« Soyez saints, car Je suis saint » (Vayikra 19,2)

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Ces paroles sont dédiées à la guérison complète et rapide de Refaël ben Sim’ha, parmi tous les malades du Klal Israël. Amen.

La Tora nous enseigne un mode de vie, une manière de mener le combat contre nos instincts en nous dotant des armes les plus puissantes : l’étude de la Tora et la pratique des mitsvoth. Ces dernières sanctifient l’âme et affinent la personnalité de l’homme. La Tora possède en effet une force de transformation profonde pour celui qui s’y investit sincèrement.

L’étude de la Tora ne se limite pas à l’acquisition de connaissances. Elle a pour but d’élever l’homme spirituellement. Contrairement aux autres disciplines, elle ne vise ni un diplôme, ni un titre honorifique, ni une qualification professionnelle. Il ne s’agit pas d’accumuler, mais de devenir. L’objectif n’est pas ce que l’on a, mais ce que l’on est. Cette sanctification de l’être passe inévitablement par la crainte d’Hachem.

Pour parvenir à cette crainte, nos Sages enseignent qu’il faut ériger des barrières protectrices, comme il est dit : « Faites une haie autour de la Tora » (Avoth 1,1). Rachi commente (Vayikra 19,2) que partout où l’on place une barrière pour éloigner la débauche, on trouve la sainteté.

Ainsi, le verset « Tu es un peuple saint » (Devarim 14,21) est interprété par nos Sages : « Sanctifie-toi même dans ce qui t’est permis » (Yevamoth 20a). Si l’on ne sait pas se contenir dans ce qui est permis, on risque de glisser vers des transgressions bien plus graves.

Rabénou Yona explique que la Michna de Avoth 1,1 fait référence au verset : « Gardez Mes observances » (Vayikra 18,30), que la Guemara (Yevamoth 21a) comprend ainsi : « Ajoutez une garde à Ma garde ». Cette haie protège l’homme de la faute. Celui qui respecte les paroles de nos Sages et les barrières qu’ils ont instaurées démontre un véritable attachement à Hachem et une crainte authentique.

En réalité, accomplir les mitsvoth ne suffit pas à prouver une crainte sincère de D’. Si l’on n’adopte pas des précautions pour ne pas tomber, on agit selon son bon vouloir, et cela révèle une attitude légère vis-à-vis de la Tora. C’est pourquoi les lois de nos Sages sont comparables aux racines d’un arbre : elles nourrissent et ancrent la crainte du Ciel.

Rav Yossef ‘Haïm Sitruk zatsal disait : « La crainte est l’écrin de la mitsva. Dans un couple, l’amour peut s’éroder avec le temps, sauf s’il est préservé dans un écrin de crainte et de respect. Pour épouser une femme, il faut l’aimer. Pour rester marié, il faut la respecter. Il en est de même dans notre union avec Hachem : pour qu’elle dure, il faut mêler amour et crainte. »

Le Ramban souligne que la kedoucha (sainteté) ne se limite pas au respect des mitsvoth. La Tora exige de nous une conduite empreinte de retenue, même dans les actes permis. Car sans cela, on peut devenir un « naval birechouth haTora », un débauché sur le terrain de la Tora.

Il est écrit dans notre paracha (Kedochim) : « Tu réprimanderas ton prochain, mais tu ne porteras pas de faute à cause de lui » (Vayikra 19,17).

Pourquoi le mot « réprimander » est-il répété ? Nos Sages enseignent qu’il s’agit de deux niveaux : l’un dirigé vers autrui, l’autre vers soi-même. Avant de reprendre quelqu’un, il faut s’assurer d’être exempt du défaut que l’on dénonce.

La Guemara (Kidouchin 70b) enseigne : « Kol hapossel, bemoumo possel » – celui qui critique autrui le fait souvent à cause de ses propres défauts. En effet, nous projetons sur l’autre ce qui habite nos pensées.

Illustrons cela par une histoire : Réouven, le laitier du village, reçoit une convocation au tribunal. Honnête et rigoureux, il est surpris. Le boulanger l’accuse de livrer du beurre pesant moins que le kilo convenu : 800, 850, 900 grammes.

Interrogé par le juge, Reouven explique qu’il utilise une balance à deux plateaux très précise, et qu’il y pose, en contrepoids du beurre, le pain d’un kilo que lui livre chaque jour… ce même boulanger. Le juge comprend tout : le boulanger n’a reçu que ce qu’il a donné.

Il en est ainsi entre nous et autrui : ce que nous recevons dépend de ce que nous donnons. Il ne sert à rien de se plaindre ; mieux vaut se remettre en question.

C’est pourquoi la Tora précise : « Réprimande ton prochain, mais ne porte pas de faute à cause de lui ». Ne fais pas de reproches sur des fautes dont tu es toi-même coupable.

Ceci est encore plus vrai dans le couple. Le conjoint est un miroir : il reflète ce que nous sommes. Il sourit si on lui sourit, fait la moue si on lui fait la moue.

Vous avez sûrement déjà remarqué : quand une personne triste ou énervée s’approche d’un bébé, sa première réaction… c’est de lui sourire ! Mais pourquoi donc ? Tout simplement parce que le bébé, lui, respire la paix. Il ne jalouse pas, ne convoite pas, ne ressasse pas. Il vit, il dort, il mange — et c’est déjà pas mal. Du coup, on le voit, on se détend… et on sourit.

Mais attention, pour le bébé, c’est une toute autre histoire ! Quand il voit un adulte approcher, il ne sourit pas toujours. Il peut même se mettre à pleurer à grosses larmes. Pourquoi ? À vous de deviner !

Nous influençons l’atmosphère autour de nous. Ce que nous percevons chez l’autre, c’est souvent un reflet de nous-mêmes. Une des clés du Chalom bayith (paix dans le foyer), enseigne rav Benchetrit chlita, est d’apprendre à se voir avec les yeux de l’autre, à comprendre l’image que nous projetons. Bon travail !

Retrouvez le Scoop en PDF : https://www.ovdhm.com/le-scoop-de-aharei-mot-kedochim/

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Chabat Chalom

Mordekhai Bismuth

Illustration : site Yechiva des Etudiants, rav Gérard Zyzek

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