Lettre ouverte au Président Macron

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Lettre ouverte au Président Macron

Monsieur le Président de la République,

Mardi 13 mai, lors de votre interview télévisée, à la question de savoir si on pouvait parler de génocide à Gaza, vous avez répondu : « Ce n’est pas à un responsable politique, à un Président de la République d’utiliser ce genre de terme, ce sera aux historiens de le dire en temps voulu ».

Monsieur le Président, avant de devenir l’affaire des historiens, c’est d’abord celle de la justice.

Dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide adoptée en 1948, l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, est au cœur de la définition du génocide, le crime des crimes.

Or les faits démentent cette intention de la part d’Israël dans sa guerre contre le Hamas : prévenir les civils de l’imminence d’un bombardement par lancement de tracts et envoi de SMS, demander l’évacuation de la population avant des combats et des frappes c’est ne pas avoir l’intention de détruire un groupe humain.

Le rapport des avocats du gouvernement britannique vient de le confirmer: « Il n’existe aucune preuve de génocide à Gaza, ni que l’armée israélienne cible délibérément les civils, femmes et enfants. Il y a des preuves qu’Israël fait des efforts pour éviter de frapper des civils. »

Tout ceci, vous le saviez, Monsieur le Président et vous auriez dû le dire.

Vous avez aussi déclaré : « Ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benjamin Netanyahou est inacceptable, c’est une honte. »

Mais qu’est-ce qui est acceptable à Gaza ?

Sûrement pas la séquestration, la torture et l’assassinat d’otages !

Pourtant ces crimes inacceptables sont acceptés et on demande à Israël de céder face au plus ignoble des chantages, assurant impunité et pérennité aux assassins.

La justice internationale a hélas failli en abdiquant devant le crime contre l’humanité du 7 octobre. Celui-ci, commis avec une intention génocidaire revendiquée par ses auteurs, appelait une auto-saisine de la Cour Pénale Internationale.

En s’en abstenant, celle-ci a perdu sa crédibilité.

Vous, qui aviez si justement appelé à la constitution d’une coalition internationale contre le Hamas au lendemain du 7 octobre, vous appelez à présent au cessez-le feu sans donner la priorité à la libération de tous les otages, alors que les témoignages des ex-otages révèlent les atrocités qui leur sont infligées.

Personne ne saurait être indifférent à la crise humanitaire dans la bande de Gaza mais taire la responsabilité du Hamas et des autres organisations terroristes dans celle-ci est une faute.

Le Hamas y a sciemment exposé la population civile, lui refusant toute protection en plongeant Gaza dans la guerre, transformant toutes les infrastructures civiles en PC terroriste, pillant l’aide humanitaire et étouffant les protestations par la terreur.

Face à l’urgence, au lieu de concentrer les attaques sur Israël, pourquoi ne pas mettre l’Egypte, puissance occupante jusqu’en 1967, devant ses responsabilités, en lui demandant d’accueillir les plus vulnérables de Gaza, enfants et grands malades ?

Nous avons le sentiment qu’Israël est accusé de génocide comme Dreyfus fut accusé de trahison : pour l’abattre.

Nous nous dressons contre cette injustice. Puissiez-vous nous entendre !

Paris, le 15 mai 2025

Signataires

Philippe Torreton, comédien et romancier

Céline Pina, journaliste et essayiste

Renée Fregosi, philosophe et politologue –

Robert Redeker

Pierre-André Taguieff, philosophe et politiste, CNRS

Georges Bensoussan, historien

Sonya Zadig, psychanalyste-écrivain

Lise Haddad, philosophe

Georges-Elia Sarfati, philosophe, psychanalyste

Jean-François Braustein, philosophe

Sabine Prokhoris

Martine Ghnassia

Jean Szlamowicz, linguiste, professeur des universités

Béatrice Szwec, présidente du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme

Fadila Maaroufi, directrice de l’Observatoire Européen des Fondamentalismes

Eliane Klein, CRIF Région CENTRE

Alexandre Feigenbaum, Président de Dhimmi Watch

Josiane Sberro, cheffe d’établissement à la retraite, Chevalier de l’Ordre du Mérite

Huguette Chomski Magnis, coordinatrice du Collectif Contre le Terrorisme

Contact : H Chomski Magnis  mpctasso@aol.com

Source : Tribune Juive

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