Le magazine saoudien Al-Majalla a dévoilé de nouveaux documents explosifs sur la mort suspecte »dans un accident de la route » d’une proche conseillère de Bachar El Assad.
Les médias saoudiens publient une nouvelle affaire liée au dictateur syrien déchu Bachar al-Assad. Le magazine saoudien Al-Majalla a révélé ces dernières 24 heures des documents contenant de nouveaux détails sur les circonstances de la mort, dans un accident de voiture à l’été 2024, de la conseillère syrienne Luna al-Chibl. Au centre de l’affaire : les soupçons, dès 2019, du commandant de la Force al-Qods, Qassem Soleimani, qui la considérait comme une espionne au service d’Israël.
Née à Damas en 1974 dans une famille druze, al-Chibl a été élevée par sa mère, employée du parti Baas. Elle a ensuite été active dans l’organisation de jeunesse du parti avant de rejoindre les médias officiels. Plus tard, elle a travaillé pour Al-Jazeera et épousé un journaliste libanais, obtenant ainsi la nationalité libanaise, avant de divorcer et d’épouser un Syrien.
En 2008, elle rencontre pour la première fois Bachar al-Assad. Selon divers témoignages, elle noue alors un « lien particulier » avec lui. Deux ans plus tard, elle travaille pour lui, d’abord au sein du bureau du renseignement dirigé par Ali Mamlouk, puis, dans la décennie suivante, elle devient directrice du bureau de communication d’al-Assad.
Selon Al-Majalla, Luna et son frère exprimaient une forte hostilité envers l’Iran, le Hezbollah et les groupes pro-iraniens. Ces positions ont suscité, chez les proches du régime et les alliés de Téhéran, des accusations selon lesquelles elle serait une « agente israélienne ». Dans le contexte des éliminations de responsables iraniens et libanais à Damas en 2024, ces soupçons se sont amplifiés.
En juillet 2024, Luna al-Chibl est blessée dans un accident de voiture sur le chemin de sa maison. Hospitalisée, elle meurt malgré des dégâts minimes visibles sur sa BMW blindée.
Des témoins assurent à Al-Majalla qu’un autre véhicule l’a percutée après l’accident initial. Selon des témoignages, lorsque son garde du corps est sorti, un inconnu s’est approché, l’a frappée à la tête et l’a paralysée, alimentant fortement la thèse d’un assassinat politique.
La présidence syrienne a annoncé sa mort dans un bref communiqué. Ses funérailles se sont déroulées en petit comité, avec quelques responsables syriens. Bachar al-Assad n’y a pas assisté. Avant sa mort, son frère Moulhem et son épouse avaient été arrêtés le 26 avril.
Selon Al-Majalla, des cercles proches de l’Iran à Damas ont affirmé qu’ils « travaillaient pour Israël » et étaient en contact avec la délégation iranienne prise pour cible lors d’une frappe de Tsahal. Le frère de Luna al-Chibl n’a jamais réapparu et l’on suppose qu’il a été assassiné par des membres du régime d’Assad.
