Le rabbi de Kalov : les bienfaits de l’étude de la Tora

0
112

«Ya’akov arriva ensuite à Chalem, ville de Chekhèm » (Beréchit 33,18)

À notre époque où les athées et les ennemis de la religion ont de plus en plus d’influence et de poids dans les instances du pouvoir, les propos de nos Sages à la fin du traité de Sota (49b) se réalisent : à la période précédant la venue du Machia’h, on observera des changements et les gouvernements prôneront l’athéisme et le relâchement des mœurs, et ridiculiseront ceux qui poursuivent les traditions ancestrales et les lois et valeurs qui ont toujours été dominantes dans le monde.

Mentionnons une belle parabole de nos Sages, qui explique la situation actuelle par le biais de cette fiction : un roi puissant possédait une grande île en pleine mer. Le sol de l’île était fertile, il était possible d’y cultiver des produits sains, ainsi que des arbres solides pour la construction. Le roi envoya un groupe important d’habitants pour y résider plusieurs années, afin d’y faire pousser des produits agricoles et des arbres qu’il pourrait ensuite importer pour les résidents de son royaume.

Cette île présentait toutefois un inconvénient : une plante y poussait, à partir de laquelle on pouvait produire un « chocolat » très sucré. Au moment de le manger, il avait un goût extraordinaire, mais il contenait une substance qui entraînait, après sa consommation, des troubles, à l’image des drogues dangereuses et interdites par les États. Le souverain les mit en garde : abstenez-vous de cultiver cette plante et de la consommer.

Dans un premier temps, la majorité des résidents suivit la mise en garde du monarque, et seule une minorité consomma la plante et en conséquence, devint fou. Mais au bout d’un certain temps, de nombreux résidents décidèrent de planter de nombreux champs de ces plantes, à partir desquelles ils fabriquèrent ce chocolat, prisé par les acheteurs. Ils préparèrent une grande publicité vantant les mérites de ce produit, et réussirent ainsi à créer une dépendance, au point que la majorité des habitants de l’île commencèrent à se conduire comme des déments.

Ce fut un grand désastre. Ils oublièrent le roi et cessèrent de travailler. Ils cessèrent également de consommer des aliments sains et de prendre leurs médicaments habituels. Ils déchirèrent leurs vêtements et se roulèrent dans la boue. Ils furent même capables de sauter d’un toit, de se casser la jambe, sans établir le lien entre le saut et la fracture. Ils effectuèrent d’autres choses dangereuses qui entraînèrent de grands dégâts corporels et matériels.

Un homme sage qui vivait sur l’île rassembla sa famille et lui dit : « Je suis certain que vous êtes assez intelligents pour être prévoyants : prenez garde de ne pas enfreindre l’ordre de notre monarque bienveillant, qui nous a mis en garde pour notre bien, de ne pas consommer ce « chocolat », qui procure une sensation de bien-être pour quelques instants, mais entraîne ensuite de graves préjudices. Je crains que dans peu de temps, nous soyons les seuls à ne pas en consommer, et tous les habitants devenus fous se moqueront de nous, en nous traitant de « fous » du fait que nous nous conduisons différemment. Cela risque de nous déstabiliser. En effet, tous les voisins se promèneront en permanence avec leur « chocolat », et sans le vouloir, nous en sentirons l’odeur, qui trouble légèrement l’esprit ; ils commettront également des actes stupides que nous ne parviendrons pas à déchiffrer comme tels.»

Et le sage de poursuivre : « Compte tenu de la situation, j’ai pris une décision : engageons-nous à étudier chaque jour le code des lois de notre pays, ainsi que les chroniques de nos ancêtres, afin de nous remémorer en permanence que nous sommes sur la bonne voie, celle suivie par tous avant cette ère de démence. »

Quelques années plus tard, lorsque des émissaires du roi arrivèrent dans l’île pour rapatrier les habitants du pays, ils constatèrent que tous étaient devenus fous, à l’exception du sage et de sa famille, restés en bonne santé. Ils étaient les seuls à avoir mené leur mission à bien en semant des produits agricoles sains et en plantant des arbres, dans l’intérêt du pays. Lorsque le roi en fut informé, il se réjouit que ces hommes lui étaient restés fidèles, en dépit de la grande épreuve à laquelle ils avaient été confrontés, et il les récompensa largement.

L’explication de la parabole est notre situation dans ce monde-ci : D’, Roi de l’univers, a envoyé des hommes dans ce monde-ci, qui, grâce à leurs bonnes actions ici-bas, nourrissent les anges et tous les mondes supérieurs, comme l’indique le Zohar.

Nos ancêtres, pendant plus de 3000 ans, ont vécu avec la émouna dans le Maître du monde et Ses Mitsvoth. La majorité des nations du monde s’efforçait d’observer les principes des Mitsvoth noa’hides, et croyaient au principe de récompense et de sanction du Ciel. Il y a deux cents ans, des hommes de peu de valeur ont commencé à diffuser des idées laïques et à prôner l’immoralité, à propos desquels le Maître du monde nous avait demandé de nous écarter. Au final, nous nous retrouvons dans la situation actuelle où la majorité des gens se conduisent de manière démente, à la recherche de plaisirs éphémères et préjudiciables.

À notre époque, il est impératif de nous inspirer de la conduite de Ya’akov Avinou. Il se trouvait dans l’entourage d’Essav, de Lavan et d’autres mécréants qui le ridiculisaient, comme il est dit dans la paracha (32,25) : « Un homme lutta avec lui » : l’ange préposé à ‘Essav lutta contre lui en prétendant qu’il devait être un « homme », et non un insensé. Or, il triompha d’eux et ne fut pas entraîné dans leur sillage, du fait qu’il étudiait la Tora tous les jours, et celle-ci rappelle à l’homme qui est véritablement l’homme sain d’esprit.

Il fut également confronté à cette épreuve en vivant dans la ville de Chekhem, qui pratiquait le culte des idoles, les relations interdites et le meurtre, comme l’explique Rachi dans la paracha de Vayéchev (37,14). De ce fait, les Écritures disent : « Ya’akov arriva ensuite complet (Chalem) à la ville de Chekhèm », et Rachi commente : « Chalem, complet dans son corps, complet dans sa fortune, complet dans sa Tora ». En dépit de l’environnement où il évolua, il continua à se conduire comme un homme sensé, et à vivre comme un homme complet dans son corps et sa fortune, grâce au fait qu’il était complet dans sa Tora.

Chabbath Chalom !

Aucun commentaire

Laisser un commentaire