Le Danemark réexamine l’achat du système de défense israélien « Barak MX » à la lumière de la montée de la menace des drones. Selon un reportage de DR (l’agence danoise), Copenhague ne remplacerait pas le système européen, mais envisagerait d’ajouter une couche israélienne.
Images d’une interception d’aéronef sans pilote par le système « Barak » (crédit : porte-parole de Tsahal)
Ma’ariv
D’après DR, l’intérêt pour le système a été relancé après une série d’incidents impliquant des drones, survenus ces dernières semaines au-dessus d’aéroports et d’installations militaires dans tout le pays. Selon ce même rapport, Copenhague n’a pas l’intention de remplacer la défense européenne, mais d’ajouter une couche israélienne supplémentaire.
Le Danemark a déjà signé un important contrat avec le consortium européen Eurosam (franco-italien) pour l’acquisition du système SAMP/T NG, dans le cadre du programme pluriannuel de l’armée danoise et de l’OTAN. Le système européen n’entrerait en service qu’à la fin 2028, tandis que le Barak MX pourrait être livré dès l’été prochain — un écart de plus de deux ans. D’après des sources sécuritaires, cette réévaluation découle du besoin d’une réponse immédiate aux menaces de drones et de missiles à courte portée, que le SAMP/T n’a pas vocation à traiter.
Illustration : Le système « Barak » terrestre en action (crédit : porte-parole de Tsahal)
Au ministère danois de la Défense, on souligne qu’il s’agit d’un complément, non d’un remplacement. Le système européen est destiné à contrer des missiles balistiques de longue portée, tandis que le système israélien fournirait une couche intermédiaire — plus rapide et moins coûteuse — contre les drones et les menaces de courte portée. L’offre israélienne avait bien été écartée au début de la procédure d’achat, mais, à la suite des succès du Barak MX en Israël et en Europe — et surtout grâce à sa disponibilité quasi immédiate — elle a récemment réintégré la short-list de l’armée danoise.
Des experts cités par DR estiment que les systèmes européens acquis sont « trop coûteux pour intercepter des drones », et appellent à combiner des solutions électroniques plus flexibles et réactives — telles que le Barak MX. Le Dr Uzi Rubin, ex-chef de l’administration du ministère israélien de la Défense qui a supervisé le développement du missile Arrow, a également été cité : « Le système israélien a fait ses preuves au combat et constitue une excellente réponse aux nouvelles menaces. »
Des responsables à Copenhague ont précisé que le Danemark ne change pas d’orientation politique et n’abandonne pas l’accord européen ; il cherche à renforcer sa défense avec des solutions plus rapides et plus efficaces. Selon eux, il s’agit d’une décision pragmatique, non politique — une réponse directe à la vague de menaces aériennes qui s’est récemment intensifiée.
Dans un contexte plus large, des informations publiées par Eurasian Times et dans la presse turque affirment qu’Israël a récemment livré un nouvel envoi de « Barak MX » à Chypre. Selon ces sources, le système permet une interception multi-couches des menaces — des avions de combat et missiles balistiques jusqu’aux UAV — et comprend quatre types de missiles avec des portées de 15 à 150 km. Les articles mettent en garde : les radars avancés du système, fondés sur la technologie AESA, offriraient une couverture de renseignement jusqu’à ~460 km, leur permettant « de pénétrer profondément dans l’espace aérien turc ». À Ankara, on y verrait « un parapluie de surveillance israélien » au-dessus du territoire.
Pour mémoire, Boaz Levy, PDG d’Israel Aerospace Industries (IAI), a déclaré dans une interview à Maariv que les Français œuvrent à promouvoir leur industrie au détriment d’Israël. Selon lui, « la guerre de Macron n’a rien à voir avec Gaza — elle a commencé bien avant. Macron veut promouvoir son industrie en Europe, et ce faisant il nuit aussi à Israël. » Évoquant le méga-contrat allemand pour l’achat de systèmes de défense, dont Arrow, Levy a ajouté : « Ceux qui demandent une solution immédiate doivent comprendre que cela prend du temps. En ce moment, Macron s’oppose à l’État d’Israël et à son industrie de défense. On l’a bien senti aussi au Salon du Bourget cette année — le comportement français était au-dessous de toute critique. »
Selon lui, la demande pour les systèmes d’armes israéliens est à son apogée, y compris de la part de nouveaux pays. « Les sollicitations sont nombreuses. Comment, pourquoi, et comment nous en sommes arrivés là — gardons cela pour nous », a-t-il conclu en souriant.