Autour de la table de Chabbath, n° 488 Emor
Le mérite de cette étude est pour la refoua cheléma de Tehila bath Rahel (Har Homa)
Soyez SAINTS !
Notre paracha commence par les lois concernant les Cohanim. Nous le savons, les Cohanim ont été anoblis juste après la faute du veau d’or. A l’époque du Sinaï, Moché Rabbénou avait fait appel à tous ceux qui voulaient le rejoindre pour punir les fauteurs. C’est la tribu de Lévi qui répondit présente et fit passer par le fil de l’épée tous les idolâtres. Apres cette action d’éclat (car la communauté était à deux doigts d’être exterminée), la colère Divine s’estompera et le peuple perdura. Depuis lors, les Léviim sont sanctifiés pour le service Divin. Les Cohanim (une branche des Lévi) sont les descendants d’Aharon Hacohen, le frère de Moché Rabbénou. Aharon a été choisi par Hachem pour s’occuper des sacrifices. Sa descendance a l’honneur d’offrir les sacrifices tandis que les Léviim s’occupent de l’intendance au Temple. Par exemple les Léviiù transportaient les ustensiles du Michkan dans le désert puis à Jérusalem s’occupaient de la garde du Temple et de faire la musique qui accompagnait les sacrifices, etc.
Puisque les Cohanim sont les prêtres de la communauté, ils ont des lois particulières. Par exemple il leur est interdit de se rendre impurs auprès d’un mort ou encore ils n’ont pas le droit de se marier avec une divorcée (et aussi d’autres femmes à statuts particuliers). En conséquent de leur rang, la communauté devra leur rendre des honneurs/Kavod. Par exemple, ils monteront en premier à la Tora, on leur donnera en premier l’honneur de faire la Mitsva, etc. (ndlr : on confère du Kavod au Cohen que lorsque ce dernier pratique les lois de la Tora).
D’après cette courte introduction les commentaires posent une question sur un passage connu du temps des Rois d’Israël. Mes lecteurs connaissent certainement l’histoire tumultueuse du prophète Elyahou et du roi pécheur A’hav. Ce dernier faisait partie de la lignée prestigieuse des rois d’Israël mais se distinguait par ses grandes fautes (idolâtrie). Le prophète Elyahou l’admonestait pour son mauvais comportement et en réplique A’hav le pourchassait. Dans un de ses exils, Elyahou sera hébergé par une veuve de la ville de Tsarfat. Or, pendant son séjour le fils de son hôte tombera gravement malade et rendra son âme. La veuve, qui connaissait la grandeur d’Elyahou, l’implora de faire quelque chose. Le saint homme fera monter le cadavre à l’étage, l’allongera sur son lit et par trois fois se couchera sur le corps inerte et suppliera Hachem qu’Il le fasse revivre. Le miracle se produisit puisque le jeune homme se redressera du lit de mort ! Le prodige était saisissant car Elyahou avait fait revivre un mort, chose qui est uniquement dans les Mains de Hachem (on espère bientôt la venue du Machia’h et que Hachem opère la résurrection des morts tsadikim).
Seulement les commentaires (Tossafoth) posent une question pertinente. La Guemara (Baba Metsia 114:) rapporte qu’une fois Elyahou s’est retrouvé dans un cimetière de non-juifs et rav Raba bar Avouna lui demanda : ‘Elyahou! N’es-tu pas Cohen ? Que fais-tu dans ce cimetière ? » (J’invite mes lecteurs à ouvrir la Guemara pour voir la réponse). Rachi, sur place, explique qu’à une époque encore plus ancienne, Pin’has (petit fils de Aharon) a puni Zimri le chef de la tribu de Chim’on lors de l’épisode des filles de Moav (voir paracha « Pin’has » dans le 4ème Livre de la Tora). Suite à son action d’éclat, Hachem lui donnera l’alliance de la paix. Les Sages expliquent qu’il aura droit à la longévité de la vie. En effet, l’âme de Pin’has s’associera avec celle du prophète Elyahou (‘ibour nechama). Or Elyahou est monté au ciel vivant : il n’est pas mort. Dorénavant à chaque fois qu’on parle d’Elyahou il s’agit aussi de Pin’has (qui était Cohen). D’après ce magnifique développement, Tossafoth (sur place) demande comment Elyahou a pu s’allonger sur le cadavre pour le faire revivre or comme c’est un Cohen, il lui est interdit de s’impurifier auprès d’un mort ?
