350 milliards de shekels et un clin d’œil aux États-Unis

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Selon le chef du gouvernement, cet effort financier massif vise un objectif clair : réduire au maximum la dépendance d’Israël vis-à-vis de fournisseurs étrangers, y compris de ses alliés traditionnels. L’investissement a été validé conjointement avec les ministres de la Défense et des Finances, traduisant un consensus au sommet de l’exécutif sur la nécessité d’un changement structurel profond. « Nous voulons produire nous-mêmes ce qui est essentiel à notre sécurité », a-t-il affirmé, soulignant que les meilleurs experts du secteur aérospatial et militaire israélien sont déjà mobilisés sur des programmes de développement accélérés.

Ce choix stratégique intervient alors que l’industrie de défense israélienne connaît une dynamique sans précédent. Netanyahu a rappelé que plusieurs pays européens, dont l’Allemagne, manifestent un intérêt croissant pour les systèmes israéliens, signe selon lui d’une transformation historique du secteur. En parallèle, l’État hébreu entend renforcer ses stocks de matériels critiques tout en développant localement des plateformes clés, y compris dans le domaine aérien, afin de garantir une continuité opérationnelle en temps de crise.

Cette vision s’inscrit dans la continuité de déclarations antérieures ayant suscité de vives réactions. En septembre, Netanyahu avait évoqué l’idée d’une « super-Sparte », décrivant un Israël contraint d’adopter certaines caractéristiques d’une économie plus autarcique pour assurer sa survie. S’il se définit comme partisan du libre marché, il avait alors insisté sur l’impératif de souveraineté dans les domaines vitaux, au premier rang desquels figure l’armement. Face aux critiques, le Premier ministre avait ensuite précisé que cette orientation ne signifiait pas un isolement international, rappelant le soutien constant des États-Unis, tout en reconnaissant l’existence de blocages politiques dans certains pays d’Europe occidentale.

Au fil de ses prises de parole, Netanyahu a mis en lumière une leçon centrale tirée de la guerre : la vulnérabilité créée par les restrictions politiques sur les exportations d’armes. Selon lui, même dans un contexte de forte croissance des industries de défense et d’augmentation des exportations, ces contraintes peuvent entraver la capacité d’Israël à se défendre librement. D’où la volonté affichée de parvenir à une indépendance maximale, afin que l’armée israélienne puisse s’appuyer prioritairement sur des équipements conçus et produits sur le territoire national.

Cette ambition repose sur des acteurs industriels déjà bien établis, au premier rang desquels figure Israel Aerospace Industries, pilier historique du complexe militaro-industriel israélien. Interrogé sur les dissensions internes au Likoud concernant la gouvernance de l’entreprise et la nomination de son président, Netanyahu s’est voulu rassurant, indiquant que la situation devrait être réglée prochainement.

Au-delà des débats politiques, le message envoyé est clair : Israël souhaite tirer parti de son avance technologique et de l’expérience acquise sur le terrain pour bâtir une capacité de défense moins exposée aux aléas diplomatiques. Ce plan d’investissement colossal traduit une redéfinition assumée des priorités nationales, où la souveraineté sécuritaire devient un axe structurant de la stratégie économique et industrielle du pays pour la décennie à venir.

Jforum.fr

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