Hachem, mon Maitre

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Autour de la table de Chabbath  n° 357 Lekh Lekha  

Notre paracha traite de différentes épreuves qu’Avraham Avinou a traversées au cours de sa vie. En particulier sa montée en terre d’Israël, la famine qui sévit à son arrivée, sa descente en Egypte puis la guerre des quatre rois contre les cinq rois. Après toutes ces difficultés, la Parole divine S’adressa à lui en lui disant qu’il mérite une grande descendance (alors qu’il n’avait pas  encore d’enfant). Avraham demanda : « Hachem, mon Maître, en quoi je saurai que ma postérité héritera de cette terre ? » Les Sages (Berakhoth 7) enseignent que c’est la première fois qu’un homme a appelé D’ par « Adon/maître« . La chose mérite son explication.

Jusqu’à présent le monde avait la connaissance en un D’ Créateur du monde. Il faut savoir que l’homme savait que le monde avait été créé par Hachem. Mais avec le temps, les générations n’ayant pas reçu la Tora ont commencé à servir les astres en tant qu’intermédiaires avec D’. Ils se disaient que Hachem est trop élevé pour qu’on Le serve directement. Rapidement, la population a commencé à détacher ces intermédiaires du service de D’ et à en faire des idoles (Rambam CH 1 Hil’ Avoda Zara). A l’époque d’Avraham, toute la civilisation servait des multitudes d’idoles depuis le soleil et la lune jusqu’aux statues d’or et de bronze. C’est Avraham, le premier des hommes qui s’est détourné de tous ces cultes et a dévoilé au reste du monde qu’il n’existe qu’un seul D’ sur terre. De plus, de notre passage on apprend qu’Avraham a démontré que D’ est le Maître sur terre. En disant « Hachem mon Maître », Avraham lança une flèche contre beaucoup d’idéologies. Hachem n’est pas seulement le D’ Créateur du monde, Qui a une fois agit et depuis S’est retiré, mais c’est Celui Qui agit sur l’humanité, comme un maître peut régir son palais. C’est Lui Qui a la possibilité de changer les lois de la nature comme Il le désire. Par exemple Avraham savait que d’après les astres il était né avec un Mazal/signe astrologique signifiant qu’il ne pourrait pas avoir d’enfants. Hachem lui dit alors: « Sors de ta vision erronée ! De la même manière que tu ne peux pas compter les étoiles du firmament, ta descendance sera innombrable. » Le message de Hachem est qu’un homme peut OUI changer son destin ! Avraham s’est tellement élevé en se liant avec Hachem qu’il aura le mérite d’avoir une descendance. Depuis, Avraham dévoilera au reste de l’humanité la foi en un D’ unique Qui exerce Sa providence.

C’est pourquoi on l’appelle Avraham « Ha ‘Ivri », l’homme qui s’est tenu sur une berge du fleuve tandis que l’humanité se trouvait de l’autre côté (‘Ivri veut dire, de l’autre côté).

Il existe un Midrach très intéressant sur les débuts d’Avraham. Nous connaissons ses difficultés à Our Kasdim. Là-bas son père était marchand d’idoles. Et le jeune Avraham après avoir réfléchi sur le sens de ce monde, est arrivé à la certitude qu’il n’existe qu’un seul Créateur du monde. Suite à cette découverte, il cassera toutes les idoles de son père. Or, le roi de la région, Nimrod, voyait en Avraham un révolutionnaire qui remettait en jeu son pouvoir. Il décida de le jeter vivant dans une fournaise ardente. Le jeune Avraham ne renonça pas à sa foi et préféra être jeté au feu plutôt que de vivre une vie d’idolâtre. C’est alors qu’Hachem fera un grand miracle. Durant les trois jours durant lequel le feu brûlait, la population locale pouvait voir Avraham se promener dans la fournaise comme dans un jardin fleuris et verdoyant !! Et finalement Avraham sortit indemne de cet épisode. Le Machguia’h de Poniowez, rabbi Yé’hezquiel Lévinstein zatsal pose une question (extraite de Tlallalé Orot sur la Paracha). Pourquoi ce grand miracle (de la fournaise ardente) n’est mentionné dans aucune paracha ? Il répond que la manière dont Avraham a agi n’a pas été dictée par Hachem. C’est le jeune Avraham qui a été au bout de ses convictions et a décidé de se jeter dans les flammes. Avraham l’a fait au péril de sa vie sans chercher le miracle. Par contre plus tard, lorsque Abraham prend son fils Its’hak pour l’amener en holocauste, c’est écrit dans la Tora. Le Machguia’h explique : un homme est prêt à se sacrifier pour ses idéologies mais cela ne montre pas encore que c’est vrai (il n’y qu’à regarder ce qui se passe au Proche Orient et ailleurs…) ! Mais plus grand encore est l’épreuve quand c’est un commandement de Hachem qui va à l’encontre de son raisonnement comme la ligature d’Its’hak. L’épreuve est bien plus grande à surmonter.

