Quand la coupe transforme la sévérité en grande Miséricorde…

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Autour de la table de Chabbat, n° 368 Vaéra

Que le mérite de l’étude de ce feuillet soit pour Mordéchaï ben Assia pour une belle Techouva ainsi que la famille.

Le’ilouï Nichmath rabbi Chimon Ba’adani que son souvenir soit source de bénédictions pour tout le Clall Israël (Bené-Brak)

Cette semaine la paracha nous dévoilera, un tant soit peu, la Puissance de D’ sur terre. En effet, après des années de labeurs et d’amertumes, le Clall Israël va être libéré de l’assujettissement injuste des Egyptiens. Pour ce faire, Hachem devra employer les grands moyens : les 10 Plaies d’Egypte (voir mes développements des années précédentes).

Cette fois, je m’attarderai sur un verset de la paracha avec l’explication éblouissante du ‘Hida, rabbi ‘Haïm Yossef David Azoulay, que son mérite nous protège (éminent Talmid Haham sefarade d’il y a deux siècles). Le verset dit : » Je suis l’Eternel Qui vous fait sortir du labeur d’Egypte, vous a sauvé de l’esclavage et vous a délivré d’un bras étendu. Et Je vous prends comme Mon peuple etc. » (Chemoth 6.6/7).

Le Midrash Rabba remarque qu’il y a 4 expressions soulignées dans le texte qui viennent signifier la même chose : la libération du peuple hébreu. De cette redondance, les Sages (le Midrach) apprennent qu’il faut prendre 4 coupes de vins le soir du Séder qui symbolisent ces 4 expressions du verset.

« VéHotséti / Je te ferai fait sortir« , marque l’arrêt des travaux. La Guemara (Roch Hachana 11.) enseigne que depuis le jour de Roch Hachana les esclaves juifs stoppèrent leur travail.

« VéHitsalti/Je te sauverai », le peuple est sorti entièrement de la royauté égyptienne (sans avoir à payer une rançon ou d’impôts)

« Véguéhalti/Je te libèrerai« , par la mort des maitres égyptiens lors de la traversée de la Mer Rouge (la cavalerie égyptienne sera engloutie par les flots déchainés).

 « VéLaqua’hti/Je te prendrai » c’est l’assurance que Hachem va donner Sa Tora au Clall Israël sur le Mont Sinaï (explications du Rabbénou Béhayé/Sforno). Le Midrach enseigne que les 4 coupes de vin de la nuit du Séder sont instituées en rapport à un autre verset des Psaumes, « Je lèverai le verre de la délivrance et j’appellerai le Nom de D' » Koss Yechouoth essa ouveChem Hachem ékra » (Tehilim 116).

C’est-à-dire que ce verset nous invite à lever la coupe lorsqu’il y a délivrance et en cela on remerciera Hachem pour Sa Bonté. Fin du Midrach.

Le ‘Hida donne une explication profonde entre le rapport qu’il peut exister entre les verres de vin et la libération d’Egypte (puisque le Midrach fait dépendre les coupes de vin de Pessa’h avec les 4 expressions de libération du verset).

Pour comprendre son développement il faut savoir que la Tora, à plusieurs reprises, enseigne que le peuple est resté 430 ans en Egypte (Chemoth 12.40). Les commentaires (Rachi, Ramban) se penchent sur la difficulté du texte puisqu’entre le moment où Yossef est arrivé en Egypte et la sortie il ne s’est pas écoulé tant de temps. Et de répondre que la période de 430 ans commence à partir de Avraham Avinou lorsqu’il a reçu la prophétie que sa descendance vivra sur une terre étrangère (Brit bein habetarim, Beréchith 15.13). Avraham venait tout juste de monter en Terre sainte, Hachem lui dira que sa descendance sera asservie sur une terre étrangère.

Autre donnée préliminaire, dans l’alphabet hébraïque les lettres ont une valeur numérique. Aleph c’est 1, Beth 2 etc, Youd 10, Kaf 20, …, Kouf 100, Rech 200. Ce sur quoi repose « la Guimatria ».

