Autour de la table de Chabbath, n °499 Devarim – Ticha’ BeAv
Une bonne guérison pour Alain Elyahou ben Jeanette Zaïza parmi les malades du Clall Israël
Le Michna Beroura (siman 549.1) rapporte cinq événements majeurs qui se sont déroulés le jour du 9 Av. Il s’agit de la faute des explorateurs dans le désert (qui a entrainé la mort de toute la génération), la destruction des deux Temples de Jérusalem ainsi que celle de la ville de Bétar (et toute sa population est passée par le fil de l’épée) et enfin l’Empereur Titus qui a labouré la montagne sainte de Jérusalem.
Ces événements majeurs dans l’histoire juive nous invitent à une réflexion générale. En effet, Hachem est la racine de tout bien sur terre. De plus, les écrits saints enseignent que le bien promulgué par l’homme est à l’image de celui de D’. Donc, s’il en est ainsi, pourquoi existe-t-il tant de souffrances dans ce monde, Monsieur le rabbin ? La réponse la plus efficiente est de savoir que c’est l’homme qui est le seul responsable de tout le mal sur terre ! Comme le verset dans les Lamentations (Eikha 3.38) l’indique : « De Hachem ne sort pas le mal… ». D’ nous donne de Son meilleur mais c’est l’homme qui met son mauvais grain dans les rouages de la magnifique machine… Car l’homme a été créé avec un bon et mauvais penchant. Or le mauvais penchant le porte à penser au mal et de faire toutes sortes de mauvaises actions… Seulement mes lecteurs le savent déjà bien : D’ est actif dans l’histoire des hommes et des nations. Donc puisque l’homme est en quelque sorte « driver »/aiguillé d’en haut, alors pourquoi Hachem laisse le mal se faire ? La réponse est… afin de donner du mérite aux justes (qui se gardent de fauter), tandis que les mécréants seront punis sévèrement pour avoir délibérément choisi la voie de la facilité. Comme la Michna dans Pirké Avoth (Maximes des Pères 5.1) l’enseigne : « Pourquoi Hachem a créé ce monde avec dix Paroles et pas une seule ? Afin de donner un grand mérite aux Tsadikim qui font tenir ce monde (sophistiqué puisqu’il a été créé avec plusieurs paroles), tandis que c’est pour punir les mécréants qui détruisent ce monde (qui a été créé avec 10 Paroles)… ». Donc le mal, c’est une possibilité qui est donné aux hommes d’agir. Si la personne est Tsadik (droite), elle s’en écartera (et par là recevra un grand salaire au monde à venir : le Paradis), tandis que si c’est le contraire, sa punition l’attendra dans ce monde ci ou/et dans celui à venir (les enfers). Les choses semblent un petit peu rigoureuses pour l’esprit ouvert et tous ceux qui sont déjà au Paradis sur terre en cette période estivale, mais c’est une vérité qui n’a pas son pendant…
D’après cette perspective, les destructions des Temples de Jérusalem et l’exil est dû aux hommes. Pire encore, puisque le Temple représentait la demeure de D’ sur terre, il n’a été détruit qu’après avoir perdu sa signification. En effet, le Midrach (Eikha Rabati 1.43 ; rapporté dans le Nefech Ha’Haim 1.4) enseigne que Titus a broyé le Temple parce que les pierres avaient été brisées précédemment. C’est du fait des fautes de la génération (la haine gratuite) que le Temple avait déjà été détruit (dans le Ciel) et avait perdu sa raison d’être. Les Sages enseignent que le Sanctuaire d’en bas à son « double » en haut. Donc c’est avec la plus grande des facilités que les mécréants romains ont pu détruire le Temple fait de pierre et de bois. On apprend donc, que les grands malheurs du peuple juif ont des raisons d’être qui sont du domaine spirituel. Et inversement, lorsque le peuple se comporte avec droiture, vis-à-vis des hommes et du Ciel, alors la protection Divine est accordée aux hommes.
Les veilles chaussures au centre de la vitrine
Notre histoire véridique n’appartient pas à un passé si lointain pour entrainer des trous de mémoires parmi certaines (ignobles) personnalités en France et dans le monde, puisqu’il s’agit du récit d’une journée ordinaire dans un des camps concentrations qu’a connue la maudite Pologne (puisqu’on parle de ce pays, j’ai entendu dernièrement que le représentant polonais au Parlement Européen, donc une personne très respectable, n’est-ce pas ? a déclaré que les fours crématoires n’ont jamais existés dans son pays… la méchanceté humaine n’a aucune borne).