Une autre réponse un peu similaire, c’est que la Tora n’a pas voulu marquer « noir sur blanc » cet évènement, car Hachem veut que le Clall Israël base sa foi et son esprit de sacrifice sur les commandements de la Tora et non sur une imitation aveugle même des plus grands faits de nos saints patriarches. En effet, les cas sont débattus dans le Talmud, dès fois il y a Mitsva de se sacrifier mais il existe des cas où c’est interdit. Donc on aura besoin de l’avis de nos maîtres pour savoir comment agir.

Tora et ‘Hessed (générosité)

Cette semaine je vous gratifierai d’un très beau sippour, une histoire vraie qui s’est déroulée ces dernières semaines en Terre Sainte. Il s’agit d’un jeune Avrekh, homme qui s’adonne à l’étude de la Tora pour le plus grand bien du peuple juif, père de 4 enfants (ken yirbou) et qui habite la ville de Tora, Bené Braq. Pour les dernières fêtes de Soukot il invita son oncle de ‘Haïfa. L’oncle était ravi et après tous les préparatifs, la petite famille se retrouva sous la Soucca le premier jour de fête. Le repas se déroula de la meilleure des manières autour d’une magnifique table de Yom Tov avec les enfants et l’oncle heureux de partager ces moments élevés, chez son neveu. Après le repas il était déjà bien tard (proche de 23h30) notre Avrekh (Chlomi) commença à organiser le couchage dans la Soucca, car c’est une Mitsva d’y dormir tous les jours. Seulement Chlomi s’aperçu d’un problème majeur, c’est que le toit amovible de la Souka de son voisin était juste au-dessus d’une partie de sa Soucca ! Le problème est majeur quant à la validité de sa Soucca (puisqu’au niveau de la Halakha son toit doit être sous ciel et non sous un toit de maison ou les branches d’un arbre). En fait le voisin avait dernièrement agrandit sa maison et avait changé l’endroit de sa Soucca… Chlomi avait devant lui un dilemme : seule une personne pouvait dormir sous sa Soucca. Il fallait choisir entre son oncle et lui-même. D’un côté c’était lui le chef de famille donc la Mitsva lui revenait, d’un autre côté son oncle était son invité de marque et ce n’était pas très convenable de lui dire de dormir dans l’appartement alors qu’il était venu de ‘Haïfa. Chlomi eu alors une idée de génie. Il dit : « Mon cher oncle j’ai oublié de te dire une chose : le premier jour de fête j’ai l’habitude de ne pas dormir la nuit dans la Soucca, mais je passe la nuit à l’étude de la Tora. En effet, d’une manière générale après tous les préparatifs de fête les gens sont exténués de tous les efforts et peu de gens étudient la Tora. J’en profite pour l’étudier ! » L’oncle était satisfait et s’installa sous la soucca pour y dormir comme un ange… Tandis que Chlomi partit dans la nuit à la recherche d’une Soucca communautaire. Bénit soit Hachem dans son quartier (du côté de re’hov Maïmon) il y avait une belle et grande Soucca d’une Hassidouth connue qui était en fonction (électricité). Notre Avrekh modèle s’installa et se dit si je suis déjà arrivé là, je vais étudier et pas commencer à dormir… Il était 1 heure du matin la nuit de fête de Souccoth (Bené Brak 2022). Notre homme prit de gros volumes du Talmud et commencera son étude avec assiduité et beaucoup de « brenn », d’élan. Plusieurs fois le sommeil commençait à le prendre mais il se rinçait la tête à l’eau froide pour reprendre vigoureusement son étude. Vers les 2h30 un homme de belle