Le gouvernement de division nationale…

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Editorial du Yated Nééman, veille de Chabbath Vayétsé 5881

Ces derniers jours, l’impression est qu’une nouvelle élection est proche. En fait, c’est ce qui semble déjà depuis plusieurs mois. Très rapidement après le sentiment d’un apaisement que nous a donné la mise en place d’un gouvernement d’urgence, comme on a appelé cela, à la suite du départ de Benny Gantz et de son groupe de l’ensemble « Surtout pas Bibi », le public a rapidement été amené à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une idylle, et malgré l’état d’urgence du pays, l’unité souhaitée se trouve à des années lumières des hommes politiques !

Le principe d’un rassemblement des forces vives afin de lutter contre l’épidémie était clair aux yeux de tous. Dans les faits, il s’est avéré qu’à la place de cette unification formelle la concurrence sur le plan politique entre eux ne cesse de faire des étincelles, sans arrêt. Ce qui s’est passé est qu’à la place des cris les uns contre les autres au niveau de la Knesset, les disputes sont passées au sein des réunions de gouvernement, où l’un tape sur l’autre ouvertement et sous la table à l’intérieur des groupes eux-mêmes – provoquant une catastrophe pour le public israélien, ainsi que lui-même le reconnait.

Les gens de Kakhol Lavan ont adopté un principe qu’en aucune manière ils ne seront disposés à abandonner : les manifestations contre Netaniahou n’ont pas, en aucune manière, à être introduites dans la catégorie des actes à éviter du fait de l’épidémie du corona. A leur avis, le droit de manifester contre le Premier ministre, d’une manière ou d’une autre, dépasse toute autre notion, y compris la lutte contre l’épidémie en faveur de laquelle ils sont pourtant rentrés dans ce gouvernement. D’un autre côté, avant même que l’encre de ces accords n’ait séché, on a compris qu’en aucune manière Netaniahou ne s’apprêtait à respecter le contrat de désistement en faveur de son collègue qu’il avait pourtant signé… Ainsi donc, dès le départ, sur les points cardinaux des accords entre les deux associés, il n’y avait pas la moindre confiance entre eux.

Mais cela n’est pas tout : sous ce titre général, se sont développées des disputes désagréables sur un nombre infini de points, comprenant des actes de trahison et des gestes de petitesse entre les hommes en présence. En fin de compte, au lieu que le travail en commun engendre des avantages pour le public tout entier, il a provoqué une paralysie généralisée, dans le cadre duquel chacun accorde la priorité à entraver toute initiative positive en provenance du concurrent politique. Et puisque ce gouvernement est divisé de manière égalitaire entre les deux partis, personne n’est en mesure d’apporter quelque chose de positif pour le public, sauf dans quelques rares cas où il s’est trouvé que les deux rivaux étaient d’accord ou que l’un a accepté en grinçant des dents.

Plus encore : de nombreuses initiatives ont été présentées dans le cadre de la force qu’apporte le fait de faire partie du gouvernement afin d’endommager l’autre groupe, sans même ne tenter de présenter le moindre but réel, ou de faire semblant de venir apporter un quelconque bienfait pour la cause publique. L’essentiel est d’accompagner cet acte de discours reluisants, en accusant l’autre de ne penser qu’à son propre intérêt avant de se préoccuper du bien public, ou en pratiquant une politique de bas niveau à la place des efforts réels que déploie tel ou tel ministère en faveur du public.

Tous les hommes politiques s’accordent à dire qu’il y a lieu de critiquer la classe politique – à savoir leur propre branche.

Il semble que jamais on n’a trouvé des gens apportant une telle dose de mépris à l’égard de leur métier, ce qui prouve plus qu’autre chose à quel point de bassesse ils sont arrivés. Toute personne intelligente comprend que chacun d’entre eux se prend pour un juste de parmi les nations et que celui qui se conduit mal est l’autre. Il ne s’agit pas d’un cas isolé, il est question d’une conduite généralisée, pratiquée au quotidien sur la place publique. Et en cela, on ne peut pas se permettre d’éviter de remarquer la faute des média qui fait tout ce qu’elle peut pour souligner les crasses et montrer les faiblesses humaines dont nous sommes témoins, accordant tous les honneurs au genre humain dans ses moments de chute…

C’est vrai que le fait que les journalistes se réjouissent de ces bas coups portés entre les hommes politiques n’est qu’un aspect mineur de la bassesse morale des membres de cette branche ! Ces personnes qui viennent exposer ces affaires vont bien plus loin, prenant part à toute cette manipulation politique, tant en publiant des nouvelles de désinformation, qui peuvent même être vraies, mais qui sont présentées à un moment ou en une quantité servant à influencer le jeu politique. En plus, on sait bien que tous les instruments de publication des nouvelles servent à faire connaitre toutes les informations, d’où elles proviennent ou d’où elles ont été dites, ce qui peut provenir des groupes concernés, pour leur bien, ou parfois pour le contraire. Le résultat : cette guerre généralisée entre les groupes finit sur la place publique, et ne fait que de renforcer le sentiment d’écœurement généralisé qui se fait jour dans le public.

Evidemment, il ne s’agit pas d’une maladie neuve qui vient d’éclater, mais juste d’un summum répugnant de confrontations publiques sans limites, et ce, justement dans le cadre d’un gouvernement d’urgence et d’union nationale, dont l’image en ressortant est des plus désolante.

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