C’était une journée en hiver, il y avait de la neige tandis que les esclaves-juifs devaient se rendre dans une forêt aux alentours du camp pour couper du bois (pour faire marcher l’industrie allemande). Seulement les détenus n’avaient pas de tenues adéquate pour travailler sous ce froid glacial : ils étaient vêtus de haillons, sans pulls ni bottes et sans chaussettes… Tous les jours des groupes d’incarcérés sortaient le matin pour travailler et revenir le soir exténués (sans compter la sous-nutrition chronique). Une fois, un des détenus remarqua que ses lacets étaient défaits. Il essaya de les nouer, mais en vain : ils étaient déchirés. Tant bien que mal il continua sa marche forcée tandis que le gardien nazi se rendit compte de sa démarche trainante. L’allemand lui cria (à cette époque, au pays de Goethe, les hurlements étaient la manière habituelle pour s’adresser aux Juifs) de nouer son lacet. Notre homme se pencha et essaya de nouer le reste des lacets avec ses doigts gelés. Mais les petits bouts qui lui restaient n’étaient pas suffisant pour les nouer. Le nazi cria plus fort : « Avec cette chaussure qui traine, tu ne peux pas marcher ainsi. Tu dois la retirer ! » Le détenu s’exécute et retire sa chaussure : son pied nu s’enfonça dans la neige tandis que l’autre pied resta chaussé. Les cris hystériques du germain ne s’interrompent pas pour autant : « Ce n’est pas bon : un pied chaussé tandis que le second nu, cela n’a pas de sens. Il faut de l’ordre (les allemands aiment l’ordre). Enlève la deuxième chaussure ! ». Sans pouvoir le contredire, notre homme est obligé de retirer sa deuxième chaussure : cette fois, ses deux pieds s’enfoncent dans la neige polonaise… Il commence alors sa marche alors que ses pieds sont fissurés, le sang coule sur le blanc étincelant (s’il y a des bons cœurs qui croient encore dans l’humanité, la droiture et la bonté de l’homme… qu’ils me le fassent savoir…). Ses frères d’infortunes voient le spectacle et ont le cœur brisé, mais ne peuvent rien faire. A la fin de la journée, notre (reste) d’homme (on l’appellera Ya’akov) revient dans son baraquement complétement transit de froid, les pieds ensanglantés et tombe sur le sol glacé de la baraque (il n’a pas la force de monter dans sa couche). Dans ce même endroit il y a un détenu qui avait, juste avant-guerre, implanté entre ses dents quelques diamants pour parer en cas de coup dur. Cet homme n’avait pas de simples chaussures comme les autres détenus, il avait des bottes doublées d’une fourrure intérieure. Cet homme (on l’appela Moché) vit Ya’akov allongé par terre sans aucune force, complétement gelé. Moché se leva de sa couche et se dirigea vers Ya’akov pour l’aider. Dans un premier temps il avait pris sa deuxième paire de chaussure pour les offrir à Ya’akov. Seulement il a eu une étincelle de mansuétude et de générosité. Au lieu de lui tendre ses veilles godasses, il lui tendit ses bottes fourrées. Ya’akov compris ce qui se passait et il les refusa disant à Moché qu’il en avait besoin. Moché continua : « Je t’en prie, prend les pour toi, j’ai une autre paire. » Au final Ya’akov accepta et pu partir le lendemain au travail sous la neige, cette fois avec des bonnes chaussures qui le protégeaient du froid (tandis que Moché partait avec des simples chaussures de détenu). Finalement Moché survivra à toutes les atrocités et après la guerre s’installa en Amérique. Avec le temps il reconstruit un monde perdu, fonda une famille. Des bonnes années passèrent et un bon matin Moché vit un colis en provenance d’Israël planté devant sa maison. Il l’ouvrit : il y avait ses deux bottes fourrés qui remontaient à l’époque des camps. De ses yeux coulaient des larmes : tout son passé remontait à la surface. Il comprit que Ya’akov était encore en vie. Quelques jours passèrent et le téléphone sonna chez lui. Au bout du fil, une voix pleine d’émotion lui dit : « C’est moi, Ya’akov ; j’ai un ami qui m’a informé que tu étais en vie en Amérique. Est-ce que tu veux que l’on se rencontre ? » « Bien-sûr ! ». Comme convenu, la rencontre,pleine d’émotion, s’effectuera quelques temps après. Les deux anciens se remémorèrent leur passé commun et tous les autres événements de la vie depuis lors. Vers la fin de la rencontre, Moché tendit à Ya’akov la paire de botte (datant des camps) qu’il avait reçue par la poste. Il lui dit : « Garde ces chaussures, j’ai les miennes ». Moché pointa de son doigt une belle vitrine dans son salon. Il y avait une paire de chaussure toute poussiéreuse, déchirée et rabougrie par les années qui trônait au beau milieu de magnifiques chandeliers, coupes en argent, etc. Ces veilles chaussures provenant du camp sortaient du lot, mais c’était le souvenir de l’acte de bravoure qu’il avait fait pour son ami (alors qu’il ne le connaissait presque pas).
