« Ils disaient : “Nous sommes Mohammed”, et moi je savais que j’étais juif » : le témoignage bouleversant de Rom Breslavsky
Be’hadré ‘Harédim
Rom Breslavsky, libéré après 738 jours de captivité à Gaza, a raconté aujourd’hui (jeudi) les épreuves vécues dans des conditions extrêmement dures et la gratitude immense de revenir vivant : « Mon père m’a accueilli — et pas dans un cercueil. »
Lors d’une rencontre à l’hôpital Sheba-Tel Hashomer avec Shay Graucher, homme d’affaires et philanthrope ‘harédi, venu avec des donateurs américains distribuer des cadeaux aux libérés, Breslavsky a livré un témoignage profondément émouvant.
« Ce qui me donnait de la force, c’était de savoir que j’étais juif »
« La seule chose qui me donnait de la force là-bas, c’était de savoir que tous ceux qui m’entouraient n’étaient pas juifs, et que si j’étais assis là-bas, c’était justement parce que je suis juif », a confié Breslavsky à Graucher.
Il a raconté comment ses geôliers du Jihad islamique lui répétaient sans cesse :
« Nous sommes les musulmans »,
« Nous sommes les Arabes »,
« Nous avons la vraie religion »,
« Nous sommes Mohammed ».
« Moi, j’ai compris qu’il fallait qu’on redevienne un peuple uni, que les gens recommencent à accomplir des mitsvoth, et qu’ils comprennent et sachent que nous sommes juifs », a-t-il poursuivi.
« Regarde ce qu’ils m’ont fait, simplement parce que je suis juif. Cela signifie qu’un homme juif doit savoir qu’il occupe une place élevée, différente de celle d’un non-juif. Il faut renforcer notre judaïsme, et j’espère qu’Israël restera uni. »
« Mon père m’a reçu vivant, pas dans un cercueil »
Rom a également évoqué la gratitude qu’il ressent d’avoir survécu : « Mon père m’a accueilli vivant, pas dans un cercueil. C’est très triste de savoir qu’il y a des gens exactement comme moi, et que si, hier, moi je renaissais et mon père aussi, d’autres parents, hier, ont perdu leur enfant, et pour eux l’histoire s’est arrêtée là.
C’est déchirant de penser à ces otages comme moi dont les parents n’ont pas eu la chance de serrer un corps vivant, mais seulement un cercueil. »
Un moment d’émotion et de simplicité
Les otages libérés ont reçu des cadeaux de grande valeur offerts par les donateurs.
Quand Graucher lui a demandé : « Tu veux que je t’offre une trottinette ou autre chose ? »
Rom a répondu avec un sourire : « Avec une trottinette, je pourrais encore faire une mauvaise chute… après tout ce que j’ai vécu, je préfère éviter. »
Graucher lui a alors demandé : « Quel est ton rêve ? Qu’est-ce que tu aimes ? »
Rom a répondu : « Pour être honnête, cela fait longtemps que je n’ai pas mangé de chocolat. Tout au début, j’ai eu un demi-Snickers, c’était la dernière fois. »
Graucher lui a répondu en riant : « Il n’y a pas un seul chocolat dans ce pays que tu ne goûteras pas ! Je vais te préparer un coffret de chocolats de folie ! »
La foi comme source de force
Un autre otage libéré, Shegev Kalphon, a également rencontré Shay Graucher.
Il a raconté qu’il avait jeûné pendant les deux jours de Kippour alors qu’il était en captivité, et que la foi l’avait aidé à tenir.
Shegev a ajouté qu’il aspirait à l’unité du peuple d’Israël.
Il a aussi révélé qu’il avait vu la cérémonie de libération organisée par le Hamas pour un autre otage, Ohad Ben Ami, en février dernier, et qu’il s’était alors promis : « Si un jour c’est mon tour d’être libéré, je crierai “Chema’ Israël !” »