L’armée israélienne a décidé de frapper un grand coup face au phénomène persistant des conscrits réfractaires. À partir de ce dimanche soir, une opération exceptionnelle, baptisée « Recommencer à zéro », sera déployée afin de réintégrer dans les rangs des milliers de jeunes israéliens qui n’ont pas rempli leurs obligations militaires.
Cette initiative repose sur un mécanisme de grâce conditionnelle : les absents de longue date auront la possibilité de se présenter volontairement dans les prochains jours afin d’être incorporés. En échange, ils ne subiront que des peines symboliques, généralement un sursis pouvant aller jusqu’à un an. Durant cette période, toute nouvelle infraction disciplinaire – comme l’absentéisme ou la désertion – pourrait entraîner l’activation de la sanction, mais en dehors de ce cadre, aucune nouvelle procédure ne serait engagée.
En clair, Tsahal offre une seconde chance : intégrer l’armée sans craindre immédiatement la lourde machine judiciaire, mais avec l’obligation de prouver sa loyauté par la discipline.
Les autorités militaires préviennent néanmoins qu’aucune tolérance ne sera accordée aux tentatives de fraude. « Quiconque viendra pour présenter de faux documents ou cherchera à se dérober sera arrêté immédiatement », a déclaré une source militaire citée par Ma’ariv. Les recrues devront se présenter prêtes à entrer en formation, « sac en main », et faire preuve d’une réelle volonté de servir.
Deux profils de réfractaires ciblés
L’opération vise en particulier deux catégories de conscrits :
. Ceux qui n’ont pas achevé la procédure de recrutement et n’ont jamais été officiellement affectés.
. Ceux qui ont quitté le centre de recrutement militaire (BKOM) avant d’être transférés dans une unité de formation.
Le critère déterminant reste la durée d’absence : plus de 540 jours d’absence : le réfractaire s’expose à des poursuites judiciaires.
Moins de 540 jours d’absence : il est passible uniquement de sanctions disciplinaires.
Ce découpage vise à distinguer ceux qui se sont soustraits durablement à leurs obligations de ceux qui ont interrompu leur parcours de manière temporaire.
Une tentative créative de renforcement des effectifs
Face à des besoins croissants en personnel, Tsahal entend diversifier ses stratégies de recrutement. L’armée reconnaît que la contrainte seule n’est plus suffisante pour ramener dans les rangs tous les conscrits en défaut. La combinaison d’une main tendue et d’une menace de sanction apparaît comme une approche équilibrée pour inciter au retour.
Les dizaines de milliers de réfractaires recensés représentent un vivier considérable que l’armée ne peut se permettre d’ignorer, surtout dans un contexte de tensions régionales persistantes.
Entre fermeté et pragmatisme
Cette opération illustre la volonté de l’armée israélienne de conjuguer pragmatisme et fermeté. D’un côté, offrir une amnistie conditionnelle permet d’éviter de remplir les prisons militaires et de récupérer des effectifs rapidement mobilisables. De l’autre, le rappel de la sanction et la surveillance stricte des nouveaux incorporés visent à garantir que la discipline ne soit pas compromise.
Jforum.fr
NDLR : Les rabbanim, de leur côté, voient cette nouvelle « attaque » de la part de l’armée, après l’incarcération de… 3 jeunes, comme une preuve de plus qu’elle ne comprend absolument pas la mentalité du monde des Yechivoth, et la place qui est la leur dans le pays : pour rien au mondre ses jeunes ne quitteront les Yechivoth et accepteront tel aménagement, ou tel accord. C’est peine perdue !