Le ministère syrien de la Culture prévoyait d’organiser à Alep un événement intitulé « Déluge d’Al-Aqsa », en référence au nom donné par le Hamas à l’attaque du 7 octobre.
Après un ultimatum publié par le chercheur israélien Eddie Cohen sur les réseaux sociaux, l’événement a été annulé à la dernière minute.
Les organisateurs se défendent : « Ce n’est pas dû à des pressions ou à des menaces ».
Sapir Lifkin – N12
En Syrie, tout était prêt pour organiser vendredi un événement à Alep en commémoration du massacre du 7 octobre. Mais après de vives critiques sur les réseaux – menées notamment par l’orientaliste israélien Eddie Cohen – l’événement a été brusquement annulé. Les autorités ont nié tout lien avec les menaces, mais la succession des faits laisse planer de nombreuses questions.
Une invitation officielle
L’invitation diffusée en ligne portait le logo du ministère syrien de la Culture et indiquait clairement qu’il s’agissait d’une manifestation officiellement parrainée par l’État, organisée avec « la troupe palestinienne ».
✦ Titre : « Déluge d’Al-Aqsa » – le nom donné par le Hamas à l’attaque du 7 octobre.
✦ Date : vendredi.
✦ Lieu : un théâtre à Alep.
En d’autres termes : le régime syrien s’apprêtait à célébrer le massacre, en adoptant explicitement le narratif du Hamas.
L’ultimatum d’Eddie Cohen
Jeudi soir, Eddie Cohen – dont le compte X (ex-Twitter) compte plus de 943 000 abonnés – a lancé un ultimatum direct au président syrien Ahmad Hussein al-Shar’a : « Vous avez jusqu’à demain midi pour annuler cet événement et présenter des excuses immédiates à toutes les victimes israéliennes et palestiniennes pour l’absurdité organisée par votre ministre de la Culture, membre des Frères musulmans, Mohammad Yassin Saleh.
Nous exigeons son limogeage. »
Il poursuit : « La Syrie est un pays de civilisation et d’histoire, pas une terre fertile pour le terrorisme de ces voyous. Annulez l’événement, excusez-vous et renvoyez cet idiot. »
Le tweet a cumulé des centaines de milliers de vues.
Annulation express
Quelques heures plus tard, les organisateurs ont annoncé officiellement le report de l’événement « jusqu’à nouvel ordre », invoquant les « contraintes d’agenda du théâtre national d’Alep ».
Une formulation jugée peu crédible, puisque tout avait déjà été programmé et publié avec validation étatique.
Version officielle
Une source du département culturel d’Alep a déclaré : « L’annonce a été publiée sans autorisation préalable et supprimée moins de deux heures plus tard. L’événement a été annulé pour des raisons administratives uniquement. »
Elle nie tout lien avec les menaces ou pressions israéliennes.
Réaction d’Eddie Cohen
Cohen explique au média N12 : « Un nouveau public syrien s’identifie de plus en plus à la cause palestinienne. On prêche le djihad contre les Juifs dans les mosquées, on enseigne la haine dans les écoles – c’est le carburant des Frères musulmans. »
Et il ajoute, prenant clairement crédit de l’annulation : « Le ministre syrien de la Culture voulait célébrer le massacre du 7 octobre. Mais le fait que j’aie révélé cet événement, un jour seulement après la visite du président syrien à la Maison-Blanche et la levée des sanctions, a obligé le régime à le supprimer. »
Résumé
▪ La Syrie prévoyait un événement officiel glorifiant le massacre du 7 octobre.
▪ Eddie Cohen a menacé publiquement le régime syrien.
▪ L’événement a été annulé dans l’heure – mais Damas nie tout lien.
▪ L’affaire illustre l’influence grandissante des réseaux sociaux contre des régimes autoritaires, et la présence croissante d’un discours pro-Hamas dans la société syrienne.
