Les précieux enseignements de l’opération Ceinture Noire

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Grâce à une planification minutieuse et à une coordination impressionnante entre les différentes forces de sécurité, Israël a réussi à éliminer Baha Abu al-Ata, à ostraciser le Jihad islamique et à donner de précieuses leçons au gouvernement, aux forces de sécurité et aux citoyens.

 

La série de combats de deux jours contre le groupe terroriste du Jihad islamique basé à Gaza s’est terminée par une victoire militaire et de la dissuasion d’Israël face à ses ennemis.

La population civile a fait preuve de résilience et les politiciens ont pu, pour la plupart, contenir leur instinct et s’abstenir de déclarations incitatives.

Mais il faut voir les choses en bonne proportion. L’ennemi auquel Israël était confronté était un groupe terroriste relativement modique, dont on ne peut pas comparer les capacités au Hamas ou au Hezbollah, deux “armées terroristes hybrides” combinant tactiques militaires et terroristes.

Le Jihad islamique a également démontré un faible niveau de capacité de combat en-deçà des attentes d’Israël, avec ses dépôts d’armes contenant toujours des dizaines de missiles à longue portée capables d’atteindre Tel Aviv et au-delà, ainsi que des missiles antichars, des obus de mortier et des drones, tous inutilisés durant cette confrontation.

Le commandant du Jihad islamique Baha Abu al-Ata (Photo: Reuters)

Le commandant du Jihad islamique Baha Abu al-Ata (Photo: Reuters)

La question est pourquoi le Jihad s’en est-il abstenu?

L’une des explications possibles est que l’élimination ciblée de Baha Abu al-Ata a perturbé la chaîne de commandement et a nui au moral de l’organisation. Bien qu’officiellement, il partageait le commandement du groupe terroriste avec deux autres dirigeants, il en était en fait l’homme responsable.

Une autre explication pourrait être que Tsahal a utilisé au mieux la collecte de renseignements et recherché des escadres de lanceurs de roquettes avant qu’elles n’agissent, réussissant ainsi à cibler des dépôts d’armes et des sites de lancement.

Un dôme de fer en action sur le sud d'Israël (photo: AFP)

Un dôme de fer en action sur le sud d’Israël (photo: AFP)

Cela fera l’objet d’une étude minutieuse de Tsahal dans les prochains jours, car de telles réussites pourraient ne pas être reproductibles avec succès lors de la lutte contre le Hamas ou le Hezbollah soutenu par l’Iran au Liban.

Une troisième explication du succès de Tsahal pourrait être la pénurie de combattants actifs et d’infrastructures souterraines nécessaires au lancement régulier de missiles et de roquettes.

Le fait que le Hamas n’ait pas participé aux combats a peut-être eu un effet négatif sur les capacités logistiques du Jihad islamique dans la mesure où ses dirigeants basés à Damas ont dû demander un cessez-le-feu dans des conditions facilement acceptées par les médiateurs égyptiens, même avant que le gouvernement israélien n’ait été consulté.

Attaque de l'armée de l'air à Khan Yunis (Photo: AFP)

Attaque de l’armée de l’air à Khan Yunis (Photo: AFP)

Israël est sorti des combats avec quatre réalisations majeures :

1. Maintenir (jusqu’à samedi soir 16 novembre) le Hamas hors du combat malgré les pressions exercées sur ses dirigeants à l’intérieur et à l’extérieur de la bande de Gaza

Le fait que les cibles du Hamas ne soient pas attaquées, durant les deux jours de conflit ouvert, et que Tsahal fasse particulièrement attention à ne pas blesser des civils non impliqués est un moyen efficace de convaincre les dirigeants de Gaza de ne pas s’impliquer.

Le Hamas entretient des relations conflictuelles avec diverses factions islamistes plus petites qui n’ont pas à prendre en compte les effets des combats la population civile, un luxe qu’il n’a pas.

Le Jihad islamique a défié les dirigeants du Hamas et s’est ingéré dans les interactions des dirigeants de Gaza avec la population locale, Israël et l’Egypte.

Le Hamas était également profondément conscient de la volonté d’Israël de procéder à une invasion terrestre de la bande de Gaza si nécessaire et même de faire tomber ses dirigeants.

Le souci de la survie de l’organisation a supplanté toute propension à venir en aide au Jihad islamique.

Le chef d'état-major de la FDI, Aviv Kochavi, a rencontré des officiers supérieurs au cours du cycle de violence de deux jours (Photo: Unité du porte-parole de l'IDS)

Le chef d’état-major de Tsahal, Aviv Kochavi, a rencontré des officiers supérieurs au cours du cycle de violence de deux jours (Photo: Unité du porte-parole de Tsahal)

2. La rapidité avec laquelle l’opération israélienne a amené le chef du Jihad islamique, Ziad al-Nakhala, à répondre aux offres de médiation égyptiennes et à accepter un cessez-le-feu.

Les combats n’ont duré que 50 heures, entraînant un fardeau financier moins important que prévu pour l’économie israélienne.

La population civile israélienne a répondu aux appels du Front Intérieur pour trouver un abri et se comporter de manière responsable, privant le groupe terroriste de son moment de victoire recherché.

3. Le système de défense antimissile a démontré son amélioration continue avec un taux de réussite d’interception de roquettes de 93%

Dôme de Fer était le seul système déployé, mais des améliorations ont été apportées en cours de déploiement et l’armée peut désormais montrer à l’échelon politique quels sont les fonds supplémentaires nécessaires pour se préparer aux futurs défis.

4. Les attaques ciblées contre les escadrons et les lanceurs de missiles, qui résultaient de renseignements rassemblés par différents moyens (drones, renseignements humains) et utilisées en coopération étroite avec les commandants exécutant les frappes.

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