Je pense donc je… CROIS !   

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AUTOUR DE LA TABLE DE SHABBATH  n°239 VAETHANAN, par le rav David Gold                           

On continuera à prier pour la guérison de Yacov Leib ben Sara parmi les malades du Clall Israel

(Ne pas lire durant la journée du 9 Av jusqu’au soir)

Notre paracha est la seconde du 5° livre de la Tora, Devarim. Ce dernier livre traite de toutes les recommandations que Moché Rabbénou donne au Clall Israël avant de rentrer en terre sainte. Nous sommes la dernière année de la traversée du désert, le dernier mois (Adar). Durant cette section Moché Rabbénou répétera un événement fantastique : les 10 commandements donnés quelques 40 ans plus tôt. Le premier commandement entendu par la communauté était : » Anokhi Hachem… / Je suis ton D’ Qui t’ai fait sorti d’Egypte ». Le Rambam dans son livre Séfer Hamitvoth -qui indique tous les commandements de la Tora- consigne ce décret comme le premier de toute la liste des 613 Mitsvoth. Et pour cause ! Ce : » Je suis ton D’ unique… » est la base de toutes les Mitsvoth ; c’est la croyance en un D’ unique qui nous a permis de sortir d’Egypte, D’ excerçant Sa Providence sur le monde entier). Donc lorsque l’on demandera à un quidam dans la rue : »Dis-moi, est-ce que tu es croyant ? » et qu’il réponde : »Oui ! » ; il aura en cela accompli le premier des 10 commandements : bravo ! Seulement les choses ne s’arrêtent pas là, car si la Tora se résumait à la croyance en un D’ unique, le judaïsme ne se différencierait pas tellement des autres grandes religions monothéistes de ce monde. Or il existe un Midrach (Mekhilta) (rapporté dans le commentaire sur le Séfer Hamitsvoth) sur ce passage de la Tora qui nous donne une allégorie. Un peuple réclame de son nouveau roi : « Donne nous des lois et des décrets afin de mieux te servir ! » Or le roi répond : « Avant de prendre sur vous mes décrets, prenez sur vous mon joug (ma royauté) ! C’est seulement après que je vous donnerais des décrets ! » C’est-à-dire que dans le judaïsme il n’existe pas de distinction entre Celui qui a donné les Mitsvoth et l’obligation de les pratiquer (le joug divin va de pair avec l’application des Mitsvoth). Et pour les esprits carthésiens –et j’en connais…- il y a une logique en cela. Car après avoir clarifié cet axiome: qu’il existe D’ Qui a créé les cieux et la terre, il est logique que Hachem ait une volonté sous-jacente. Car pour quelle bonne raison D’  aurait créé un si beau littoral maritime, de si belles montagnes et forêts ? Peut-être que les esprits carthésiens vont me répondre pour prendre sa glace (3 boules… tant qu’à faire) sur la grande place du village ?! Qu’est-ce que vous en pensez ?

On rapporte une anecdote intéressante sur le rav Cha’h, Roch Yechiva de Poniéwezh (Bené Brak). Il pose au début de son livre Avi Ezri une question : pourquoi appelle-t-on cette première Mitsva avoir foi en D’ ? Expliquait ce grand rav, la croyance en Hachem, c’est palpable ! Il n’y a qu’à regarder l’immensité des océans et des montagnes, on comprendra que D’ a créé ce monde. Avec un petit peu de réflexion, on arrivera à voir la Main de Hachem – donc ce n’est pas de l’ordre de la foi (d’une croyance), mais c’est du direct, du visuel ! Fin de l’étonnement du rav. En 1962 le Machguia’h (directeur spirituel de la Yechiva) le rav Levinstein avait rapporté ce même passage du livre du rav Chakh qui venait de sortir à l’époque, et avait énoncé dans la Yechiva : »La foi ce n’est pas seulement l’analyser et la comprendre, il faut la vivre tous les jours !  » Ce « Anokhi Hachem… » doit être vécu dans notre quotidien ! » Fin de l’anecdote. On aura compris de notre développement que le judaïsme n’est pas réservé à un cercle d’intellectuel de Paris ou de Navarre mais c’est avant tout une manière de vivre : voir la Main de Hachem dans sa vie, c’est faire vivre ce « Anokhi Hachem » !