J’ai retenu deux réponses. La première c’est qu’il existe un Midrach (Michlé 6) qui enseigne que les Tsadikim ne rendent pas impure pas, lorsqu’ils sont morts, leurs alentours. L’exemple donné est celui d’Elyahou qui a transporté sur ses épaules le saint corps du Tana rabbi ‘Akiva pour l’enterrer. Rabbi Yehochua lui demanda : ‘N’es-tu pas Cohen ? » Et Elyahou de répondre : « ‘Hass vechalom, les Tsadikim ne rendent pas impur après leur mort, ni même leurs élèves ! » D’après cela on peut comprendre ce qui a poussé Elyahou à s’allonger sur ce jeune car il existe par ailleurs un autre Midrach (Tehilim 26.7) qui enseigne que ce garçon n’était autre que Yona ben Amitaï, qui deviendra prophète Jonas (qui a été avalé par le poisson). Donc c’était un Tsadik, et Elyahou n’avait pas la crainte d’enfreindre la loi des Cohanim (soit dit en passant, d’après ce développement on comprendra un phénomène qui existe dans la communauté de fêter les Jahrzeit/Hilloula des Tsadikim comme celui du Lag Baomer de rabbi Chim’on. En effet, le jour de son décès, rabbi Chimon a révélé à ses élèves des secrets de la Tora et depuis lors, ce jour est fêté par tous. Car le Tsadik nengendre pas d’impureté après sa mort. Ce sont des hommes qui se sont tellement élevés dans le service saint, que l’impureté n’a pas de prise sur eux. Ils sont dignes de louanges même des centaines et milliers d’années après leur décès).
Une deuxième explication est donnée par Tossafoth. Il indique qu’Elyahou savait qu’il avait le niveau de ressusciter le mort. Or il existe un principe dans la Tora que la vie prime sur de nombreuses autres Mitsvoth. Par exemple si, au grand jamais, il arrive un tremblement de terre et nous avons un doute que sous les décombres il y ait de gens de la communauté, bar minan, nous aurons la Mitsva de les secourir même au prix de profaner le Chabbath (détruire, aplanir le terrain, construire, etc.). Car les lois du Chabbath sont repoussées alors qu’il s’agit de sauver une vie car le verset dit « ve’haï bahem », Et tu vivras pour eux (les mitsvoth). Donc pareillement pour Elyahou, puisqu’il savait qu’il pouvait le sauver, l’interdit de se rendre impur est repoussé pour sauver sa vie (ndlr : cette réponse reste à être comprise (tsarikh yioun) car d’une manière générale c’est le cout de la vie qui repousse les autres interdits. Or, dans notre cas le jeune était déjà mort, dans un cas pareil ce n’est pas sûr qu’il y ait une Mitsva de faire revenir en vie une personne qui soit déjà passé dans l’autre monde. Après la mort, il n’existe plus de Mitsva de le faire revenir coute que coute, au point de transgresser une ‘Avéra – puisque les morts sont exempts des Mitsvoth… Tossafoht pense différemment… A cogiter.
Fin du développement et bravo à tous ceux qui m’ont suivi jusqu’à la fin.
