L’attentat d’Adam : pourquoi ?

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Par Michèle Mazel

Les faits d’abord. Enfin les faits vus par Le Figaro :  jeudi – un Palestinien de 17 ans s’est infiltré dans une colonie et a attaqué des israéliens au couteau. L’un d’eux âgé de 31ans a succombé à ses blessures. Les deux autres ont été blessés, mais l’un a réussi à tirer. Le palestinien a été tué. Palestinien, Israéliens, colonie – tout est-il dit ? Hélas non.

Ce drame se déroule dans le petit village communautaire « Adam » qui compte environ cinq mille habitants. Une population « mixte » où religieux et laïcs vivent en harmonie.  Il se trouve en Cisjordanie. Une colonie donc, pas de doute. En regardant de plus près, on découvre que cette colonie se situe à un peu plus de deux kilomètres au nord-est de Jérusalem.

En grande banlieue sinon en banlieue tout court mais une colonie tout de même. L’Israélien tué, homme sans histoire, avait deux enfants très jeunes.  Selon la presse israélienne, il était sorti de chez lui pour aller préparer une surprise à sa femme.

Veuve aujourd’hui. Les petits réclament leur papa. Les funérailles se sont déroulées dans un village – pardon une colonie – en était de choc.

Il ne faudrait, pourtant pas, oublier l’autre dimension de ce drame. L’autre mort. Le terroriste, l’assassin palestinien pour les uns, le héros pour les autres et pour les siens. Celui qui a été tué avant de pouvoir continuer à frapper et faire d’autres victimes.

Il s’appelait Mohammed Tareq Yousef. Il avait tout juste dix-sept ans.  Encore au lycée ou l’équivalent local. Un visage buté, comme c’est souvent le cas chez des adolescents qui cherchent leur voie, une chevelure un brin romantique. Et l’inévitable page sur Facebook.

Seulement hier soir, ce garçon tranquille est sorti de chez lui avec un gros couteau. Il s’est dirigé vers le village et, arrivé devant la clôture de sécurité, a sauté sans difficulté par-dessus.

Une clôture à vrai dire bien modeste. Ni électrifiée ni dotée d’équipements sophistiqués pour détecter les intrus. Depuis sa création en 1983 le village – pardon la colonie – vivait en bon voisinage avec le Palestiniens d’alentour.  Et il a tué un père de famille de trente et un ans qu’il ne connaissait pas et n’avait jamais rencontré. Il a blessé deux autres personnes qu’il ne connaissait pas non plus.

Ah oui. Avant de partir il avait rédigé une longue tirade sur sa page, une diatribe plutôt, contre Israël et ses agissements à Gaza et en Cisjordanie. Il avait terminé en déclarant que le temps de la révolte était venu.

Sa famille est en deuil.  Son village est aussi est en état de choc. Peut-être pas tant du fait de sa mort que du fait des mesures répressives auxquelles il s’attend. Et personne ne va véritablement se demander pourquoi.

Pourquoi un adolescent, qui a toute la vie devant lui, prend la décision d’aller tuer des Juifs et s’en va seul dans la nuit.

Parce qu’il faudrait peut-être alors évoquer l’éducation à la haine depuis la tendre enfance, les livres de classe -publiés avec le financement de l’Union européenne – diabolisant Israël et les Juifs et leur déniant tout droit sur « la Palestine historique. » Evoquer aussi les prêches du vendredi, les stations satellitaires arabes et les discours d’un négationnisme de plus en plus virulent du président Abbas.

Par Michèle Mazel

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