Sous la pression arabe : les conditions posées par Israël pour transférer la bande de Gaza à l’Autorité palestinienne

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En réponse à la pression arabe et internationale demandant à Israël d’accepter que l’Autorité palestinienne administre la bande de Gaza et d’avancer vers une solution incluant un État palestinien, Israël pose une série de conditions concernant des réformes et des changements au sein de l’Autorité, et exige l’abolition du statut de réfugié pour les Palestiniens vivant en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza.

Ma’ariv

Selon des sources diplomatiques arabes et occidentales, ces conditions incluent la cessation des activités de toutes les agences de l’ONU s’occupant des réfugiés – en premier lieu l’UNRWA – sur tous les territoires de l’Autorité et surtout dans la bande de Gaza, ainsi que le transfert de l’ensemble des responsabilités concernant la population vers l’Autorité palestinienne elle-même.
Israël exige également la transformation des « camps de réfugiés » en quartiers ou en localités ordinaires, ainsi que la suppression de la définition de réfugié dans les territoires de l’Autorité.

D’après un rapport diffusé sur i24NEWS, Israël a déjà posé comme condition à son retrait des camps de Jénine et de Toulkarem – où l’armée opère depuis plusieurs mois – l’arrêt complet des activités des agences de l’ONU pour les réfugiés. Cette exigence a été présentée lors de discussions entre Israël et les États-Unis, ainsi qu’avec les médiateurs européens, dont Tony Blair et le chancelier allemand Merz, lors d’une rencontre tenue aujourd’hui.

En parallèle, Israël formule aussi ses exigences connues :

  • démantèlement de l’arsenal militaire du Hamas ;

  • contrôle sécuritaire total par Israël et liberté d’action militaire dans toutes les zones, y compris celles sous contrôle de l’Autorité palestinienne ;

  • démilitarisation complète des territoires palestiniens, hormis des forces de police armées d’armes légères ;

  • réforme profonde des programmes scolaires de la maternelle à l’université, avec retrait de tout contenu antisémite ou anti-israélien ;

  • processus de déradicalisation de la population ;

  • action effective des forces de sécurité palestiniennes contre les organisations terroristes, etc.

Selon Israël, ces conditions sont indispensables pour progresser vers un processus au terme duquel un État palestinien serait établi, conformément au plan Trump auquel Netanyahou a donné son accord.

Lors d’une conférence de presse avec le chancelier Merz, Netanyahou a déclaré : « Nous croyons qu’il existe une voie pour faire avancer une paix plus large avec les pays arabes, et une voie pour parvenir à une paix viable avec nos voisins palestiniens. Mais nous ne créerons pas un État qui s’engagerait à nous détruire, juste à notre porte. Nous insisterons toujours pour que la souveraineté sécuritaire reste entre les mains d’Israël. Nous avons contourné l’Autorité palestinienne parce qu’elle n’est pas intéressée par la paix. »

Négociations sur la phase B

Les contacts se poursuivent en vue d’une annonce américaine concernant le passage aux négociations sur la mise en œuvre de la phase B du plan Trump.
Le principal obstacle est le non-retour du dernier otage tombé au combat, le sergent-chef Ran Goueli, tué le 7 octobre après avoir éliminé des dizaines de terroristes du Hamas.

Le chef du Shin Bet, David Zini, s’est rendu au Caire la semaine dernière et y a discuté d’informations de renseignement indiquant approximativement où la dépouille de Goueli pourrait être enterrée.
Suite à cela, les recherches ont repris hier dans le quartier de Zaytoun, dans l’est de Gaza, en présence du CICR et de membres du Hamas.

Les États-Unis poussent à annoncer la mise en route de la phase B même si Goueli n’est pas retrouvé.
La famille de Goueli a demandé à Netanyahou de ne pas avancer tant que sa dépouille n’aura pas été restituée. Selon eux, il a accepté.

La phase B du plan Trump comprend le désarmement du Hamas et le transfert de l’administration civile à une entité internationale, ainsi qu’un retrait israélien supplémentaire selon des arrangements sécuritaires.

Des sources arabes affirment que, contrairement à ce qui est affirmé publiquement, des progrès existent déjà dans la mise en place de la future administration civile de Gaza. Un organisme directeur devrait être présenté dans les prochaines semaines : une council de gestion à participation internationale, ainsi qu’un organe administratif majoritairement composé de Palestiniens de Gaza ayant servi dans l’Autorité palestinienne avant la prise de contrôle par le Hamas.

Pressions du Qatar et médiation américaine

À Washington a eu lieu hier une rencontre entre le chef du Mossad Dedi Barnea, l’émissaire américain Steve Witkoff et un haut responsable qatari.
Il s’agit de la première réunion du processus de rapprochement convenu entre Netanyahou et Donald Trump.

Les sujets abordés incluent :

  • l’hébergement des responsables du Hamas au Qatar ;

  • le rôle de médiation du Qatar, jugé insuffisant par Israël ;

  • et la demande du Qatar d’obtenir une garantie qu’Israël ne mènera pas d’attaques sur son territoire.

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