Sur le mois de Eloul !

0
17

Autour de la table de Chabbath n°505 Ki-Tavo   

Sur Eloul

Nous sommes à quelques encablures des jours redoutables de Roch Hachana. De plus une bonne partie de mes lecteurs ont déjà commencé à réciter les Selihoth (prières et supplications) tôt le matin. C’est pourquoi cette semaine avec l’aide de Hachem, j’écrirais sur notre période (le mois de Eloul).

L’origine de toutes ces prières, remonte à bien longtemps puisqu’à l’époque de la traversée du désert, le 17 Tamouz Moché est descendu du Mont Sinaï (pour la première fois) avec les Tables de la Loi. Cependant Moché vit une (petite) partie du peuple attroupée à servir un veau d’or. Suite à cela il cassa les Tables saintes.

Pour amadouer la colère Divine Moché montera par deux fois sur le Har Sinaï. Lors de la dernière ascension (c’était Roch Hodech Elloul) le Chofar (la corne du bélier) sonna dans le camp pour prévenir le peuple de ne pas trébucher à nouveau dans l’idolâtrie et faire Techouva. Quarante jours plus tard (c’était Yom Kippour) Moché Rabénou descendit avec les nouvelles Tables de la Loi accompagné du pardon de Hachem. Depuis cet événement le mois d’Eloul est prédisposé à la Techouva (et aux Seli’hohs/prières).

Le Or Ha’haim donne une autre approche à ces jours dans son commentaire de la semaine dernière (Paracha Ki Tétsé) qui traite de la belle captive (Yefath Tohar). On se souvient, cette femme faisait partie du butin de guerre à cette époque antique. Elle a un statut particulier car si le soldat désirait l’épouser elle devait suivre un processus de Guérouth (conversion). Pendant trente jours elle pleurait et prenait le deuil de la maison de son père. De plus, durant cette période elle se défaisait de tous ses apparats qui lui faisaient perdre tout son charme (il est connu que nos ennemis embellissaient leurs filles pour faire trébucher les Hébreux). Si au bout du mois notre homme continuait à la désirer, elle devait accepter les lois de la Tora, faire une immersion dans le miqvé (pour devenir juive) et devenait son épouse.

Le Or Ha’Haïm enseigne un Hidouch : les 30 jours de pleurs de cette captive font allusions aux trente jours du mois d’Eloul (rapporté aussi dans le Zohar (Hadach H.2 124) ! Car c’est une période où l’homme fait une introspection de ses fautes vis-à-vis de Hachem (combien nous sommes fidèles à Lui) et de la Tora (à l’image du deuil que la captive faisait de son passé idolâtre). Et le 40ème jour c’est Yom Kippour où la communauté a reçu le pardon de la faute. Pareillement, de générations en générations après la période de repentance d’Eloul, la communauté reçoit le pardon à Kippour.

Les commentaires posent une question. Lorsqu’un homme faute dans le courant de l’année, il a aussi la Mitsva de Techouva et de Vidouï (Rambam Mitsva Assé 73/Hil Techouva 1.1) ! Par exemple un homme a oublié un mouchoir dans son costume du Chabbath (à Paris) et s’est rendu compte de son oubli à son retour de la synagogue. Il a transgressé le Chabbath puisqu’un des travaux interdit le Chabbath est le transport d’objets d’un domaine à un autre (ndlr : même dans un même immeuble, nous n’avons pas le droit de déplacer un objet d’un appartement à un autre). Voyant son erreur, notre homme ne devra pas attendre le Yom Kippour prochain pour faire Techouva, mais devra regretter sa faute et prendre la décision de ne plus recommencer à l’avenir (par exemple de vérifier de manière récurrente son costume le vendredi après-midi). De plus le dimanche à venir il devra rajouter dans son Vidouï (quotidien) : « j’ai fauté par le port d’objet ce Chabbath ». En cela il aura accompli un repentir comme la Tora l’ordonne. Donc quelle différence entre le mois d’Eloul et toutes les autres occasions de l’année ? Je vous propose trois réponses.

1ère Tout le long de l’année un homme doit faire Techouva si malheureusement il trébuche (comme le verset stipule : « À tout moment tu dois porter des habits blancs (c’est-à-dire sans fautes) et avoir de l’huile d’onction sur ta tête (faire de bonnes actions) » Kohéleth 9.8). Seulement il se peut qu’un homme repousse cette Mitsva à plus tard. La dernière ligne droite, c’est le mois (Eloul) qui précède Roch Hachana. Puisque Hachem juge Son peuple et le monde, on devra par conséquent s’évertuer à laver notre âme de toute impureté à l’approche de Roch Hachana (c’est le but d’Eloul).

2ème Le Ba’h (éminent Talmid ‘Hakham commentaire sur le Tour Siman 581 sq2) explique d’une autre façon et rapporte un acronyme connu : ELOuL : Ani Ledodi Vedodi Li (c’est un verset du Chir Hachirim CH.6.

