Le groupe terroriste avait installé dans la tour « des infrastructures utilisées pour préparer et mener des attaques » contre des soldats ; Katz : « Le verrou est en train d’être retiré des portes de l’enfer à Gaza »
L’armée israélienne a frappé vendredi une tour d’immeuble dans la ville de Gaza qu’Israël dit vouloir conquérir, au 700ème jour de la guerre dans le territoire palestinien contre le groupe terroriste islamiste palestinien du Hamas.
Selon l’armée, le bâtiment était utilisé par le Hamas comme infrastructure opérationnelle. Les installations souterraines situées sous la tour servaient notamment à planifier des attaques, à organiser des embuscades contre les forces de l’armée israélienne et à fournir des voies d’évasion aux terroristes.
L’armée a indiqué avoir averti préalablement la population de la frappe « afin de limiter les dommages causés aux civils ».
« Le verrou des portes de l’enfer à Gaza a sauté », avait déclaré auparavant le ministre de la Défense Israël Katz dans un communiqué. « Une fois la porte ouverte, elle ne sera plus refermée, et les opérations de l’armée israélienne s’intensifieront jusqu’à ce que les meurtriers et les violeurs du Hamas acceptent les conditions d’Israël pour mettre fin à la guerre, à savoir en premier lieu la libération de tous les otages et le désarmement, ou soient détruits. »
Katz a publié sa déclaration alors que l’armée israélienne étendait son offensive terrestre à Gaza-City, les responsables politiques présentant cette campagne comme une manœuvre décisive visant à briser les derniers bastions du Hamas.
Parallèlement à cette annonce, les médias de Gaza ont rapporté que l’armée israélienne avait frappé à trois reprises la tour Al-Mushtaha dans Gaza-City. Des images ont montré un épais nuage de fumée sur le site après que les habitants aient été appelés à évacuer. On ignore si cet incident a fait des victimes.
L’armée israélienne, qui dit contrôler environ 75% de la bande de Gaza et 40% de Gaza-City, dit vouloir s’emparer de cette agglomération qu’elle présente comme le dernier grand bastion du Hamas dans le territoire palestinien.
Tsahal annonce la mort du trésorier du Hamas
Par ailleurs, l’armée israélienne a également annoncé vendredi que des soldats travaillant avec l’agence de sécurité Shin Bet avaient tué en début de semaine Nur al-Din Dabbaghsh, un membre du Hamas qui gérait les finances de la branche militaire du groupe.
Dabbaghsh était accusé d’avoir collecté et transféré des dizaines de millions de dollars au groupe terroriste pendant la guerre, argent qui, selon Israël, a servi à financer des armes et des opérations, et a contribué à maintenir les capacités de combat de l’organisation.
Dans le nord de Gaza, les forces de la 99e division ont déclaré avoir détruit des sites de lancement de missiles antichars, un entrepôt d’armes et d’autres infrastructures, tandis que des soldats de la brigade Nahal ont tué plusieurs membres du Hamas lors d’affrontements à proximité.
Ailleurs, les troupes de la brigade Givati et la 401e brigade blindée, opérant sous le commandement de la 162e division, ont continué à avancer dans la région de Jabalia et dans d’autres zones de la périphérie de Gaza-City, où elles ont éliminé des terroristes, démantelé des explosifs et détruit d’autres positions du Hamas.
L’Égypte s’oppose au déplacement massif de Palestiniens
Alors que l’offensive israélienne s’étend dans Gaza-City, l’Égypte a déclaré qu’elle ne tolérerait pas le déplacement massif de Palestiniens et a réitéré vendredi son accusation selon laquelle Israël commettait un génocide, alors que des milliers d’habitants de Gaza-City ont défié les ordres israéliens de quitter les lieux.
« Le déplacement n’est pas une option, c’est une ligne rouge pour l’Égypte et nous ne le permettrons pas », a déclaré vendredi le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, à Reuters à Nicosie.
« Le déplacement signifie la liquidation et la fin de la cause palestinienne, et il n’y a aucun fondement juridique, moral ou éthique pour expulser des personnes de leur patrie », a-t-il déclaré.
« Ce qui se passe sur le terrain dépasse largement l’imagination. Un génocide est en cours, avec des massacres de civils et une famine artificielle créée par les Israéliens », a-t-il ajouté.
Israël rejette catégoriquement les accusations selon lesquelles il provoquerait une famine à Gaza et y commettrait un génocide, et affirme qu’il s’efforce de faciliter l’aide humanitaire et d’éviter les victimes civiles. Il reproche au Hamas de se battre parmi la population civile et l’accuse de voler l’aide humanitaire.
Le ministère de la santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, affirme que plus de 64 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats jusqu’à présent. Ce bilan, qui ne peut être vérifié et qui ne fait pas la distinction entre terroristes et civils, inclut les quelque 20 000 terroristes qu’Israël affirme avoir tués au combat et les civils tués par les centaines de roquettes tirées par les groupes terroristes qui retombent à l’intérieur de la bande de Gaza.
Israël affirme s’efforcer de minimiser les pertes civiles et souligne que le Hamas utilise les Gazaouis comme boucliers humains, en menant ses combats depuis des zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
