Il n’y a plus aucun doute : soit Guimel ou Shass !

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Autour de la table de Shabbat,  n° 355 BERECHIT                                                                                          

Cette semaine on commencera la nouvelle année avec  la première section de la Tora : « réchith »/ Au commencement. Il s’agit du récit des premiers jours de la création du monde ainsi que du début de l’histoire universelle avec Adam et ‘Hava et la consommation du fruit défendu.

Comme il s’agit des prémices de l’histoire, notre sainte Tora aurait dû commencer par la première lettre de l’alpha-bet : Aleph. Or Beréchit commence par Beth /ב  : la deuxième lettre de l’alphabet. Plusieurs explications sont données. La première est que D’ a voulu commencer la création sous le signe de la bénédiction, car « Beth » à la valeur numérique de 2 : le premier des multiples. Pour nous apprendre que Hachem donne Sa bénédiction à Son œuvre. De plus, les Sages, de mémoire bénite, enseignent que la lettre Beth a la valeur numérique (2) et fait allusion aux buts de la Création, car mes lecteurs le savent pertinemment bien, ce monde a été créé avec un but particulier. Donc l’univers a été créé pour deux buts précis qui sont « Israël » (le peuple juif) et la « Tora » (l’étude et son application). C’est à dire que lorsqu’un membre de la communauté juive de la région parisienne choisit après maintes réflexions de rajouter une heure d’étude, il valide la création du monde.

L’idée est encore plus profonde puisque les Sages enseignent que le globe se maintient jour après jour par l’étude de la Tora (Michna dans Pirké Avoth 1.2 et la Guemara Chabbath 88, voir aussi Nefech Ha’haim chap 1). D’après cet axiome, il se peut qu’un homme –toujours natif de la région parisienne-  qui n’a pas passé une bonne nuit en cette fin d’octobre, s’est levé bien avant l’aurore. Et au lieu de prendre son smart (avec filtre… pour sûr…) pour connaitre les dernières nouvelles d’Alsace… il a préféré ouvrir –Lehavdil- une page de Guemara qu’il avait étudié a son cours du soir (cette fameuse heure d’étude qu’il avait rajoutée) : bravo ! Or, il ne savait pas que dans le même temps sur toute la planète nul être humain n’étudiait la sainte Tora  (par exemple à New-York il y avait une gigantesque panne d’électricité qui entrainait que toutes les Yechivoth et Collelim s’arrêtent de fonctionner). Donc il se peut bien que notre homme de Puteaux ou d’Enghien soit l’homme de la situation et durant quelques minutes par le mérite de son étude, il a sauvé le monde d’un cataclysme… Cela peut paraitre étonnant mais il est rapporté qu’une fois le Gaon de Vilna s’est levé devant la venue d’un enfant qui venait lui poser une question de Halakha. Les disciples du Gaon demandèrent au rav la raison de tant d’honneurs, le rav répondit que ce jeune garçon avait étudié la Tora au moment où personne ne l’étudiait :  c’est lui qui avait alors maintenu le monde !

La Michna dans Pirké Avoth (5.1) enseigne que le monde a été créé par dix paroles (dix fois il est mentionné « Hachem dit. »… A dire vrai, il n’est écrit que 9 fois « Et Hachem dira.. » Seulement le premier verset « Au commencement… » est considéré comme s’il était écrit « Hachem dit : Au commencement… »; car les cieux et la terre ne peuvent être créés sans la parole de D’).La Michna demande : pourquoi D’ a-t-Il eu besoin de 10 paroles, Hachem aurait pu créer le monde avec une seule parole ? La réponse donnée est qu’Hachem a créé ce monde avec dix paroles pour rétribuer d’une meilleure manière les Tsadikim qui maintiennent ce monde créé par dix Paroles. A l’inverse, la profusion de paroles vient punir les mécréants qui détruisent ce monde créé par dix paroles et pas une seule (casser ou endommager un objet à deux sous n’a pas la même gravité que lorsqu’il s’agit d’un bijou de grande valeur…).  Car on le sait ; Hachem juge le monde à Roch Hachana. Si toute la population du globe se comportait mal, la sévérité du jugement de D’ entrainerait de lourdes destructions.