Le 2° commandement c’est : » Tu n’auras pas d’autre dieu que Moi« . C’est l’interdit de l’idolâtrie. Certains de mes lecteurs vont me dire: la Tora parle d’une période reculée qui a existé à l’époque lointaine de la sortie d’Egypte mais de nos jours ce n’est pas un discours qui nous concerne… La réponse qu’on donnera c’est que les petites statuts de bronze et d’airain existent un peu partout dans le vaste monde (Chine/Inde…). Mais peut-être aussi que notre génération vit de l’idolâtrie déguisée avec le dieu IPhone qui est dans nos mains matin au soir, à presque chaque instant de la journée. D’ailleurs c’est lui qui m’oriente sur la bonne route à prendre, c’est grâce à lui encore que je fais mes courses (avec ou sans le corona…), c’est avec lui que je commande une bonne pizza à la maison… Il y en a même qui l’embrasse lorsqu’ils finissent la prière juste avant de l’éteindre (car pourquoi aller chercher le Sidour/livre de prière lorsqu’on a les applications dessus ?). Une vraie petite idole made in China… n’est-ce pas (et je ne parlerais pas des magnifiques documentaires provenant du grand Orient… D’ailleurs certains n’ont pas tellement appréciés mes digressions dans ce vaste domaine..)? Mais comme je ne suis pas qu’un pamphlet prônant l’orthodoxie… je tiens à finir par une question qui pourra vous accompagner durant ces jours de vacances… Il s’agit d’un problème qui s’est posé à une famille d’Anvers qui était partie passer des vacances dans un chalet de montagne en été (l’air sain de la montagne, il n’y a rien de mieux!). Or lorsqu’ils sont arrivés dans l’agréable chalet, ils ont découvert dans le salon style montagnard que trônait une grande croix à côté de la cheminé ! La famille a demandé aux Rabanim si elle pouvait le retirer tout le temps de la location puis au départ  le remettre à sa place d’origine. Pour comprendre le problème il faut savoir que dans la Tora, toute statue qui sert à un culte idolâtre il est interdit d’en tirer profit. Par exemple on ne pourra pas en faire un commerce ni simplement les regarder pour voir par exemple la beauté de l’art. Cependant, le Choul’han ‘Aroukh (Yoré Déa) fait une distinction si la statue a été vénérée ou non. Dans le cas où elle ne sert qu’à orner le salon mais n’a servi aucun culte idolâtre, elle ne sera pas interdite. Par contre, dans le cas où elle a été vénérée, il sera interdit d’en tirer un quelconque profit. Dans le cas qui nous occupe, puisque cet objet se trouve dans un village, il est fort probable que les habitants en ont fait un objet de culte.  Dans le même esprit, rav Moché Feinstein (Iguéroth Moché Y.D H 1 69) rapporte que les collectionneurs de timbres qui achètent et vendent des timbres de grandes valeurs peuvent faire leur commerce même lorsqu’il existe une effigie avec une croix. Car ce n’est que de l’art, ce n’est pas du religieux. Tandis que pour les médailles sur lequel est gravée une croix en titre honorifique, l’avis du rav Wozner sera plus sévère, on ne pourra pas porter la médaille de l’arrière grand–père qui l’ a reçu en main propre du maréchal français sur le champ de bataille dans les Balkans…

Revenons à la location de montagne, les Rabanim ont préconisé de retirer l’objet du mur. Seulement à la fin de la location il ne faudra pas –soi-même- le remettre au mur, car ce sera considéré comme si on accordait une valeur quelconque à son culte et qu’on était d’accord pour son service. Donc on demandera l’aide d’un gentil (pour le replacer). D’autres avis considèrent qu’il est préférable de le laisser au sol et ne pas le replacer (même à l’aide d’une tierce personne). Autre possibilité, de recouvrir d’un drap tout le temps de la location… (Extrait du feuillet hebdomadaire Vychma Moché Vaéthanan 778). On souhaitera à nos lecteurs de très bonnes vacances…

Jusqu’où va t’on rechercher la foi ?!

