Rien ne sera comparable à la joie de retrouver les otages. Non seulement pour leurs familles, mais également pour tout le peuple juif. Le devoir du gouvernement était de les ramener. Nous avons pleuré, prié pour eux durant deux ans ; nos soldats se sont battus pour eux durant deux ans. Leur retour était une obligation. Leur retour à tous sans exception .
Mais ce triomphe humain est payé d’un prix stratégique qui nous hantera.
Autrefois, nous avions un théorème de base : on ne négocie pas avec les terroristes. Aujourd’hui, nous signons un accord avec ceux qui ont assassiné, torturé, violé, kidnappé, et fêté dans la barbarie la plus sauvage nos frères et nos sœurs — dans les conditions les plus horribles depuis la Shoah.
Nous allons libérer 2 000 terroristes, dont les mains dégoulinent de sang juif et qui, inévitablement, reviendront au terrorisme. C’était pourtant la leçon que nous avions tirée de l’échange opéré contre Gilad Shalit : un soldat échangé contre plus de 1 000 terroristes — un encouragement implacable pour nos ennemis à réitérer les enlèvements — et un Sinwar libéré, initiateur du 7 octobre…
Nous aurons donc de nouveau 2 000 bombes humaines pointant une arme sur chacun des millions de Juifs habitant le pays et préparant, à D. ne plaise, le prochain 7/10.
Car il ne faut pas être dupes ! Et il faut comprendre le but de l’islam conquérant.
Il faut se souvenir, après les maudits accords d’Oslo, du discours du terroriste en chef Yasser Arafat, à Johannesburg, où il avait comparé les accords d’Oslo à la Hudaybiyyah — le traité où Mahomet accepta une trêve pour mieux se préparer ensuite — une image utilisée pour signifier qu’un cessez-le-feu n’est qu’une pause tactique, lorsque l’ennemi (sioniste) est trop fort, mais qui sera exploitée pour reconstituer les forces et préparer la suite du combat.
Dans le jargon musulman, il s’agit donc d’une énième trêve, une énième oudna, qui pourtant aveugle le « régime sioniste », encore trop englué dans la logique occidentale.
Mis à part tous les Juifs massacrés en ce terrible jour du 7 octobre — entre autres à la Nova et dans les kibboutzim — depuis le début de la guerre, 912 soldats sont tombés et 2 918 ont été blessés.
Ce sang juif versé sur cette bande de Gaza aurait dû avoir une conséquence unique : récupérer ce territoire, qui est une terre juive !
Le 7 octobre est arrivé parce que nous l’avons quitté ! Parce que nous avons laissé ce territoire se transformer en base terroriste entre les mains de nos ennemis sanguinaires.
Le gouvernement israélien de l’époque pensait le laisser aux «modérés » de l’Autorité arabe « palestinienne ». Un an plus tard, les Gazaouis élisaient le Hamas au pouvoir.
C’est inévitablement ce qui se passera demain si l’accord se maintient et que Gaza est redonnée à nos ennemis, même s’ils sont appelés « technocrates » dans l’accord.
Et que dire des nations du monde, qui étaient de tout cœur avec ces Juifs qu’on assassinait, et qui se sont retournées presque à l’unanimité contre nous dès que nous nous sommes relevés et avons combattu — provoquant en route un réveil de l’antisémitisme explosif.
Certaines ont eu l’outrecuidance de reconnaître l’État terroriste de Palestine.
La seule réponse à cet affront aurait été, au minimum, l’application de la souveraineté juive sur notre Judée-Samarie, en plus de la bande de Gaza.
Après ce terrible séisme qui a secoué notre nation, nous aurions dû au moins prendre le contrôle total de la bande de Gaza (ce qui avait été fait en douze heures lors de la guerre des Six Jours), encourager le départ massif des Gazaouis et y réimplanter des localités juives — seules garantes d’une véritable paix.
Car ce n’est qu’en anéantissant totalement l’espoir de nos ennemis d’avoir un jour un État qu’ils baisseront les armes.
C’est cela que nous aurions dû obtenir avec cette guerre — et non pas établir, dans le 19ᵉ point des 21 points de Trump, la possibilité future d’un État « palestinien ».
Nous pouvons remercier le président Trump pour son soutien à l’État juif. C’est un véritable ami, qui nous avait proposé d’ouvrir les portes de l’enfer à Gaza et de faire émigrer les Gazaouis.
Il a perdu patience face à notre hésitation à nous comporter en légitimes propriétaires des lieux et en vainqueurs. Je ne l’en blâme pas : nous n’étions pas encore prêts, faut-il croire.
Nos soldats, eux, l’étaient. Ils ont détruit ce qu’ils pouvaient, éliminé autant de terroristes qu’ils pouvaient — dans le cadre des « ordres » donnés par des haut gradés formés aux tendances progressistes et qui ont oublié ce que signifie le mot victoire.
Le peuple s’est réveillé, en grande partie, de sa léthargie et de sa naïveté. Mais il reste encore des gens qui n’ont pas compris.
Aujourd’hui, le cœur juif fond lorsqu’on parle de restituer les otages — et c’est normal, car tout le monde, sans exception, veut les revoir.
Mais si cet accord devait continuer, nous devons impérativement nous préparer immédiatement à la prochaine guerre.
Car elle aura lieu.
Il suffit de voir les réactions de nos ennemis, qui perçoivent cet accord comme une faiblesse d’Israël.
Mahmoud Abbas a déjà déclaré qu’il attend l’application de la solution à deux Etats – garantie que le terrorisme va reprendre de plus belle malheureusement.
Oui, les otages rentrent, et nous nous réjouissons du plus profond de nos cœurs. Mais le roi est nu : on célèbre la victoire passagère sans voir qu’elle ouvre la porte à la prochaine guerre.
Que nous puissions comprendre ce qu’on attend de nous sans un nouvel immense malheur.
Qu’on apprenne à réagir en propriétaires.
Qu’on apprenne à réagir en véritables hébreux !
Me Nili Naouri, Présidente Israël Is Forever Moreshet Jacques Kupfer