LE SIPPOUR
Cette semaine on va vous gratifier d’une belle histoire qui aurait déjà dû paraitre dans la semaine de Kedochim mais mieux vaut tard que jamais ! L’histoire remonte à près de 70 ans en Israël. Il s’agit d’un jeune Ba’hour Yehiva qui deviendra plus tard un des piliers dans l’éducation orthodoxe en Israël, le rav Tannenbaum zatsal. A l’époque il se trouva à côté d’un Kibboutz du pays lorsqu’un des membres du Kibboutz lui demande de venir participer à un minian à l’occasion d’une Brit Mila. Le jeune Tannenbaum accepte et s’enquiert de savoir qui sera le Mohel du Brit ? Voilà qu’apparait un homme vêtu d’un short court, de sandales et d’un bob sur la tête qui se présente comme mohel ! Le jeune ba’hour lui demande où a-t-il appris le métier? Il lui répond qu’il vient de Pologne et que là-bas il était Mohel affilié à la Hassidouth Wizhnits ! Mais depuis qu’il est monté en Erets, beaucoup d’eau avait coulé sous les ponts (ou plutôt qu’il avait beaucoup ‘coulé’ sur les belles plages du pays..) et aujourd’hui il se retrouve dans un Kibboutz socialiste de l’Hachomer. Finalement le jeune Tannenbaum assiste à la Mila. Avant de partir le père du bébé demande à notre jeune si à son retour à Jérusalem il pourra transmettre le Chalom à son père qui est hospitalisé dans un des hôpitaux de la ville sainte. Le mohel s’exécute et à son retour à Jérusalem, part visiter comme prévu le grand père du bébé tout frais circoncis. Il lui dit que son fils lui transmet qu’il vient de circoncire son petit-fils comme la Tora le demande. Le grand-père en est tellement ému qu’il en pleure à chaudes larmes. Le vieil homme dévoilera alors au jeune Tannenbaum les raisons de ses pleurs : « Il y a quelques années en arrière j’habitais alors la ville de Berlin en Allemagne bien avant-guerre. Une fois, la nouvelle se répandit que le grand Admour de Karlin viendra passer le Chabbath à Berlin et faire un Tisch avec ses ‘Hassidim dans la grande Choule de la capitale. (Pour nos lecteurs qui ne le sauraient pas, c’est l’habitude des ‘hassidim d’assister leur Rébé à la table du Chabbat-soir et de recevoir des berakhoth et du ‘Hizouq pour tout le reste de la semaine. On vous conseille celui de Wizhnitz à Bené Brak ou de Tsanz à…. Netanya. Comme c’était la première fois qu’un grand du monde de la ‘Hassidouth arrivait à Berlin, j’ai décidé d’écouter le Tisch. Je me suis caché derrière le rideau de la Ezrat Nachim à l’étage, pour tout contempler. L’Admour était entouré de ses ‘hassidim et chantait les chants du Chabbath. Puis il prit la parole pour faire un Dvar Tora. Il posa la question : pourquoi la Paracha commence par ‘Kedochim/soyez saints’ puis elle enchaîne avec la Mitsva de craindre les parents puis celui du Chabbat et enfin par «Je suis Hachem» ? Quel rapport existe-t-il entre tous ces commandements? Le rabbi de Karlin répondit de cette manière : « La Tora vient nous parler de 4 catégories d’hommes.
La première catégorie ce sont les hommes à qui il suffit de dire soyez « SAINT » et de suite ils se renforcent dans la pratique des Mitsvoth : c’est le cas de mes ‘Hassidim.
Il y a une deuxième catégorie de Juifs qui ne sont plus de ce niveau mais qui gardent en tête et dans leurs cœurs l’exemple de leurs parents. C’est à eux que le verset fait allusion en disant : « Craignez vos parents ».
Une troisième catégorie est celle des Juifs encore plus éloignés, ceux pour lesquels il ne reste que le Chabbath qui les rattache à la Tora.
Enfin il reste une quatrième catégorie, c’est vous…. les Juifs de Berlin pour qui ne reste ni Kedochim, ni les parents comme exemple, ni le Chabbat ! Il ne vous reste que «Ani Hachem/Je suis votre D’ ».
Sachez qu’il y a un Créateur qui attend que vous vous comportiez comme de bons JUIFS, et pas comme des gentils ! A ce moment l’Admour a frappé sur la table et a désigné les Juifs berlinois qui étaient dans la ‘Ezrath Nachim de la Choule. Et ce coup frappé sur la table résonne encore dans mon cœur ! A ce moment j’avais une fille qui avait une relation avec un goy de la capitale et qui devait se marier avec lui, que Hachem nous en préserve ! Après ce Tich extraordinaire j’ai décidé dans la SEMAINE de vendre mon business, de faire mes valises et de monter en Erets. Et si tu vois mon petit fils à cette Brith c’est le fruit de ce que l’Admour a frappé sur la table et a dit «Ani Hachem» après de si nombreuses années…
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Une bénédiction au Roch Collel rav Asher Bénédict-Brakha chelita (Bené Brak/Raanana) dans tout ce qu’il entreprend et à son épouse.
Une berakha à notre fidèle lecteur Gérard/Its’hak Cohen et à son épouse (Paris) pour une bonne santé, de la réussite et les enfants.
Une belle demeure est mise à la disposition pour celui qui veut passer un magnifique séjour à Yavniel (à 10 min en voiture du tombeau de rabbi Méir Baal Haness et du lac de Tibériade) renseignements au 052 767 24 63
Celui qui est intéressé par une véritable Meguila de Ruth sur parchemin en préparation à la fête de Chavou’ot et aussi des Mezouzoth 15 cm Beit Yossef : contact au 055 677 87 47.