Il y a deux semaines j’ai diffusé une très étonnante anecdote dont une bonne partie des lecteurs n’ont pas pris connaissance et pour cause, mon feuillet était sur la Paracha Balak –l’erreur est humaine… (alors qu’en France et en Israël c’était celle de Pin’has ). Donc je tiens à diffuser cette histoire pour comprendre que la foi en D.ieu est une ASPIRATION de base pour les hommes et que beaucoup de nos jeunes –semble-t-il- vont chercher des réponses à leurs interrogations vers des horizons très étrangers à notre foi…et c’est très dommage…. Cette anecdote a le mérite (ou plutôt la honte) de se dérouler sous les cieux couverts de notre douce France… Il s’agit d’un rav d’Israel qui se rendait fréquemment au pays de Descartes pour juger des affaires monétaires et autres dans les tribunaux rabbiniques de Paris et d’ailleurs. Notre homme connaissait d’ailleurs le français. Une fois lors de son passage dans la capitale, il a été contacté par un des rabbins de communauté. Ce dernier au téléphone lui demanda de l ‘aider car une mère de sa communauté l’avait dernièrement contacté en lui dévoilant la grande tristesse dans laquelle elle baignait depuis quelque temps… En effet, son fils âgé de 18 ans, se trouvait depuis plusieurs mois dans la…. mosquée de Vitry- sur-Seine (sic) et n’en sortait plus ! Donc notre rav venu tout droit de Bené Brak (ou de Méa Chéarim… à l’époque il n’y avait pas le corona et les gens avaient un certains respect des orthodoxes du pays où coule le lait et le miel…) était demandé à la rescousse… Le rav prit les coordonnés de la pauvre mère et l’appelle. Au téléphone elle éclatera en sanglot : « Mon fils, mon fils… » il subit un bourrage de crâne, on le transforme en Moudjahid du peuple palestinien en plein cœur de la région parisienne… Sa grande peur c’était que dans quelques mois il se rende dans le  lointain Afghanistan afin de parfaire ses classes dans l’apprentissage du tir à la Kalachnikov et des tirs de grenades à mains… Notre super rav d’Israël écouta attentivement les paroles de cette pauvre mère et demandera de rencontrer le jeune bambin… La mère répondit qu’il n’y avait aucune possibilité de le voir, il était confiné (alors qu’à l’époque il n’y avait pas de corona) dans la mosquée et ne sortait pratiquement pas ! Notre rav raccrocha et réfléchit à deux fois. C’est un homme (ndlr, dont je ne connais pas l’identité) mais dont les aïeux étaient de grand Tsadik du Maroc. Il fit alors une prière à Hachem : « Par le mérite de mes grands-parents –qui n’avaient peur de rien lorsqu’ils ont traversé le Mellah de Marrakech suivis avec respect par leurs voisins arabes  qui embrassaient leurs mains par déférence- il demanda l’aide du Ciel pour sauver cette âme perdue dans la mosquée de Vitry… Notre Talmid ‘Hakham prit son courage à deux mains et demanda à son accompagnateur de l’amener à cette mosquée de Vitry… Il fut conduit devant le majestueux édifice (certainement payé par la manne saoudienne qui n’oublie personne en terre française…). Et il sonna à la porte de la mosquée, les gardiens ouvrirent la porte à notre majestueux rav (vêtu d’un grand chapeau, d’une longue veste et de Tsitsit aux quatre coins de son vêtements). Avant d’entrer il fit une prière : « D‘ Miséricordieux… Tu as un fils qui est enfermé dans cet édifice et à qui on inculque la haine contre son peuple (et lui-même). Je t’en prie, aide moi dans ma mission sacrée ! » Et le rav entra dans la fosse aux lions, armé de sa émouna (foi) en Hachem et de ses saints aïeux. Il savait