Le ‘Hida explique que les 430 ans ne sont pas fortuits. Le chiffre 430 équivaut à 5 fois le chiffre 86. Normalement le peuple aurait dû rester 430 années en terre égyptienne. Or, Hachem a vu qu’il ne pouvait pas rester tant de temps car il aurait été complètement assimilé à la société pécheresse. Hachem dans Sa grande mansuétude diminuera les 430 ans de dur labeur pour 86 ans (le Midrach Rabba enseigne qu’il y a eu 86 ans de servitude stricte). Or 86 c’est aussi la Guimatria de Elokim, un des noms de D’, qui est sous l’attribut de la justice. Hachem a donc retiré 344 de souffrance (430 ans moins 86 ans d’esclavage dur) qui équivaut à 4 fois (86) le Nom de Elokim. C’est pourquoi le Midrach écrit qu’il existe 4 expressions de délivrance employées dans le verset. Pour chaque expression Hachem retirera 86 ans d’asservissement (donc 4 fois 86).

Ce n’est pas fini ! Lorsque le verset enseigne qu’il faut lever son verre (Koss Yechouoth essa…), le mot employé c’est Koss / la coupe. Or la Guimatria de Koss (Kaf / Vav / Sameh) c’est 86 ! Ce chiffre ne nous ait pas inconnu. N’est-ce pas ! Donc, si vous m’avez bien suivi, (maitre Capélot), lorsqu’on lève la coupe de vin le soir du Séder c’est plus qu’un sympathique symbole de joie. Cela marque toutes les années (4 fois 86) qui ont été retirées de l’esclavage (qui devait durer 430 ans). C’est ce qu’enseigne le verset des Psaumes, « Lève ton Koss (une allusion à la Guimatria du Nom de D’/Elokim, sous le sceau de la sévérité) et appelle (Chem Hachem Ekra) le Nom de D’ (Hachem qui est l’attribut de la Mansuétude).

En levant notre verre le soir du Séder, on reconnaitra et remerciera la délivrance de D’ qui a transformé la sévérité en grande miséricorde. Fin de l’explication très intéressante ‘Hida zatsal.

Quand l’ange de la mort, en personne, ordonne d’escorter des Bené Israël à bon port !

Le livre de Chemoth traite de l’exil égyptien et de la grande délivrance qui suivra. Notre histoire moderne montre elle aussi qu’au travers les affres de l’exil il y a une grande « Main Divine » qui protège, malgré la grande obscurité ambiante. Il s’agit d’avant la dernière guerre mondiale, de Juifs allemands qui ont fui les poursuites nazis en trouvant refuge en Angleterre. En effet, depuis l’arrivée au pouvoir d’Adolf Hitler (que son nom soit maudit) en 1933 en Allemagne, il ne faisait pas bon être juif… Seulement après la déclaration de la guerre, tous ces réfugiés ont été mis en quarantaine car étant ressortissants Allemands. Les Anglais craignaient qu’il y ait parmi eux des espions à la solde de l’ennemi. Finalement le Royaume-Uni décidera de transférer tous ces pauvres gens vers la lointaine Australie. Ce sont 400 Juifs qui furent parqués dans un bateau de marchandises vers le lointain pays du Kangourou. Le voyage en bateau sera très éprouvant, pas tellement à cause des maux de mer, mais plutôt par toutes les vexations et le grand mépris que le capitaine du navire et l’équipage avaient pour eux. C’était des allemands et en plus des Juifs… Au point où le capitaine décida de confisquer toutes les affaires personnelles des nombreuses familles et au passage prendre une belle commission, tant qu’à faire puis de jeter par-dessus bord TOUTES les valises ! Les pauvres captifs étaient navrés de voir tous leurs biens engouffrés dans l’océan, et de savoir qu’en Australie il leur faudrait repartir de zéro. Finalement, arrivés au bout du monde, ils seront installés dans un camp militaire, puis avec le temps seront enfin libérés… Fin du premier épisode.