allure rentra dans la Soucca de la Hassidouth et dévisagea notre Chlomi à l’étude. L’étranger avait l’air d’un américain nanti avec un chapeau feutre bleuté, une grande rosace et un magnifique costume… Cet homme s’approcha de Chlomi et lui demanda avec un fort accent ce qu’il faisait à une heure si tardive. Chlomi ne répondit pas car il ne voulait pas être distrait. L’Américain qui était en fait canadien lui demanda à nouveau ce qu’il faisait dans la vie, etc… Chlomi répondit très succinctement qu’il est Avrekh-Collel avec 4 enfants et qu’il est dans cette Soucca de quartier car il n’a pas la place pour dormir. Le canadien était très attentif aux réponses de Chlomi… Il lui demanda s’il était propriétaire de son appartement. Chlomi était un peu agacé mais répondit très succinctement que non il paye 4300 chékels/mois. Le Canadien dira Baroukh Hachem j’ai trouvé exactement ce que je veux ! » Le touriste partit de la Soucca et laissa Chlomi à l’étude. Le lendemain, à la sortie du Yom Tov, on frappa à la porte de Chlomi. C’était ni plus ni moins que le canadien de la veille ! L’homme rentra dans le petit appartement de Chlomi et lui dit : »Tu es exactement la personne que je cherche depuis des semaines ! Je viens du Canada et j’ai de nombreux business jusqu’en Terre sainte. Tout le long de l’année j’aide les institutions de l’Admour, le rav de la Hassidouth où tu as passé ta veillée. En récompense à mon soutien, l’Admour m’invite chaque année à passer Souccoth en sa compagnie. J’en profite pour me baigner dans l’étude de la Tora. Seulement tout le long de l’année je n’ai pas de temps à consacrer à l’étude. Cela fait des semaines que je cherche à faire un contrat avec un Avrekh de ‘Yissakhar et Zevoulon’ (ndlr : il s’agit d’un accord entre un nanti et un Avrekh. Ce dernier rétrocède la moitié, de son étude de la Tora, le mérite de la Mitsva en faveur du sponsor tandis que le second s’engage à le soutenir dans son étude journalière. Le canadien lui demanda : « Si tu es d’accord on va de suite faire cet accord auprès du Beth Din ! » Chlomi réfléchit et donna son accord. Les deux se rendirent rapidement dans les institutions de la Hassidouth et devant trois juges rabbiniques, signèrent un contrat en bonne et due forme. Chlomi s’engage à donner la moitié de sa part de Tora qu’il étudie depuis ce jour, en contrepartie il reçoit la somme mensuelle de 5000 euro et un appartement de cinq pièces en toute propriété dans un nouvel immeuble « boutique » (de très haut standing) dans le centre de Bené Brak (re’hov Pétiah/à la place de Ossem) »… (Ndlr : les prix de l’immobilier en Erets sont vertigineux…) ». Fin de l’histoire vraie qui s’est déroulé il y a tout juste, trois semaines… Comme quoi il existe des miracles encore de nos jours… Et lorsque l’on fait la Mitsva d’inviter son prochain/’Hessed et qu’on fait preuve de sacrifice pour l’étude de la Tora, Hachem ne nous oublie pas.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut

 David Gold

 

Une bénédiction à Ruben-Réouven Melloul de Raanana à l’occasion de son mariage, on lui souhaitera qu’il construise sa nouvelle maison dans la Tora et les Mitsvoth, Mazal Tov !

 Une bénédiction à ses parents, son père  Alain Melloul orthodontiste spécialiste  à Raanana, et son épouse ainsi que toute la famille Mazel Tov!

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