Le droit à la parole

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L’épisode du rav Péretz laisse rêveur.

Il a osé dire qu’il y avait moyen d’aller contre les pulsions personnelles, et d’aider des jeunes religieux qui se sentent portés vers des gens de leur sexe à dépasser cela et à corriger cette pulsion – on appelle cela en hébreu moderne tipoulé hamara.

Inutile de préciser que, pour une personne religieuse, si de telles pulsions se révèlent en la personne, elle ne peut que les repousser et s’y opposer, puisque la Tora les interdit. Pour le monde moderne, dans lequel tout est permis, bien entendu ceci l’est aussi, et l’on ajoutera de belles phrases du genre il faut savoir s’assumer, etc.

En soi, le débat est théorique, mais on y ajoute un élément inquiétant : en effet, du fait de cette tentative de faire changer les choses, les jeunes peuvent en arriver à ne pas supporter ce qui leur est dit et à se suicider ! C’est donc que les tipoulé hamara sont dangereux, et il faut lutter contre eux.

Quant au pauvre rav Peretz, anciennement Grand rabbin de l’armée de l’air, et personnalité importante du public nationaliste religieux, fraichement nommé ministre de l’Education Nationale, il a fait les frais de l’esprit libre qui règne de nos jours et du feu qui est lancé contre toute personne s’approchant de Bibi, dans le but avoué d’attaquer le Premier ministre en personne.

Après l’attaque généralisée dont le rav Péretz a fait les frais, finalement quelques voix normales se font entendre : entre autres, que quand un jeune se présente aux services psychologiques, souffrant de contradictions entre sa personnalité et la Tora, que doit-on faire, si ce n’est de tenter de l’aider ? C’est dangereux ?! Mais qui nous dit que ce n’est pas sa souffrance elle-même qui le met en danger, et que si, ‘hass veChalom, il en arrive à des actes extrêmes, ce n’est pas les conseils que l’on a tenté de lui donner qui l’amènent à cela, mais son incapacité de dominer ses pulsions ?

Ces voix normales proviennent de responsables pédagogiques oeuvrant dans le cadre des écoles qui viennent appuyer la démarche du rav Péretz et repousser les critiques. Ynet s’en est fait l’écho, ce qui n’est pas évident.

En conclusion, il est plus que probable que l’attaque dont a souffert le rav Péretz ces jours-ci n’est qu’un exemplaire de plus du côté odieux des média et des hommes politiques locaux, qui tentent de faire feu de tout bois pour arriver à leur saint but ultime : finish avec Bibi. Quant au problème lui-même, il existe, en particulier dans le public des jeunes religieux, et ce n’est certainement pas les représentants des partis politiques généraux, ouvertement non-religieux, qui ont leur mot à dire en l’occurrence : qu’ils se contentent d’avoir déjà dans le pays un ministre (de la Justice) qui n’est pas parvenu à se dominer dans ce domaine, pour laisser le public concerné se tourner vers des solutions qui, si elles ne sont pas idéales ou définitives, ont le mérite d’exister !

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