de la conseillère juridique du gouvernement, et a essuyé des critiques venant de la droite. L’avocat Yits’hak Bam, juriste de droite bien connu, ne se joint pas aux critiques : « On peut accuser Solberg jusqu’à demain de ne pas aller dans le sens du gouvernement. C’est la situation : il faut adopter des démarches adaptées », déclare-t-il dans un entretien à Hadashot Kipa.
Kipa – Photo : Flash 90
« Si j’étais Solberg, je pleurerais sur mon triste sort. Il a affaire à une bande d’enfants stupides », répète-t-il.
La procédure de révocation de la conseillère juridique a démarré en fanfare, mais s’est heurtée à des obstacles juridiques : hier (dimanche), le juge Solberg a émis une ordonnance provisoire contre la décision de révocation, et début septembre la Cour suprême tiendra une audience élargie sur la question.
« La conseillère juridique est dans l’opposition et sabote le travail du gouvernement. On ne peut pas travailler avec elle et il faut la limoger, mais il faut le faire intelligemment et pas foncer tête baissée. Solberg a fait comprendre au gouvernement ce qu’il pensait qu’il fallait faire. Le gouvernement a décidé d’aller droit dans le mur, et je ne vois pas ce qu’il y gagne. Vous n’êtes pas un comité décoratif d’une classe de CM1 qui se dispute avec la maîtresse. Vous êtes un gouvernement, vous avez des pouvoirs, vous disposez, au moins sur le papier, de 68 sièges à la Knesset. Allez, commencez à jouer un peu plus finement. »
Elle en tire un bénéfice politique. Quelle subtilité pourrait-elle employer ?
« Il faut s’attaquer au fond. Si on n’arrive pas à nommer un ancien ministre de la Justice au comité Gronis, on peut modifier légèrement la décision gouvernementale pour permettre à un autre ministre senior, et pas seulement un ancien ministre de la Justice, d’y siéger. J’irai plus loin : si Yariv Levin n’arrive pas à trouver un ancien ministre de la Justice qui démissionne une semaine pour siéger au comité Gronis, on ne peut pas mener une démarche que même l’aile la moins radicale de la Cour suprême réprouve, tout en espérant atteindre un quelconque objectif. »
« Pendant que le gouvernement boude et ignore les signaux de Solberg, la conseillère juridique torpille le plan d’émigration des Gazaouis »
« Il se peut que le gouvernement le cherche et ne souhaite pas vraiment limoger la conseillère juridique ni scinder ses fonctions, mais préfère foncer dans le mur et dire : “Nous voulons faire des réformes mais la Cour suprême nous en empêche.” Quand on n’arrive à rien, c’est une excellente tactique, sauf que la tête qui se cogne, c’est la nôtre à tous.
Pendant que le gouvernement joue à bouder et ignore les signaux de Solberg, la conseillère juridique empêche toute possibilité de plan d’émigration des Arabes de Gaza et nuit aux intérêts vitaux de l’État d’Israël. On peut accuser Solberg jusqu’à demain de ne pas suivre la ligne du gouvernement. C’est la situation : il faut adopter des démarches conformes à cette réalité et chercher à obtenir un maximum de résultats dans le contexte donné.
J’ai un fils de cinq ans : quand il commence à perdre au jeu, il jette les cartes. Le gouvernement n’est pas un enfant de cinq ans. Il commet toutes les erreurs possibles et fonce dans le mur, au lieu d’essayer de contourner l’obstacle et d’arriver au débat de fond : existe-t-il un motif pour révoquer la conseillère ? Le motif existe, il faut juste mener la procédure correctement. »