Seulement il existe d’autres explications sur cette Michna. Le rav Guedalia Sherrer zatsal (Mashguiah de la Yechiva Tora Vedaat à New York) explique que si le monde avait était créer par une seule parole il n’y aurait plus aucun doute sur la véracité du message de la Tora. Tout aurait été clair : les Tsadikim héritaient de ce monde et celui à venir, tandis que les mécréants étaient punis dans les affres du Guehinom (les enfers). On aurait aucun doute quant à la royauté de D’ sur terre et la Providence divine. Or,  cette si grande clarté entrainerait inévitablement que notre service divin soit biaisé. Il n’y aurait plus de liberté de choix de faire ou non (Autre exemple, pour les élections prochaines en terre Sainte il n’y aurait aucun doute pour la population qu’il faille voter pour Guimel –les ‘Harédims les orthodoxes –ou Chass- et certainement pas pour les partis de gauche). Donc pour ne pas en arriver là, Hachem a créé ce monde à l’aide de dix paroles et pas d’une. Chaque parole a répandue sa lumière dans ce bas-monde. Ces  éclats de sainteté ont pénétré les endroits les plus obscurs et restent cachés… Depuis lors, l’homme a sa place dans ce monde. Les choses saintes ne sont pas visibles (à première vue) et cela donne la possibilité à l’homme de servir D’ en toute liberté d’ailleurs  le monde s’appelle en hébreux « Olam », le même mot que  » Elem » : voilé, caché.

Il n’y a pas que ceux qui étudient la Tora qui auront droit au Gan Eden…

On finira par une touche d’humour qui a beaucoup de vrai. Le rav Chakh זצל rapportait une « perle » sur le rav Yossef Haim Zonnenfeldזצל  qui était le rav de Jérusalem il y a près 80 ans. Une fois, il était assis avec son épouse dans sa maison après déjà plusieurs dizaines d’années de mariage. Il disait alors à son épouse :’ Tu vois, à 120 ans quand je monterais au Ciel, on me posera la question : Haim, Haim est-ce que tu as vraiment étudié la Tora ? Est-ce que tu es vraiment un Talmid ‘Hakham pour avoir reçu tous ces honneurs au cours de ta vie (le rav était une personnalité de premier plan dans la communauté orthodoxe d’Israël)? A ce moment le rav rajouta avec beaucoup d’humilité : « Je n’aurais pas de quoi répondre devant le Beth Din du Ciel car il connait mon vrai niveau de Tora (le rav était particulièrement humble, cependant mes lecteurs doivent savoir que cet homme a laissé  de nombreux écrits et livres qui sont étudiés encore de nos jours au Beth Hamidrach…) ! Les anges du service divin viendront alors me prendre pour m’amener directement aux enfers. Seulement toi, ma vertueuse épouse, tu seras sans aucun doute au Gan Eden ! Car c’est toi qui a envoyé nos enfants au Talmud Tora et veille à ce que la maison ‘tourne’ alors que je suis au Beth Hamidrach. Donc TOUTE l’étude de la Tora de la maison est directement inscrit à ton actif dans le Ciel ! Pour toi on n’aura pas de revendication du genre : « Ton mari a passé un peu trop de temps à discuter au Beth Hamidrach alors qu’il aurait dû étudier durant ce temps perdu, ou encore qu’il a bu un café en trop » ! Puisque  tu as fait le maximum afin que j’étudie, ce ne sera plus ton problème. » Le rav fit alors une pause et rajouta :’ Mais voilà que tu seras au Gan Eden sans ton mari pour lequel tu as tant peiné toutes ces années ! Tu diras alors: ‘Qu’est-ce que vaut bien ce Gan Eden si mon « Haimké » (diminutif du prénom ‘Haim) n’est pas à tes côtés’ ? Alors pour tes honneurs on me feras monter  à tes côtés au GAN EDEN !’ Fin de notre histoire véridique. Au-delà de l’humour qui s’en dégage il y a une vérité qui nous est dévoilée : la part de nos épouses dans notre étude. C’est un partage équitable (entre l’homme et sa femme) peut-être plus encore car même si la qualité de l’étude (du mari) n’est pas optimale, il reste que l’abnégation de la femme afin que son mari soit au banc de l’étude est grand, donc le salaire de la femme –au jour de la rétribution du monde futur- sera entier !

Shabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut   

David Gold

Une bénédiction à Mendel Melloul et à son épouse (Raanana) afin qu’ils aient une belle descendance dans la Tora et les Mitsvoth

Une bénédiction à mon Roch Collel de Raanana le rav Asher Berakha et à son épouse à l’occasion du mariage de leur fils Mazel Tov !

Une bénédiction à ma ‘havrouta, mon compagnon d’étude le rav Moché Lévy et à son épouse (Bené Braq) à l’occasion du mariage de leur fils Mazel Tov !

Une Berakha à tous les Ba’houré Yechivoth, Avréhim qui reviennent sur les bancs de l’étude pour une belle étude de la sainte Tora. Qu’elle apporte la bénédiction et la sécurité à tout le Clall Israel !

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