Smotrich : « Personne au monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes »

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Lors d’une déclaration à la presse, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a expliqué que la reprise de l’aide humanitaire à Gaza vise à éviter des pressions internationales et à permettre la poursuite de la guerre, tout en assurant qu’aucune aide ne parviendra au Hamas. Il a également lancé une attaque voilée contre Ben Gvir et appelé Netanyahou à « prendre ses responsabilités et s’adresser au public ».

JDN

Critique voilée contre Ben Gvir

Smotrich a attaqué implicitement le ministre Ben Gvir, en répondant aux critiques venant de la droite : « Ce que nous voyons depuis hier, c’est un chaos total et un manque de responsabilité absolu. Une combinaison de populisme de ceux qui veulent toujours être ‘plus à droite que la droite’ et qui font fuiter des informations du cabinet à des fins politiques, avec une presse et une gauche qui veulent arrêter la guerre, capituler face au Hamas et faire tomber le gouvernement. »

Pas d’aide au Hamas

Il a souligné que l’aide n’ira pas au Hamas : « Il n’y a pas d’aide qui entre pour le Hamas. Point. Toute personne qui prétend le contraire ment, et je ne comprends pas ses motivations. J’ai moi-même exigé que cesse l’absurdité consistant à faire entrer des milliers de camions que le Hamas saisissait, revendait et utilisait pour maintenir son pouvoir, empochant au passage un milliard de dollars.
J’ai mis en place une alternative par l’intermédiaire de sociétés civiles. Ce qui entre désormais est le strict minimum d’aliments et de médicaments, et rien de cela ne parvient au Hamas. »

Une opération militaire d’une intensité inédite

À propos des opérations à Gaza, Smotrich a déclaré : « Tsahal opère depuis hier avec cinq divisions dans la bande de Gaza, avec une intensité jamais vue depuis le début de la guerre. Cette fois, ce n’est plus des raids avec entrée et sortie. Désormais, nous occupons, nettoyons et restons jusqu’à la destruction du Hamas.
C’est un changement fondamental qui mènera, avec l’aide de D’, à la victoire, à l’éradication du Hamas et au retour des otages.
Tsahal déplace la population hors des zones de combat et ne laisse aucune pierre intacte.
La population sera transférée vers le sud de la bande, et de là, avec l’aide de D’, vers des pays tiers dans le cadre du plan du président Trump.
C’est un changement historique. »

Une aide humanitaire contrôlée et minimale

Il a insisté : « Durant ces derniers mois, j’ai mené une exigence stricte de changement total dans la manière de distribuer l’aide humanitaire. Elle ne doit pas servir de soutien logistique à l’ennemi mais fournir le strict nécessaire pour éviter que le monde nous accuse de crimes de guerre.
Personne n’a protesté plus que moi sur ce sujet, au sein du cabinet et en dehors, à chaque occasion. »

« Grâce à D’, nous avons réussi. Pour la première fois, Tsahal mène une campagne contre l’administration civile du Hamas, et pas seulement contre ses infrastructures militaires. Nous éliminons des ministres, des fonctionnaires, des agents économiques et administratifs du Hamas.
Dans quelques jours, une société civile américaine commencera à distribuer elle-même la nourriture minimale directement aux civils, sans qu’un seul grain ne parvienne au Hamas. »

Pression internationale contrôlée

Smotrich a ajouté : « Pendant deux mois et demi, nous n’avons pas fait entrer d’aide humanitaire à Gaza, et cela a créé une pression énorme sur le Hamas – ce qui est positif.
Mais il faut réguler cette pression pour qu’elle ne nous explose pas au visage.
Lorsque Tsahal a repris la manœuvre terrestre, il a déplacé les civils des rares zones où il restait encore un peu de nourriture.
Nos grands alliés dans le monde, qui comprennent que nous devons aller jusqu’au bout pour détruire le Hamas, nous demandent d’agir pour éviter l’accusation de famine.
Nous devons les aider à nous aider.
Ce n’est pas céder à la pression, c’est faire ce qu’il faut pour continuer la guerre et atteindre la victoire. »

« Ce qui va entrer dans les jours à venir, c’est une infime quantité destinée à des boulangeries distribuant du pain et à des cuisines communautaires fournissant un repas chaud par jour.
Les habitants recevront un pain et une assiette de nourriture, et c’est tout.
Cela permettra aux civils de manger, à nos alliés de nous défendre à l’ONU et à La Haye, et à nous de continuer à combattre jusqu’à la victoire. »

Contre l’irresponsabilité politique

Suite aux déclarations du bureau du Premier ministre selon lesquelles l’aide est entrée à la demande de Tsahal, Smotrich a répondu : « Les tentatives de se défausser de toute responsabilité et de rejeter la décision sur d’autres sont puériles et indignes du leadership. »

« Est-ce que j’aurais préféré ne rien faire entrer du tout à Gaza, même pour les civils ? Peut-être. Je comprends parfaitement la colère.
En vérité, tant que le dernier otage n’est pas rentré, nous ne devrions même pas laisser passer de l’eau.
Mais si nous faisons cela, le monde nous forcera à stopper la guerre, ce qui équivaudrait à gagner une bataille mais perdre la guerre.
Et moi, je suis déterminé à gagner la guerre. »

« En un an et demi, nous avons infligé des dégâts sans précédent au Hamas, et le monde ne nous a pas encore arrêtés.
Oui, il y a des pressions, mais elles n’ont pas réussi à nous bloquer.
C’est parce que nous menons les choses avec sagesse et responsabilité, et nous continuerons ainsi. »

« Nous allons jusqu’au bout »

« Pour gagner, il faut dire la vérité : 
Nous avons changé toute la stratégie militaire,
Nous avons changé toute la gestion civile,
Et cette fois, rien n’ira au Hamas.
Cela a demandé du temps, un changement d’administration aux États-Unis, un nouveau chef d’état-major, de nombreux combats internes –
Mais enfin, nous sommes sur la bonne voie.
Maintenant il faut renforcer et ne pas faiblir. »

Smotrich à Netanyahou : « Prends tes responsabilités, montre du leadership »

Pour conclure, Smotrich s’est adressé directement à Netanyahou : « Je demande au Premier ministre : prends tes responsabilités, fais preuve de leadership.
Parle à la population, explique.
Fais preuve de fermeté, et ne laisse pas les rumeurs, les fuites et les manipulations fixer l’agenda public et semer la confusion parmi le public et nos soldats.
L’histoire jugera chacun d’entre nous – pas les sondages truqués, ni les tweets de retraités. »

« Moi, je prends mes responsabilités.
Je dis à nos soldats, à leurs familles : ne croyez pas aux pleurnicheurs, ne prêtez pas attention aux voix faibles, qu’elles viennent de droite ou de gauche.
Ayez confiance, continuez avec courage, abnégation et foi.
Nous brisons l’ennemi, et nous sommes déterminés à ne pas nous arrêter avant d’avoir accompli la mission. »

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