3ème qui signifie « Je suis pour mon aimé comme Il est pour moi. »). C’est le Clall Israël qui proclame son amour à D’ : « Je (la communauté) suis pour mon aimé (Hachem) comme Il est pour moi ». Lorsque l’on prend les premières lettres de ces mots cela forme « Eloul ». C’est-à-dire que ce mois est propice pour la Techouva à l’image d’un homme qui aime son ami et si au grand jamais il lui a causé une vexation c’est avec facilité qu’il viendra l’amadouer pour effacer le tort. Pareillement à Eloul, puisqu’à pareille époque le Clall Israël a obtenu le pardon (du veau d’or) cette période est imprégnée de cette marque d’amour. Car en acceptant notre repentir, Hachem a montré qu’Il nous aime. Un tant soit peu à l’exemple d’un couple qui peut avoir des hauts et des bas mais s’il existe un lien d’amour qui les unit, alors les bévues seront vite effacées des cœurs. Donc Eloul est prédisposé à une meilleure Techouva que les autres mois de l’année.

Cette semaine nous avons appris que la Techouva n’est pas une suite d’actions à faire comme peut l’être le mode d’emploi qui accompagne l’assemblage compliqué d’un lit Ikéa. Car la Techouva suit un mouvement qui va dans deux sens. Dans un premier temps il y a le repentir d’Israël et en retour la Miséricorde de Hachem s’épanche sur nous et vient nous soutenir.

Le sippour

Une fois un homme d’âge mûr, visiblement complètement étranger à l’endroit, est arrivé dans une des schoules de Toronto au Canada. Le rav de la Beth Haknesseth, le rav Yacov Kaméniétsky לצז; s’approcha de lui, et lui demanda cordialement s’il cherche un Sidour ou une Tefila etc. L’homme lui répondit que non. Le rav ayant des doutes si notre invité de passage faisait partie de la communauté lui demanda directement s’il était Yid ? La réponse était affirmative et pour lui montrer la preuve il lui récita par cœur le Passouk de notre Paracha : « Ta’hat acher Lo AVADTA Et Hachem etc…. «Il continuera encore avec quelques versets traitant de toutes les malédictions qui suivent notre verset. La surprise fut très grande pour le rav, et lui demanda de quelle manière il connaissait ces versets tout à fait inhabituels pour le commun des mortels alors qu’il ne connait pas le ‘Bà Ba’ du judaïsme? Il lui répondit que durant la guerre il se trouvait à Auschwitz. Là-bas il faisait partie d’un groupe de travail qui devait amener d’un bout à l’autre du camp des sacs très lourds de ciment. Et tout ça, au pas de course ! Parmi ce groupe ‘d’esclaves’ se trouvait un Juif qui à chaque moment de cette course sans fin récitait à haute voix : Ta’hat acher lo avadta eth Hachem… (Précisément les versets de notre Paracha qui traite des malédictions…). Le  rav lui demanda de qui s’agit-il. Il lui répondit qu’il s’agissait de l’Admour de Klauzenbourg qui faisait partie de notre section et répétait tout le temps ces versets ! C’est tout ce que je connais de notre Tora. Fin de l’anecdote. Et c’est certainement grâce à ces versets de la Tora que le rav de Klauzenbourg a trouvé dans ces moments de grande détresse la force de surmonter toutes ces terribles épreuves. Car certainement qu’il avait DEJA compris que s’il y a colère divine c’est qu’il y a faute du Clall Israël ! Et qu’à Auschwitz ce n’était pas le silence de Hachem, comme certains l’on dit, mais au contraire une grande colère du Créateur contre Son Peuple aimé qui s’est détourné de Lui !

Et si on parle déjà de l’Admour de Klauzenbourg, on rajoutera une autre anecdote tout aussi époustouflante. C’est qu’à la libération des camps par les américains, ce grand homme s’occupera d’enterrer ses frères qui non pas eu la chance d’avoir une sépulture juive. A ce moment l’Admour se tourna vers ses camarades de camps pour leurs demander leur aide. L’un d’entre eux dira au rav : voilà que toutes ses années d’enfer on vivait avec la mort constamment, aujourd’hui est arrivé le temps de s’occuper des vivants et de la vie! Le rav lui répondit : ‘Je suis sûr que celui qui s’occupera d’enterrer ces corps, verra sa descendance bénie dans la voie de Hachem et seront des grands de la Tora !’. Le Juif écouta le conseil du rav et enterra ses frères. La Berakha du Klauzenbourg Rébe se réalisa complètement, car parmi les enfants de ce bon Yide est sorti le rav Acher Weiss qui est aujourd’hui un des très grand Talmid ‘Hakham de Jérusalem et de tout Israël ! De ces deux anecdotes, on voit que dans les grandes horreurs de la guerre un homme plein de Tora et de Emouna, de foi, peut faire des prodiges !

« Celui qui veut se purifier recevra l’aide Divine« / Haba letaher messa’ïm beyado.

Chabbath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.

 Kountrass vous propose actuellement de recevoir gratuitement son nouveau numéro le 288 consacré au thème de « Ikveta diMechi’ha » de la période pré-mésianique, décrite selon les prophètes, selon les paroles de nos sages et selon les prévisions de nos grands Maîtres ! Un numéro qu’une personne qui vit actuellement et qui est dérangée par ce qui se passe se doit d’avoir lu. Vous pouvez aussi l’obtenir sur format papier (15€) envoyer un mail au K616268@gmail.com

David Gold

Tél : 00 972 55 677 87.4

E-mail : dbgo36@gmail.com

Ceux ou celles qui veulent dédier ce feuillet pour une réussite ou la mémoire d’un proche, prendre contact au mail dbgo36@gmail.com.

Pour tous ceux qui ont besoins de belles Mezouzoth ou Tefilinnes Beth Yossef prendre contact au 0556778747

Aucun commentaire

Laisser un commentaire