Une nouvelle affaire relance les spéculations autour de l’un des dossiers les plus sensibles de l’histoire sécuritaire israélienne. Un ancien officier libanais, Ahmad Shukr, capitaine à la retraite de la Sûreté générale du Liban, est porté disparu depuis environ une semaine. Selon des informations relayées par la presse arabe, il aurait été enlevé par Israël lors d’une opération secrète fondée sur des renseignements précis.
D’après ces éléments, la disparition d’Ahmad Shukr ferait suite à une opération d’infiltration soigneusement préparée. Une source judiciaire libanaise de haut rang évoque une action ciblée, menée en dehors du territoire israélien, laissant entendre l’implication directe des services de renseignement israéliens. L’intéressé est soupçonné d’avoir joué un rôle, direct ou indirect, dans l’affaire de la disparition du navigateur de l’armée de l’air israélienne Ron Arad, capturé au Liban en 1986 après l’éjection de son avion lors d’une mission au-dessus du sud du pays.
Le sort de Ron Arad demeure, près de quarante ans plus tard, l’un des grands mystères militaires d’Israël. Après sa capture par des milices chiites libanaises, sa trace s’est progressivement perdue, malgré de nombreuses tentatives israéliennes pour obtenir des informations sur son destin. Plusieurs opérations clandestines, négociations indirectes et campagnes de renseignement ont été menées au fil des décennies, sans résultat concluant.
Dans ce contexte, la disparition d’Ahmad Shukr ne passe pas inaperçue. Selon les informations disponibles, son profil aurait attiré l’attention des services israéliens en raison de liens présumés avec les réseaux impliqués dans la détention initiale de Ron Arad. Aucun élément public ne permet toutefois, à ce stade, de confirmer la nature exacte de son rôle à l’époque.
Interrogés sur cette affaire, les services israéliens observent un silence prudent. Le Shin Bet a refusé de commenter, renvoyant toute demande vers l’armée. De son côté, le Mossad n’a pas répondu aux sollicitations, sans pour autant démentir formellement les informations évoquant une implication israélienne.
Cette discrétion alimente les spéculations, tant au Liban qu’en Israël. Pour certains observateurs, cette affaire illustre la détermination persistante de l’État hébreu à faire la lumière sur le sort de ses soldats disparus, même plusieurs décennies après les faits. Elle rappelle également que le dossier Ron Arad reste ouvert, sensible et profondément ancré dans la mémoire collective israélienne, avec des ramifications régionales toujours actives.
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