Trump intensifie ses efforts pour un accord sur les otages

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Malgré la récente guerre de douze jours entre Israël et l’Iran, les discussions sur un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages détenus par le Hamas n’ont jamais cessé. Elles ont même pris un nouveau tournant, avec une implication plus marquée de l’administration de Donald Trump. Ce dernier a affirmé ce week-end que ses efforts se concentraient désormais sur la fin des hostilités et le retour des otages, dans le cadre d’un projet plus vaste visant à renforcer les accords d’Abraham.

Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, responsable des relations avec Washington, doit s’envoler pour les États-Unis afin de rencontrer des membres de l’équipe de Trump ainsi que l’envoyé spécial Steve Witkoff. Une rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahou pourrait également avoir lieu à Washington si les pourparlers progressent.

Une trêve conditionnée à des concessions progressives
Le plan actuellement sur la table repose sur une trêve de 60 jours, durant laquelle Israël procèderait à un retrait limité de Gaza, tandis que le Hamas libérerait progressivement des otages vivants (au moins dix) et remettrait une quinzaine de corps. Ces libérations débuteraient dès les premiers jours de la trêve. En échange, Israël libérerait des prisonniers palestiniens, selon les modalités d’accords précédents.

En parallèle, le Hamas serait tenu de fournir des informations sur les otages restants, d’assurer leur alimentation et leurs soins médicaux, et de permettre l’accès de la Croix-Rouge. Le respect de ces engagements serait indispensable à la poursuite de la trêve.

 

Un plan en deux phases
Ce projet de cessez-le-feu ne constitue qu’une première étape. La phase suivante, plus complexe, vise une résolution définitive du conflit et le démantèlement des structures armées du Hamas. Le plan prévoit à ce stade le déploiement progressif de forces internationales, incluant des troupes américaines et arabes, pour sécuriser la bande de Gaza et y restaurer l’ordre. Toutefois, aucune force étrangère ne serait introduite tant que le Hamas resterait armé.

Un retrait israélien progressif serait conditionné aux progrès réalisés dans les négociations. Les États-Unis, par la voix de Trump, se porteraient garants du maintien du cessez-le-feu, même si un accord global n’était pas atteint à l’issue des 60 jours initiaux.

Principaux blocages : désarmement et exil des dirigeants

 

Le nœud du désaccord réside dans le refus du Hamas de céder sur les conditions de fin de guerre : désarmement complet et exil de ses chefs. Le plan propose de reporter ces exigences à des étapes ultérieures, permettant à court terme de débloquer la situation humanitaire et sécuritaire. Mais pour Israël, l’engagement du Hamas dans ce processus reste insuffisant.

Selon une source arabe impliquée dans les pourparlers, le conflit avec l’Iran a renforcé la détermination israélienne : des messages ont été transmis au Hamas indiquant que, sans compromis, Israël serait prêt à employer la totalité de ses moyens militaires, sans retenue extérieure, une fois le front iranien refermé.

Une aide humanitaire encadrée
L’accord prévoit la poursuite et l’intensification de l’aide humanitaire dans les zones contrôlées par le Hamas. Israël exige toutefois que des mécanismes de contrôle international soient instaurés pour éviter tout détournement d’aide. Une demande qui suscite des réticences, tant sa mise en œuvre paraît difficile sur le terrain.

Les centres GHF resteraient également actifs dans la distribution de l’aide. Cependant, la question du contrôle logistique reste l’un des points sensibles de la proposition.

 

Le dilemme du désarmement
Le désarmement effectif du Hamas demeure le principal obstacle à une solution durable. La possibilité de déployer une force internationale dépend directement de la disparition de toute arme lourde entre les mains des groupes terroristes. Une source saoudienne a ainsi affirmé que la présence d’une seule arme, comme une Kalachnikov, suffirait à compromettre tout déploiement.

Une proposition évoque un désarmement progressif, quartier par quartier, sous supervision locale. L’Égypte a suggéré de faciliter ce processus à partir de son territoire, mais cette idée a été rejetée par le Hamas et ses alliés.

Par ailleurs, aucun accord n’a été trouvé concernant les tunnels souterrains, les stocks de roquettes, mortiers et explosifs, ni sur la transmission des plans de ces infrastructures militaires à des observateurs tiers.

 

Quelle suite pour les négociations ?

 

Le sort du plan dépend des décisions prises dans les prochains jours. Des pourparlers pourraient avoir lieu à Doha ou au Caire, avec la participation des délégations israélienne et du Hamas, ainsi que celle de l’envoyé américain Steve Witkoff.

Malgré les incertitudes, la mobilisation de l’administration Trump marque une nouvelle dynamique diplomatique, dont l’issue reste suspendue à la capacité des parties à faire des concessions sur les sujets les plus sensibles.

Jforum.fr

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