De nombreuses années passèrent suite à cette rencontre et Moché partit vers un monde meilleur. Seulement avant son grand départ, il demanda une chose à la ‘Hévra Kadicha : « Je veux être enterré avec mes chaussures (de la vitrine). Quand je monterai au Ciel, je veux qu’elles me suivent en haut devant le Trône céleste. »
Fin de l’histoire véritable rapportée par le rav Mashpia’ Shabtaï Salvatski chlita (ndlr : il est remarquable que ces deux hommes aient pu surmonter tous les affres de la déportation ; l’un parce qu’il a fait preuve d’esprit de grand sacrifice en donnant ses bottes et le second qui n’a pas perdu espoir).
C’est un sippour authentique adéquat à notre période d’avant Ticha’ Beav. Elle vient nous apprendre que même si notre exil est sombre, ceux qui rajoutent de la miséricorde et de la générosité dans leurs relations avec leurs prochains, seront certain que Hachem, mesure pour mesure, adoucira leurs difficultés et fera des (petits et grands) miracles. We want Mashiah now !
Coin Hala’ha : Ticha Beav tombe ce dimanche 3 Aout 2025. A partir de la sortie du Chabbath commencera les lois propres à ce jour. On devra faire attention de finir le 3ème repas du Chabbath AVANT le coucher du soleil (en Erets vers 19h40). On ne fera pas la Havdala (seulement on allumera la bougie de la Havdala) le samedi soir. Uniquement le dimanche soir, à la sortie du jeûne, on fera la Havdala sur un verre de vin sans faire la bénédiction sur le feu et les senteurs. La nuit du samedi soir comme durant la journée, il sera interdit de manger, boire, se laver (même une partie du corps), l’intimité, l’étude de la Tora, le port de chaussures en cuir et même dire le «Chalom» à son ami. Même les femmes enceintes ou qui allaitent doivent jeûner (dans la mesure où elles le peuvent), les malades (qui sont alités ou dont la situation médicale ne leur permet pas de jeûner, ainsi qu’un médecin le confirme) sont dispensés du jeûne. Ticha Beav n’est pas un jour chômé comme le Yom Tov, cependant pour ne pas perdre l’essence de la journée il sera défendu de travailler. Après le milieu de la journée du dimanche, on sera plus flexible (pour le travail) cependant il est écrit qu’il n’y a pas de bénédiction dans le travail fait ce jour.
Ce dimanche on n’aura pas le droit d’étudier la Tora seulement on pourra apprendre des passages du Talmud et Midrach concernant la destruction du Temple (les Lamentations, Job, « Elou Megal’him » chapitre dans le traité Moed Katan). On étudiera ces passages d’une manière superficielle.
On n’a pas le droit de sa laver ni à l’eau chaude ni à l’eau froide. Dans le cas où on s’est sali, par exemple avec de la boue, on pourra retirer la saleté avec de l’eau. Au levé du lit, on se rincera les mains (ablutions) qu’au niveau des phalanges (et pas la paume de la main).
On n’a pas le droit de porter des chaussures en cuir, même si elles ne sont que recouverte (de cuir). Les autres matières sont permises (plastiques, tissus etc.).
On n’adressera pas le Chalom/bonjour aux autres toute la journée. Dans le cas où on nous adresse, par erreur le Chalom, on pourra répondre d’une manière non-enjouée.
Le 9 Av au matin on se rendra à la synagogue pour dire les Kinoth (lamentations) (siman 554.1/2…)
Chabbath Chalom et que nous ayons le mérite très bientôt de voir le Temple à Jérusalem reconstruit. A la semaine prochaine, si D’ le veut.
David Gold
Soffer écriture Achkenaze et écriture sefarade tél : 00972 55 677 87 47
e-mail :dbgo36@gmail.com.
Une berakha pour le Roch Collel rav Asher Berakha-Bénédict chlita et à la Rabanith (Raanana/Bené Brak) à l’occasion des fiançailles de leur fille Mazel Tov !
Une bénédiction de grande réussite pour tous les Ba’houré Yechiva qui rentrent chez eux après avoir passé un bon trimestre à l’étude de la Tora (et pour la protection du Clall Israël) dans les Yechivoth en Erets et dans le monde et en particulier au bon ba’hour : Hillel Albala néro yaïr (Villeurbanne)
Une berakha à mon Roch Collel rav Eliahou Uhlman chlita et son épouse pour tous ses efforts dans la diffusion de la Tora (Elad) ainsi qu’une bonne santé (ceux qui veulent le soutenir peuvent prendre contact au tél : 00 973 3 937 03 89).
Une berakha à la famille Atlani (Kohav Yacov/Jérusalem) à l’occasion de la bar mitsa de Lévi-Chmouel – Mazal Tov !