Quelques dizaines d’années plus tard, un des survivants de cette épopée tombe sur le carnet de bord d’un commandant d’un des sous-marins de la Wehrmacht, l’armée allemande. Il arriva facilement à déchiffrer ce carnet car il était de souche allemande. Il fut sidéré de lire une des actions de ce sous-marin durant la guerre. Le commandant du sous-marin écrit que lors d’une intervention il a suivi un cargo de marchandises provenant d’Angleterre. Cet allemand envisage de torpiller ce bateau anglais. Cependant voilà que le commandant discerne que du navire on jette des valises pardessus bord dans la mer. Le chef allemand dépêchera une patrouille pour récupérer les valises. Arrivées dans l’engin allemand, il découvre que ces valises contiennent de nombreux livres en langue germanique ! Il ne faisait pas de doute pour le commandant qu’il s’agissait d’un cargo anglais qui contenait des prisonniers allemands tous issus de la race aryenne. Dans le carnet il est marqué que le commandant envoya un télégramme au (Yima’h chemo vezi’hro), le Fuhrer lui-même pour lui demander quoi faire ? Sa réponse sera d’ESCORTER le navire anglais jusqu’à bon port ! Car à l’époque chaque bateau de l’ennemi était voué à être coulé. Donc notre cargo comptant pourtant 400 Juifs (!) fut escorté tout le long du long trajet jusqu’en Australie par un sous-marin nazi ! Le plus fort, c’est que le cargo avec tout son équipage, à peine reparti d’Australie fut torpillé ! Fin de la véritable histoire qui nous amènera à réfléchir sur les chemins de la Providence.

Les desseins de D’ sont insondables (sur le moment). Au moment où les valises ont été jetées du bord cela entraina beaucoup de tristesses et pourtant ce sont elles qui seront la cause du sauvetage de toutes ces familles juives ! Comme écrit rabbénou Yona, l’obscurité sera la CAUSE de ma GRANDE LUMIERE!!’.

Coin Halakha : Un objet Mouksé comme une pierre ou de l’argent, déposé intentionnellement sur un quelconque objet (par exemple une assiette), rendra ce dernier interdit de tout déplacement (Bassis). Dans le cas où l’argent est déposé depuis l’entrée du Chabbath (et ce, durant tout le temps du coucher du soleil jusqu’au soir), l’assiette prendra le statut de Mouksé. Et même si au cours du Chabbat l’objet Mouksé sera retiré (par exemple à l’aide d’un « gentil » ou d’un tout jeune enfant), l’assiette restera Mouksé tout le Chabbath.

Autre condition (pour que l’assiette devienne Mouksé), il faut que le Mouksé soit mis intentionnellement (sur le support). Si c’est un oubli (ou qu’on avait l’intention de le reprendre avant le Chabbath et qu’en fin de compte on l’ait oublié) l’assiette ne deviendra pas Mouksé. Autre donnée, ce n’est que le propriétaire (de l’assiette) qui peut transformer son assiette en « Mouksé », mais si c’est un invité qui place son argent sur un objet de son hôte, il ne l’interdira pas (Or Ha’haim 309.4 et 310.7).

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold

Tél : 00972.55.677 .87 .47

E-mail:9094412g@gmail.com

A l’approche de Pourim, je propose mes services pour écrire une belle Meguila d’Esther (Beth Yossef, 11 lignes), prenez contact par mail.

Une bénédiction à Tsion Yossef ben Miryam Arielle (Famille Chekroun Lyon-Caluire) et à son épouse pour la réussite dans leur Parnassa et l’éducation des enfants dans la Tora et les Mitsvoth ainsi qu’aux parents Pascal-Yits’hak et son épouse.

Une bénédiction à David Lelti et son épouse (Villeurbanne) dans la parnassa et l’éducation des enfants dans la Tora et les Mitsvoth.

Une bénédiction à Dan Portuguais et son épouse dans l’éducation des enfants dans la Tora et les Mitsvoth (Raanana).

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