Le qui-vive du Chabbath

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Biniyamin Nethaniahou a invité voici quelques jours un panel imposant de journalistes orthodoxes. A leur grande surprise, cette rencontre a duré cinq heures d’affilée, durant lesquelles le Premier Ministre a tout fait pour convaincre ces journalistes de ses capacités très développées de gérer le pays, ainsi qu’il le fait du reste depuis 20 ans. Il conserve toutes ses forces, et l’a prouvé. Ce, d’autant plus que son équipe gouvernementale est de haut niveau, homogène, et qu’aucune crise n’est à l’horizon.

Soit. Mais deux jours après, il a eu l’occasion de recevoir en ricochet l’exigence sine quo non en provenance des partis religieux de faire cesser les travaux d’aménagement d’une station de chemin de fer en plein Tel Aviv, devant continuer même durant le Chabbath. Le ministre des Transport, ‘Haim Catz, a permis cela, et les partis religieux s’opposent avec virulence à une telle transgression, a priori sans aucune justification.

Et vlan, une crise politique s’est développée, suivie de longs débats au courant de la nuit du jeudi au vendredi (25-26 août).

Du reste, l’un des points critiques est que ce genre de question dépende actuellement de chaque ministère, au lieu que ce soit le ministre de l’Intérieur qui les gère. On s’en souvient : ce dernier n’est autre que le rav Arié Dérhy, qui très certainement verrait d’un autre œil ce genre de dispense du respect du Chabbath.

La conclusion vendredi matin a été que Nethaniahou a du faire preuve de ses hautes capacités de gestion : il a forcé le ministre des Transports de changer de cap, de restreindre au possible les travaux concernant la voie ferrée, mais a laissé la permission concernant la voie « Ayalon » en place dans la mesure où il peut y avoir danger à les effectuer en semaine…

Ceci, non sans que le Grand rabbin actuel de Tel Aviv, le rav Israël Méïr Lau, fasse part de ses critiques concernant la notion de « sakanath nefachoth », de cas de danger réel pour le public : c’est une notion fort élargie ces temps-ci, trouve-t-il, et le respect du Chabbath perd de son impact, à Tel Aviv en particulier.


 

Le résultat, une fois le Chabbath passé, n’est pas très bon : les travaux ont été effectués, ‘Hayim Kats n’a pas oublié de se réclamer attaché au judaïsme traditionnel, mais aussi exigeant de la part des orthodoxes de céder devant les impératifs de la vie en commun.

La question – posée par les députés orthodoxes – est de savoir à quel point il y avait urgence, et à quel point il y avait « danger » à ne pas lancer ces travaux le septième jour.

Et la vraie question est, finalement, jusqu’à où vont aller les partis religieux : faire tomber le gouvernement ? Rappelons-nous qu’il y a déjà eu un précédent, quand du fait du transport un vendredi soir d’une grande turbine en l’an 2000 a entraîné le départ des groupes religieux du gouvernement Barak.

Une autre option qui semble être envisagée : exiger la démission du ministre Kats, traité de menteur…

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