que sa mission était chose sacrée : récupérer une âme égarée et la ramener à son Créateur. Il traversera alors des grandes cours vides et en final arriva dans une immense salle où se trouvait un imam qui haranguait la foule de ses élèves  assis sur des tapis. Le spectacle est très impressionnant ! Tous sont jeunes avec la barbe et le crâne rasé, habillés en djellaba (comme à Casa…). Le discours de l’imam est haineux contre l’occident et en particulier Israël, les Juifs et l’Amérique… Tandis qu’il subjugue la foule, notre Tsadik scrute la foule des élèves pour savoir où pouvait être le fils de cette pauvre mère. Et effectivement il reconnut un visage très renfermé qui lui semblait juif, au regard anxieux…Puis au summum de son discours l’imam dévisagea de loin notre rav de Bené Brak. Il criea : »Qui es-tu ? » Le rav dit : ‘Je suis venu t’écouter ! Votre excellence diffuse ses idées donc je suis venu apprendre. » Le rav ne perdit pas son sang-froid et continua : « Puis-je vous poser une question ? » l’imam ne s’y attendait pas, et comme il était devant un parterre d’élèves il fut affirmatif. Le rav lui posera une contradiction dans le Coran (il en existe de nombreuses, d’ailleurs ). L’imam répondit mais notre rav lui rétorqua qu’il existe une brèche dans la réponse… Il ne savait plus répondre… Il lança avec beaucoup de colère : »Qu’est-ce que tu fais ici ? Parle, mais rapidement ! » Il répondit lentement est très distinctement : « Nous sommes juifs : le peuple de la Tora ! Or parmi vous, il existe une âme de chez nous, et je tiens à la reprendre ! » L’imam répondit : « Ce jeune juif a été pris en effraction pour vol… C’était au départ un incroyant et aujourd’hui je l’ai sauvé (car il a maintenant la foi…). Hachem ne l’avait pas abandonné. » Le rav répondit : » Et si je te certifie que ce jeune deviendra dans le futur comme moi, plein de foi en D’, qu’il étudiera la Tora et sera un grand croyant, qu’est-ce que tu dirais ? » L’imam réfléchit, leva les yeux au Ciel : »Si tu jures que tu ne remettes plus les pieds ici, ce garçon sera pour toi ! » Je savais alors qu’il ne me restait plus que quelques minutes devant moi avant que l’imam revienne sur sa parole. Je m’avançais devant l’assemblé et j’ai crié : »Chema’ Israël Hachem Elokénou Hachem E’had ! Mes chers enfants, D’ attend votre retour. Venez avec moi à Jérusalem étudier la sainte Tora « … C’est alors que sortit des rangs le premier jeune que j’avais remarqué, mais d’autres jeunes s’échappèrent des rangs à droite et à gauche ! Dans le même temps l’imam criait : »Sortez, sortez… ». Tous se réunirent à mes côtés et je sortis escorté par TRENTE jeunes de la communauté qui devaient être envoyé en Afghanistan et en final se rapprocheront de la Tora et de la pratique des Mitsvoth… Fin d’une histoire qui fait froid dans le dos… Et qui montre qu’il est très dommage qu’une frange de la jeunesse de la communauté va puiser sa croyance en un D’ unique vers des religions qui sont aux antipodes du judaïsme… Donc aux parents et éducateurs de relever le grand défi et d’aider ces jeunes…

Chabat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut   

 David Gold

Je tiens à la disposition du public de nombreux livres d’un excellent ouvrage : « Au cours de la Paracha »qui vient de paraitre. C’est la première année de votre feuillet préféré…. Tout celui qui aimerait s’en procurer peut prendre contact sur mon portable (en Israel) : 00 972 ( 0)55 677 87 47.

 

      

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