Les cimetières en France – une importante réunion à Jérusalem

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Une importante rencontre à propos de la situation des cimetières en France et en Algérie s’est tenue à Jérusalem ce 3 Nissan.

Le rav Ye’hiel Bamberger chlita, dayan au Beth Din de rav Nissim Karélits, rav à ‘Haïfa et gendre du rav Wolbe zatsal, était à la tête de ce groupe qui associait aussi rav Yit’hak Hanau : il est le chef de service à la Mairie de Jérusalem pour les sites cultuels, et, à ce titre, de tous les cimetières de la capitale, d’un côté, et de l’autre, le Consistoire de Paris ainsi que Zaka-France représentés par M. Serge Benaïm.
La rencontre s’est passée dans une bonne ambiance, quand les deux côtés visaient à arriver à des solutions selon la Halakha.

Les rabbanim présents ont exprimé leur profonde inquiétude à l’égard de la situation des cimetières en France, quand en aucun autre pays au monde on ne peut constater une telle conduite d’abandon. Il n’y a pas dans la région parisienne de cimetière appartenant à la communauté, et l’ensemble des Juifs doivent se suffire des sites funéraires municipaux, dans lesquels la municipalité peut agir à son gré.

Les « indigents » ont droit à une tombe pour 5 ans offerte par la municipalité, puis leurs restes funéraires sont exhumés et incinérés. Nombre de Juifs prennent des concessions, souvent par ignorance, pour une courte période, 30 ans au plus, sans se demander qui de la famille sera encore présent à l’expiration du bail pour payer à nouveau la location du lieu, et en l’absence de descendants directs, la municipalité fait effectuer une exhumation administrative : les corps sont à partir de ce moment entreposés dans un ossuaire municipal parmi des non-Juifs et les plus malchanceux sont incinérés.

Mais même dans le cas de l’acquisition d’une concession à perpétuité, quand le temps fait que finalement la tombe commence à se fissurer et à devenir « dangereuse pour le public », la municipalité décide également de détruire le monument funéraire et d’en exhumer les restes funéraires, pour agir avec eux comme dit précédemment.

De plus, comme en fait il ne reste plus de place dans les cimetières parisiens, on ne peut trouver où enterrer les morts qu’en exhumant un autre Juif dans ce but (environ  2 400 enterrements par an !) ou qu’en reprenant une tombe d’un non-Juif, auquel cas les fossoyeurs devant la complexité de la tache laissent très souvent une partie des ossements de l’ancien occupant dans la place.

 

Les rabbanim ont fait part de leur profonde affliction devant  le silence qui règne dans ce domaine, quand personne n’informe le public de l’énormité des problèmes :

  1. Il ne fait aucun doute qu’il faut absolument que soit lancée une campagne d’information à cet égard.
  2. Il faut que soit entreprise une démarche face aux autorités nationales pour arriver à obtenir un cimetière pour la communauté.
  3. Il faut qu’entre temps une autre option soit proposée au public dans les départements français où la loi est différente (Alsace-Lorraine, à une heure de train de Paris !).
  4. Il a été conclu encore qu’il est absolument interdit de mettre en terre des Juifs dans un carré « réservé » à la communauté tant qu’il y reste encore des morts non-Juifs.

 

En ce qui concerne les cimetières en Algérie, où, on s’en souvient, après diverses hésitations, c’est un courrier personnel du rav Aharon Leib Steinmann chelita, que l’Eternel lui envoie une refoua cheléma, destiné au Président de la République, M. Hollande, a eu pour conséquence qu’une direction claire ait été mise en place et que le respect des sépultures soit admis. Le Grand rabbin de France s’était alors adressé au dayan Ehrentreu de Londres, et c’est sur la décision de cette autorité européenne que l’exhumation prévue a été interdite.

Cependant de nouvelles voix se font entendre en France : la situation en Algérie se serait dégradée, leur président est très malade, etc. Il faut donc revenir à la décision antérieure d’exhumer les sépultures, d’effacer certains cimetières afin de les « regrouper ».

Le rav Bamberger a exprimé très clairement que seules les grandes autorités du peuple juif peuvent se permettre de prendre des décisions à cet égard, et certainement pas des rabbins locaux ou nationaux, car ce que peut faire une communauté d’une importance telle que celle de France risque d’avoir des incidences dramatiques sur l’ensemble des cimetières juifs dans le monde qui font l’objet de convoitises foncières.

 

En conclusion de cette importante rencontre, les rabbanim ont exprimé le souhait que les responsables de la communauté de France commencent à se conduire dans ces importants sujets en respect total avec la Halakha.

 

 

1 Commentaire

  1. Il ressort bien clairement de cette réunion l’image générale que donnent les responsables communautaires français depuis plusieurs générations : allez dans le sens du pouvoir civil, car ils ne sont pas capables de penser autrement. Ils sont bloqués par leurs sentiments de soumission devant le pouvoir, et par leurs intérêts financiers, ou autres…

    C’est ainsi que leurs prédécesseurs ont indiqué aux Juifs de France de porter l’étoile jaune, et qu’il fallait faire confiance au pouvoir civil… Qui les a gracieusement envoyés dans les camps pour se faire massacrer !

    Là aussi : la municipalité ne vise qu’à une seule chose, c’est de récupérer le plus vite et le mieux des places dans les cimetières, afin de les revendre à nouveau.

    Si l’on s’en tient aux chiffres fournis en 2008 par l’adjoint au président du Consistoire, M. Bohbot, lui-même un homme politique connu, et à ceux fournis par celui qui était alors dayan au Consistoire, le rav Yirmiahou Cohen, la municipalité effectuait alors 1 000 exhumations de corps juifs par an.

    Et nous, au lieu de veiller au respect de la Halakha dans ce domaine, nous avons accepté avec servilité de jouer le jeu de la municipalité, et avons accepté que nos parents soient rejetés de leurs tombes, tout cela pour avoir diverses facilités de la part du pouvoir ! Vous comprenez ?

    C’est ce représentant du Consistoire qui l’a écrit sur votre site ! « Subventions, crèches, che’hita, dates d’examens, carrés confessionnels dans les cimetières… et d’autres exemples » (http://www.kountrass.com/suites-grand-scandale-de-division-59-de-pantin/).

    Aucun doute que si nous faisons comprendre aux autorités que nous avons nos règles, et qu’en aucune manière nous ne sommes prêts à passer outre, à laisser les restes funéraires de nos ancêtres repris de leur tombe, jetés dans un quelconque ossuaire, ou pire encore, incinérées, aucun doute que ces autorités le comprendront, et feront ce qu’elles peuvent en notre faveur, de même qu’elles ont accepté la demande de rav Steinmann chlita de préserver le respect des sépultures juives.

    Vous savez quoi ? J’ai peut-être tort. Mais je n’ai aucun doute que ceux qui ne tentent pas cette voie qui est celle exigée par la Halakha, ainsi que l’exprime là le dayan rav Bamberger, ceux qui l’évitent ont tort à 100% !

    Parce qu’ils n’ont pas essayé, parce qu’ils se sont pliés sans combat, comme de vrais Juifs de galout…

    R. Y. H., Jérusalem

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