Tsahal s’est emparé de dizaines de bateaux de la flottille pour Gaza

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Les soldats de la marine israélienne ont mené, de la soirée jusqu’au lendemain à midi, une opération pour prendre le contrôle d’environ 40 bateaux de la flottille « Sumoud ». Des centaines de militants ont été conduits au port d’Ashdod. Parmi les personnes arrêtées figure aussi Greta Thunberg. Un seul bateau n’a pas été intercepté : « S’il s’approche, sa tentative de briser le blocus sera empêchée. »

Ynet – Illustration : Kikar haChabbath (IA)

L’opération de la marine israélienne

La flottille « Sumoud » n’a pas atteint Gaza : hier soir (mercredi), la marine a entamé la prise de contrôle des bateaux, et ce matin, elle les a contraints à se diriger vers le port d’Ashdod. Seule une embarcation est restée derrière, apparemment à cause d’une panne technique.

Le ministère des Affaires étrangères a annoncé sur X : « La provocation du Hamas-Sumoud est terminée. Aucune des yachts de la provocation n’a réussi à pénétrer dans une zone de combat active ni à briser le blocus maritime légal. »

Il a précisé que « tous les passagers sont sains et saufs. Ils seront expulsés vers l’Europe. Le dernier navire restant sera empêché de franchir le blocus s’il tente de s’approcher. » Quelques heures plus tard, les militants étaient déjà arrivés à Ashdod.

Des images diffusées montrent l’arrestation de Greta Thunberg par les forces navales israéliennes.

Témoignages et vidéos

Vers 23h00, le ministère des Affaires étrangères a publié une séquence montrant les commandos de la marine montant à bord d’un bateau où se trouvait Greta Thunberg : « Plusieurs embarcations de la flottille Hamas-Sumoud ont été arrêtées en toute sécurité, les passagers sont transférés dans un port israélien. Greta et ses camarades sont en bonne santé. »

Les militants, eux, ont affirmé sur les réseaux sociaux avoir été victimes de violences et dénoncent une saisie illégale dans les eaux internationales : « C’est une attaque illégale contre des militants humanitaires non armés », ont-ils écrit sur Instagram, publiant des vidéos montrant des soldats israéliens montant à bord.

Sur l’un des bateaux, le « Captain Nikos », se trouvait également l’eurodéputée Rima Hassan. Dans une vidéo diffusée, on la voit jeter son téléphone portable par la fenêtre dans la mer avant de lever les mains, avec les autres activistes, à l’arrivée des forces israéliennes.

Les avertissements de Tsahal

Avant l’opération, le ministère des Affaires étrangères a diffusé un enregistrement montrant une officier de la marine s’adressant aux bateaux : « Vous approchez d’une zone interdite. Si vous souhaitez fournir une aide à Gaza, faites-le par les canaux officiels. Veuillez changer votre cap vers le port d’Ashdod, où l’aide sera inspectée puis transférée à Gaza. »

Selon le communiqué, « l’unique but de la flottille Hamas-Sumoud est la provocation. Israël, l’Italie, la Grèce et le Patriarcat latin de Jérusalem ont proposé de transférer pacifiquement toute aide humanitaire. La flottille a refusé, car elle n’est pas intéressée par l’aide, mais par la provocation. »

Les militants et leur trajet

Environ 500 activistes avaient embarqué sur une cinquantaine de navires partis de Gênes (30 août), Barcelone (31 août), Tunis et Catane (4 septembre). Ils affirmaient transporter plusieurs tonnes d’aide humanitaire – médicaments et nourriture – destinées directement à Gaza, sans passer par Israël.

La flottille était suivie en direct grâce à des caméras embarquées, avec des vidéos diffusées en continu sur les réseaux sociaux.

Réactions internationales

  • Colombie : avant même la fin de l’opération, le président Gustavo Petro a annoncé l’expulsion de la délégation diplomatique israélienne et la suspension de l’accord de libre-échange, après l’arrestation de deux citoyens colombiens. Il a qualifié l’opération de « crime international supplémentaire de Netanyahou ».

  • Manifestations : d’importantes protestations ont eu lieu à Rome, Madrid, Barcelone, Paris, Dublin, Athènes, Istanbul et ailleurs. À Rome, les syndicats ont même appelé à une grève générale vendredi.

  • Espagne : le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a convoqué l’ambassadeur israélien et déclaré : « Ce sont des citoyens pacifiques, n’ayant aucun objectif autre qu’humanitaire. » Selon lui, 65 Espagnols participaient à la flottille.

  • Turquie : Ankara a accusé Israël de « terrorisme ». Le parquet d’Istanbul a ouvert une enquête après l’arrestation de 24 ressortissants turcs.

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